La justice française a entendu vendredi à huis clos deux frères, l’un biologique et l’autre adoptif, qui se disputent devant les tribunaux suisses et français l’immense fortune de leur mère, la marquise de Moratalla.
Sept avocats se sont succédé à la barre durant plus de trois heures et demie durant cette audience devant la juge des tutelles du tribunal de Bayonne (sud-ouest), dont la décision a été mise en délibéré au 12 janvier.
La juge des tutelles examinait la nécessité de suspendre ou non l’exécution d’un « mandat de protection future » concernant la riche héritière espagnole, Soledad Cabeza de Vaca, marquise de Moratalla. La magistrate devait également décider de l’opportunité de prononcer la mise sous tutelle de cette femme âgée de 87 ans et atteinte de la maladie d’Alzheimer, déjà placée sous sauvegarde de justice cet été.
Le mandat, signé en Suisse en 2012 par la marquise elle-même et enregistré par le tribunal de Bayonne, donne tout pouvoir à son fils adoptif, German de la Cruz, 38 ans, pour administrer ses biens ou, à défaut, à son gestionnaire de fortune, Markus Frey.
C’est contre ce mandat que s’insurge le fils biologique de la marquise, Forester Labrouche, 65 ans, auteur de la requête examinée vendredi à Bayonne.
« Forester Labrouche, notre client, ne demande qu’une chose: la désignation d’un mandataire neutre, indépendant, au-dessus de tout soupçon », a déclaré l’un de ses avocats, Richard Malka, à sa sortie de l’audience.
« Son frère, German de la Cruz, demande à être mandaté lui-même pour gérer le patrimoine de sa mère. Il a déjà perçu 12 millions d’euros de donation et ces actes sont assez flous (…) La solution de sagesse, c’est de nommer quelqu’un d’autre », a-t-il affirmé.
Une solution que les avocats suisses de German de la Cruz, Ronan Jordan et Ronald Asmar, réfutent: « Mme de Moratalla a voulu que German s’occupe d’elle quand elle ne serait plus en mesure de le faire, nous demandons le respect de sa volonté. »
La marquise est née d’un père issu de la noblesse ibérique, Antonio Cabeza de Vaca, dont l’un des ancêtres, Alvar Nunez Cabeza de Vaca (1488-1559), était un illustre conquistador.
Mais sa fortune, difficile à évaluer précisément, viendrait en fait de sa mère, Olga Leighton, une veuve anglaise qui la tenait de son premier mari.
Mme de Moratalla est elle-même veuve de l’éleveur de chevaux Maurice Labrouche, et le couple a financé pendant des décennies sa passion des chevaux grâce aux revenus de ses placements.
R.B avec AFP
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