L’éclaircie, enfin : après un mois de juin déprimant, l’état sanitaire de la Seine s’est enfin amélioré fin juin pour être conforme aux standards de baignade certains jours, quatre semaines avant les épreuves olympiques prévues dans le fleuve. Mais le suspense demeure.
Avancé d’une journée, pour la bonne cause. L’empressement avec lequel la mairie de Paris, la préfecture de région et le comité d’organisation (Cojo) ont communiqué jeudi à l’AFP le bulletin hebdomadaire de qualité de l’eau de la Seine en dit long sur le soulagement des organisateurs.
Impropre à la baignade quasiment tout le mois en raison d’une pollution bactériologique trop élevée, le fleuve est enfin passé sous les seuils définis par la directive européenne quatre jours, dont deux consécutifs (28 et 29 juin), pour l’ensemble des quatre points de prélèvement dans la capitale.
« Conséquence du retour du soleil et de la chaleur »
Ces premiers bons résultats, liés notamment à un temps ensoleillé aux premiers jours de l’été, ont été obtenus malgré un débit du fleuve « quatre à six fois » supérieur « au débit habituel d’été », soulignent les organisateurs.
Pour la mairie et la préfecture de région, cette amélioration « est la conséquence du retour du soleil et de la chaleur », mais aussi « des travaux réalisés dans le cadre du Plan d’amélioration de la qualité de l’eau de la Seine » qu’elles copilotent depuis 2016.
La ministre des Sports et des JO Amélie Oudéa-Castéra a salué dans un communiqué des résultats « satisfaisants » qui « démontrent le bien fondé du Plan Baignade ».
Le plan et ses infrastructures « livrées dans les délais impartis » permettent « aujourd’hui d’envisager sereinement la tenue des épreuves de triathlon, de natation en eau libre et de paratriathlon », affirme encore la ministre.
Or, si la qualité de l’eau s’est retrouvée « conforme » sur six jours « pour presque l’ensemble des quatre points » de prélèvement, comme le soulignent les autorités, les résultats montrent des dégradations les 27 et 30 juin.
La forte concentration en Escherichia coli au niveau du Pont Marie le 27 juin « pourrait être due à une pollution locale ponctuelle qui n’a pas eu d’incidence sur l’aval », estiment les autorités locales. Quant à la dégradation observée le 30 juin sur les quatre points suivis, elle est liée à des « précipitations en amont ».
L’heure de vérité approche pour les organisateurs des Jeux : après la cérémonie d’ouverture, la Seine doit accueillir les épreuves de triathlon (30 et 31 juillet, 5 août), natation-marathon (8 et 9 août) et paratriathlon (1er et 2 septembre).
En cas de précipitations intenses, de l’eau non traitée – mélange de pluie et d’eaux usées – peut être rejetée dans le fleuve, un phénomène que des ouvrages de rétention inaugurés avant les Jeux ont vocation à empêcher. Si ces ouvrages se révélaient insuffisants en cas de fortes pluies, le plan B consiste à reporter de quelques jours les épreuves, mais pas à changer de lieu.
« On va revenir dans les normes »
Le débit de la Seine reste de plus anormalement élevé pour la saison, causant aux organisateurs bien du mouron pour la cérémonie comme les épreuves.
En raison de fortes pluies continues au printemps et depuis début juin, le débit de la Seine s’est inscrit quasiment tout le mois au-dessus de 300m3/s, soit près de deux à trois fois la normale estivale établie habituellement entre 100 et 150 m3/s. Il est parfois monté au dessus de 600.
« Ce qu’il faut éviter c’est au-dessus de 500 m/s (car) les bateaux ne vont non plus à 9 km/h mais à 12 km/heure », a expliqué jeudi à l’AFP Thierry Reboul, directeur des cérémonies au comité d’organisation. Entre 300 et 500 mètres cubes, il y aura « une adaptation », « comme enlever les bateaux qui sont les plus hauts », a-t-il indiqué, se disant « assez serein ». M. Reboul, qui a reçu jeudi matin les prévisions météo des trois prochaines semaines, se voulait rassurant : « on va revenir dans les normes. »
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