Dans une affaire de trafic d’antiquité, l’ancien président-directeur du Louvre à Paris, Jean-Luc Martinez, a été mis en examen pour blanchiment et complicité d’escroquerie en bande organisée.
À la tête du plus grand musée du monde pendant huit ans, Jean-Luc Martinez avait été placé en garde à vue le 23 mai dans les locaux de l’Office central de lutte contre le trafic des biens culturels (OCBC), selon une source proche du dossier.
Il a été mis en examen le mercredi 25 mai pour « complicité d’escroquerie en bande organisée et blanchiment par facilitation mensongère de l’origine de biens provenant d’un crime ou d’un délit », a indiqué ce jeudi une source judiciaire. Il a été placé sous contrôle judiciaire.
Deux spécialistes en garde à vue relâchés
« Jean-Luc Martinez conteste avec la plus grande fermeté sa mise en cause dans ce dossier », ont réagi ses avocats Me Jacqueline Laffont et Me François Artuphel. « Il réserve pour l’heure ses déclarations à la justice et ne doute pas que sa bonne foi sera établie », ont-ils ajouté.
Lundi, deux éminents égyptologues français, le responsable du département des antiquités égyptiennes, Vincent Rondot et l’égyptologue Olivier Perdu, avaient été placés en garde à vue par les policiers de l’Office central de lutte contre le trafic de bien culturels (OCBC), informe Le Canard enchaîné. Ils ont été tous deux libérés sans poursuites à ce stade, selon une source judiciaire.
Des faux certificats d’origine
Les enquêteurs cherchent à savoir si M. Martinez aurait « fermé les yeux » sur de faux certificats d’origine de cinq pièces d’antiquité égyptiennes acquises « pour plusieurs dizaines de millions d’euros » par le Louvre Abu Dhabi, l’antenne du musée parisien dans la capitale des Émirats arabes unis.
Parmi ces pièces figure une stèle d’1m70 en granit rose gravé au nom du roi Toutankhamon, « un objet exceptionnel à plus d’un titre », selon l’égyptologue Marc Gabolde cité par le quotidien Le Monde.
Des dizaines de millions d’euros
Une enquête préliminaire portant sur des soupçons de trafic d’antiquités provenant de pays instables du Proche et Moyen-Orient avait été ouverte en juillet 2018 par la Juridiction nationale chargée de la lutte contre la criminalité organisée (Junalco) du parquet de Paris.
Les investigations ont été confiées en février 2020 à un juge d’instruction. Ce trafic concernerait des centaines de pièces et porterait sur plusieurs dizaines de millions d’euros, selon des sources proches à l’époque.
Des objets archéologiques pillés « blanchis »
Dans cette affaire, au moins trois autres personnes sont poursuivies pour « escroqueries en bande organisée, association de malfaiteurs et blanchiment en bande organisée ». Un expert en archéologie méditerranéenne et son mari avaient été mis en examen en juin 2020 et placés sous contrôle judiciaire.
Ces derniers sont soupçonnés d’avoir « blanchi » des objets archéologiques pillés dans plusieurs pays en proie à l’instabilité depuis le début des années 2010 et l’émergence des Printemps arabes : Égypte, Libye, Yémen ou Syrie.
Jean-Luc Martinez, patron du Louvre de 2013 à l’été 2021, est aujourd’hui ambassadeur pour la coopération internationale dans le domaine du patrimoine.
***
Chers lecteurs,
Abonnez-vous à nos newsletters pour recevoir notre sélection d’articles sur l’actualité.
https://www.epochtimes.fr/newsletter
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.