À droite comme à gauche, la course pour 2017 se prépare. François Hollande et Nicolas Sarkozy peuvent actuellement compter sur de nombreux soutiens, mais cela suffira-t-il pour contrer une opinion publique largement défavorable à leur présence au second tour ?
Les antagonismes entre les figures politiques de droite et de gauche ont toujours rythmé les débats électoraux. D’abord entre Giscard et Mitterrand, puis entre Mitterrand et Chirac. En 2002, cette configuration était renversée pour la première fois par l’arrivée de Jean-Marie Le Pen au second tour. Aujourd’hui, les sondages tendent à confirmer la prédominance de Manuel Valls à gauche, et d’Alain Juppé à droite.
47 % des Français espèrent un duel Valls-Juppé en 2017.
À en suivre l’opinion populaire, il serait logique pour François Hollande et Nicolas Sarkozy de céder leur place. D’après une enquête d’Odoxa, 72 % des Français ne souhaitent pas la candidature de Nicolas Sarkozy à la prochaine présidentielle. Ils sont également 77 % contre celle de François Hollande – et 54 % au sein de la gauche. Mais ni l’un ni l’autre ne semble désespéré d’avoir sa place au sommet de l’État en 2017.
Un duel Juppé-Valls crédible pour 47 % des Français
D’après une récente enquête Ifop pour Paris Match, presqu’un Français sur deux préférerait avoir à choisir entre Alain Juppé et Manuel Valls au second tour en 2017. Seuls 29 % souhaiteraient une répétition de 2012, affichant Nicolas Sarkozy et François Hollande.
Ce sondage éclaire plusieurs points : le manque d’intérêt pour l’offre politique actuelle. Sur les sept configurations proposées par l’enquête, le plus haut taux d’intérêt, 47 %, figure sur le duel Juppé-Valls.
Il rend aussi compte de l’impopularité de l’actuel président : les sondés ne souhaitent le voir opposé ni à François Fillon (73 %), ni à Bruno Le Maire (77 %), ni à Marine Le Pen (74 %). Mais une confrontation entre François Hollande et Alain Juppé semblerait logique pour 45 % d’entre eux. Un duel Hollande-Sarkozy ne séduit plus les sondés, qui préféreraient assister à une confrontation entre Sarkozy et Le Pen plutôt que de voir rejouer un second tour qui rappellerait 2012.
Il est intéressant de constater que malgré l’impopularité de Nicolas Sarkozy, sa présence en 2017 semble incontournable : 86 % des Français estiment qu’il sera le candidat de la droite.
Bientôt la saison des manœuvres politiques ?
Les enquêtes d’opinions, c’est connu, ne permettent pas de tirer d’enseignements définitifs sur le résultat. Cependant, elles peuvent influer sur les manœuvres politiques aun sein des partis. Car pour s’imposer en 2017, François Hollande comme Nicolas Sarkozy doivent compter sur le soutien des leurs pour franchir les dernières haies qui les séparent de l’échéance.
S’il souhaite se représenter, François Hollande doit faire taire les frondeurs et rassembler les pontes du PS derrière lui. « Je sais encore comment gagner un Congrès », assurait-il en novembre dernier. Et effectivement, le Congrès de Poitiers, le 22 mai dernier, a été une victoire pour le président, avec l’adoption de la motion de Jean- Christophe Cambadélis.
Le président pourra prendre ce résultat comme base pour élargir son soutien au PS, comme par exemple gagner durablement celui de Martine Aubry, ou de Julien Dray, qui l’a récemment rejoint. « Tout ce qui peut apporter de la stabilité, de la cohérence et de la visibilité est bon pour l’action que je mène aujourd’hui pour la France », a commenté François Hollande.
Juppé, vainqueur dans son propre camp
Côté Républicains, la course à la primaire devrait désigner le candidat unique pour 2017 en septembre prochain. Au dernier Congrès, les sifflets en direction d’Alain Juppé n’ont pas pour autant décontenancé ce dernier. « Nicolas Sarkozy a le parti, moi pour l’instant j’ai l’opinion », se défendait-il. « Il arrive que des petites PME performantes soient plus efficaces que des grosses entreprises du CAC 40 », avait-il ajouté dans les médias.
De quoi faire sourire l’ancien chef de l’État, qui a rappelé qu’il disait la même chose lorsqu’il soutenait Edouard Balladur contre Jacques Chirac. « Avec le résultat que vous connaissez », tacla-t-il en retour. Préféré à l’ancien président auprès des Français, Alain Juppé devra d’abord faire mieux que Nicolas Sarkozy au sein de son propre camp. L’enquête récente d’Odoxa le donne vainqueur à 55 % contre 45 % contre Sarkozy lors de la primaire.
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