À un sommet économique, Justin Trudeau déclare que la menace d’annexion de Donald Trump est « réelle »

Par Noé Chartier
8 février 2025 04:02 Mis à jour: 9 février 2025 15:08

Dans une déclaration à huis clos aux participants du Sommet économique Canada-États-Unis, le Premier ministre canadien Justin Trudeau a déclaré que le président américain Donald Trump envisageait sérieusement l’annexion du Canada par les États-Unis.

Après le discours d’ouverture de Justin Trudeau au Sommet de Toronto le 7 février, les médias ont été priés de quitter la salle, mais un microphone laissé allumé a capté le Premier ministre s’adressant aux dirigeants d’entreprise, selon plusieurs médias.

« M. Trump pense que la manière la plus simple de procéder consiste à annexer notre pays et c’est une chose réelle », aurait-il dit, alors que M. Trudeau abordait l’intérêt des États-Unis pour les minéraux critiques canadiens. « Dans mes conversations avec lui sur… », a-t-il ajouté avant que le micro ne soit coupé.

Depuis son élection en novembre, Donald Trump a répété à maintes reprises sa volonté d’incorporer le Canada comme cinquante et unième état des États-Unis.

Lors d’une conférence de presse à son club privé de Mar-a-Lago début janvier, avant son investiture, Donald Trump avait déclaré qu’il n’utiliserait pas la force militaire pour annexer le Canada, mais plutôt la « force économique ».

« Vous vous débarrassez de cette ligne [frontalière] artificiellement tracée et vous regardez ce que cela donne, et ce serait aussi beaucoup mieux pour la sécurité nationale », a affirmé Donald Trump.

Récemment, le 3 février, Donald Trump a déclaré que le meilleur moyen pour le Canada d’éviter les droits de douane serait de rejoindre les États-Unis.

« Si les gens jouaient le jeu correctement, ils seraient assurés à 100 % qu’ils deviendraient un État », a déclaré Donald Trump aux journalistes depuis le Bureau ovale de la Maison-Blanche. « Mais beaucoup de gens n’aiment pas jouer ce jeu parce qu’ils n’ont pas le seuil de tolérance nécessaire . »

Bien que Donald Trump ait souvent parlé de l’intégration du Canada aux États-Unis, ses commentaires n’ont pas été faits dans le contexte d’un désir d’obtenir des ressources canadiennes. Donald Trump a plutôt déclaré que les États-Unis n’avaient pas besoin du pétrole canadien, même si le Canada fournit actuellement la majeure partie des importations. Il a aussi dit que son pays n’avait pas besoin du bois d’œuvre ni de la construction automobile canadienne.

Le député conservateur Michael Barrett a exprimé ses doutes quant à la véracité des commentaires de Justin Trudeau sur les propos du président américain concernant l’annexion, lorsqu’il a été interrogé par des journalistes le 7 février.

Il a souligné que M. Trudeau et le ministre des Finances, Dominic LeBlanc, avaient récemment affirmé que les commentaires de Donald Trump étaient « faits pour rire ».

« Cela fait plusieurs mois que l’on nous dit qu’il ne faut pas croire ces commentaires », a déclaré M. Barrett lors d’une conférence de presse à Ottawa. « Aujourd’hui, nous nous retrouvons dans une situation où l’on nous dit qu’une crise soudaine est apparue concernant ces commentaires, que l’on nous répétait depuis des mois de ne pas prendre au sérieux. »

Michael Barrett tenait une conférence de presse pour demander la reprise des travaux parlementaires. M. Trudeau a demandé au gouverneur général de proroger le Parlement jusqu’au 24 mars lorsqu’il a annoncé son intention de démissionner le 6 janvier.

Michael Barrett, qui est porte-parole en matière d’éthique, a affirmé que les questions entourant les commentaires de Donald Trump et la gestion de la situation actuelle concernant la menace de tarifs douaniers américains devraient être traitées à la Chambre des communes. Pour sa part, le chef conservateur, Pierre Poilievre, a dit que le Canada « ne sera[it] jamais le 51e État ».

M. Trump a évoqué l’idée de faire du Canada le 51e État américain pour la première fois lors d’une rencontre avec Justin Trudeau dans son club privé en Floride, à la fin du mois de novembre. M. LeBlanc, qui était présent, a déclaré par la suite que M. Trump ne faisait que plaisanter lors d’un « badinage joyeux » entre lui et M. Trudeau.

Après que Donald Trump a parlé d’utiliser la « force économique » pour fusionner avec le Canada, Dominic LeBlanc a dit qu’il ne considérait plus les remarques répétées de Donald Trump à ce propos comme des plaisanteries.

« Je pense qu’il est allé bien au-delà de l’idée d’une plaisanterie », a affirmé Dominic LeBlanc le 8 janvier. « C’est une façon pour lui de semer la confusion, d’agiter les gens sans raison », a ajouté le ministre. « Nous savons pertinemment que [cette fusion] ne se réalisera jamais. » Ce qu’il faut, c’est travailler ensemble sur la sécurité des frontières, l’immigration et l’économie. »

Justin Trudeau avait également réagi en affirmant qu’il n’y avait « aucune chance que le Canada fasse partie des États-Unis ».

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