Los Angeles a annoncé lundi un accord avec le CIO qui lui permet d’accueillir les Jeux olympiques de 2028, offrant ainsi quasi définitivement la victoire pour 2024 à Paris et évitant au comité Olympique un choix cornélien.
Un accord tripartite devra maintenant être formellement signé entre le CIO, Paris et Los Angeles avant la validation le 13 septembre à Lima par la session du CIO de la double attribution.
« Nous sommes ici pour écrire l’histoire. Je suis fier d’annoncer que les Jeux olympiques vont revenir aux Etats-Unis (…) et à Los Angeles », a déclaré le maire Eric Garcetti lors d’une conférence de presse au stade Stubhub de Carson, au sud de la Cité des Anges.
« Je suis confiant dans le fait que les Jeux d’été de Los Angeles vont incarner l’idéal olympique et l’esprit américain et nous avons hâte de les accueillir », s’est pour sa part réjoui le président américain Donald Trump dans un communiqué.
L’accord avec le CIO répond aux souhaits de son président Thomas Bach, qui depuis mars défendait le principe d’une double attribution des JO-2024 et 2028.
Pour accepter de patienter, Los Angeles a obtenu la garantie de recevoir une contribution de 1,8 md USD du CIO – et potentiellement jusqu’à 2 milliards – supérieure à celle de 1,5 md versée pour 2024.
Concrètement, le CIO va désormais officiellement lancer une procédure de candidature pour 2028 et nommer une commission d’évaluation qui sera la même que celle désignée pour 2024, présidée par le Suisse Patrick Baumann et qui a déjà visité la ville en mai.
« 100% d’unanimité du comité olympique »
Los Angeles devra ratifier l’accord et actualiser son dossier de garanties pour coller à sa nouvelle candidature avant le 13 septembre, date de la signature des contrats de ville hôte à Lima.
Ce processus semble toutefois purement formel d’après le maire de Los Angeles, qui a parlé de « 100% d’unanimité du comité olympique ». « Il n’y a aucun moyen de revenir en arrière », a-t-il assuré en réponse à une question de l’AFP.
Paris a toujours refusé d’envisager une candidature pour 2028, estimant que son projet n’était calibré que pour 2024, notamment en raison de la difficulté de sécuriser quatre années supplémentaires les terrains où doivent être construits les équipements manquants.
Los Angeles n’avait jamais fermé totalement la porte à cette éventualité, assouplissant sa position au fil du temps après avoir indiqué que la ville était prête à accueillir les JO « demain s’il le fallait ». La semaine dernière, M. Garcetti avait estimé qu’il serait « stupide » de refuser 2028 au regard des compensations financières. Il a estimé lundi qu’attendre quatre ans de plus va permettre à LA de recevoir du CIO « des centaines de millions de dollars de plus ».
La « Cité des anges » aura 11 ans pour préparer ses troisièmes JO après 1932 et 1984. Ces derniers avaient été les premiers à dégager des bénéfices et la ville pense pouvoir renouveler l’opération en 2028.
Eric Garcetti a rendu hommage à Paris, à sa maire Anne Hidalgo et à Emmanuel Macron, se réjouissant de « forger un partenariat » olympique avec la France. Il a dit aux journalistes avoir eu le président français au téléphone ce week-end et l’avoir invité à L.A.
Si Paris-2024 peut s’enorgueillir d’organiser des épreuves dans des sites patrimoniaux prestigieux comme le Grand Palais ou Roland-Garros, LA ne sera pas en reste.
Le Staples Center, la salle de l’équipe NBA des Los Angeles Lakers, accueillera les meilleurs joueurs de basket du monde, les plages de Santa Monica les tournois de beach-volley et la vasque olympique s’embrasera dans le Coliseum, le mythique stade d’athlétisme.
Outre Paris, le CIO est l’autre grand gagnant de cet accord : après les dossiers à controverses et dispendieux de Sotchi, pour les Jeux d’hiver (2014), ou Rio pour ceux d’été (2016), il s’offre a priori un peu de tranquillité, avant les JO de Tokyo dans trois ans.
Redorer le blason du mouvement olympique
Avec son budget de 5,3 milliards de dollars financé sans deniers des contribuables (contribution du CIO, ventes de billets, sponsoring privé), avec l’utilisation de structures existantes (95% du projet) et temporaires, pour la piscine olympique, LA pense pouvoir faire rentrer les JO dans une nouvelle ère moins dispendieuse et redorer le blason du mouvement olympique.
« Los Angeles est la candidature pour reconnecter avec l’avenir, la technologie, les histoires d’Hollywood, les nouveaux sports », a souligné Eric Garcetti, estimant que sa ville peut « changer le modèle olympique, le rendre un peu plus humble et durable ».
« Paris est une ville formidable qui offre beaucoup d’espoir » actuellement, surtout « après tout ce qu’elle a traversé », a-t-il encore dit.
La capitale hexagonale prend sa revanche, douze ans après sa désillusion de Singapour lorsque les membres du CIO lui avait préféré, pour quelques voix, Londres pour les JO-2012.
Cent ans après avoir organisé ceux de 1924, elle devrait ainsi faire un retour tonitruant dans le monde olympique grâce à un projet porté par Tony Estanguet, triple champion olympique de canoë.
La ville Lumières envisage notamment de mettre en scène ses sites les plus emblématiques comme la Tour Eiffel (triathlon, marathon), les Champs Elysées (cyclisme), le Château de Versailles (équitation) ou le Grand palais (escrime).
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