Deux journalistes d’un média jordanien, accusés d’avoir porté « atteinte » à Jésus-Christ après avoir publié une image détournant une célèbre fresque représentant le Christ et les apôtres, ont été libérés sous caution mercredi, selon une source judiciaire. « Le procureur général d’Amman a donné son accord ce jour (mercredi) pour la libération sous caution du journaliste Mohamed el-Wakil, le directeur du journal électronique arabophone alwakeelnews, et de la rédactrice stagiaire Ghadir Rbehat », a indiqué à l’AFP la source judiciaire.
Cette libération sous caution répond à une requête de trois députés, a-t-on ajouté de même source, précisant que « le Conseil des Églises de Jordanie avait également fait une demande de pardon et de compassion auprès du procureur ». Mohamed El Wakil et sa collaboratrice avaient été placés en garde à vue lundi.
Le journal alwakeelnews avait publié récemment sur sa page Facebook une copie retouchée de la fresque du célèbre peintre italien Léonard de Vinci, la Cène. On y voyait une célébrité des réseaux sociaux, le cuisinier turc Nusret Gökçe, debout derrière le Christ, salant une pièce de viande d’un geste qui lui est coutumier. Sur la même image, on pouvait également distinguer sur la jambe d’un des disciples un tatouage représentant le visage du Christ.
Cette publication a suscité une vive polémique sur les réseaux sociaux en Jordanie alors que, de par sa symbolique, la Cène le dernier dîner de Jésus avant son arrestation relève du sacré pour la communauté chrétienne. En Jordanie, les chrétiens représentent 6% des plus de 6 millions d’habitants. Selon la source judiciaire, plus de 200 plaintes avaient été déposées par des Jordaniens à travers le pays contre Mohamed al-Wakil au cours des trois derniers jours.
Inculpés notamment d’« incitation à la haine religieuse », les journalistes risquent, en cas de condamnation, une peine de prison allant de six mois à trois ans, avait indiqué une source judiciaire. Avant sa convocation par l’unité en charge des investigations en matière de crimes électroniques relevant de la sécurité publique, M. Wakil avait retiré l’image controversée expliquant qu’une rédactrice stagiaire avait commis « une erreur ».
D.C avec AFP
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