La Chine accueille la Russie et l’Iran pour des discussions sur le nucléaire

La Chine doit s'entretenir avec des responsables russes et iraniens sur le programme nucléaire iranien, alors que Washington relance une campagne de pression maximale sur Téhéran

Par Andrew Thornebrooke
14 mars 2025 13:05 Mis à jour: 14 mars 2025 13:23

Les dirigeants communistes chinois accueilleront cette semaine des représentants russes et iraniens pour discuter des questions liées au développement des armes nucléaires.

Selon le ministère chinois des Affaires étrangères, la réunion du vendredi 14 mars à Pékin se concentrera en particulier sur la question du développement nucléaire iranien.

Le vice-ministre chinois des Affaires étrangères, Ma Zhaoxu, présidera la réunion et discutera de la question avec les vice-ministres des Affaires étrangères de Moscou et de Téhéran, a déclaré un porte-parole du ministère des Affaires étrangères lors d’une conférence de presse le 12 mars.

La réunion coïncide avec une réunion à huis clos du Conseil de sécurité des Nations unies à New York le même jour concernant les stocks croissants d’uranium de l’Iran qui sont proches de la qualité militaire.

Les États-Unis veulent négocier un nouvel accord nucléaire avec l’Iran

La réunion suit également de près l’annonce faite la semaine dernière par le président américain Donald Trump, selon laquelle les États-Unis chercheraient à négocier un nouvel accord nucléaire avec l’Iran pour remplacer celui dont ils se sont retirés au cours du premier mandat de M. Trump.

Le président Trump a réaffirmé la position des États-Unis, qui estiment que l’Iran ne devrait jamais être autorisé à se doter d’armes nucléaires, et a déclaré qu’il était ouvert à un nouvel accord nucléaire, faute de quoi il pourrait recourir à une action militaire.

« Il y aura des jours intéressants à venir. C’est tout ce que je peux vous dire. Vous savez, nous en sommes aux derniers coups avec l’Iran […]. [Nous ne pouvons pas les laisser disposer d’une arme nucléaire », avait déclaré M. Trump à l’époque.

« Je leur ai écrit une lettre pour leur dire : ‘J’espère que vous allez négocier, car si nous devons intervenir militairement, ce sera une chose terrible' », a-t-il ajouté.

Des photographes iraniens et étrangers prennent des photos de machines utilisant du concentré orange (« yellowcake ») pour produire de l’hexafluorure d’uranium (UF6) dans les installations iraniennes de conversion de l’uranium d’Ispahan (UCF), à 420 km au sud de Téhéran, le 3 février 2007. L’hexafluorure d’uranium (UF6), appelé « hex » dans l’industrie, est un composé utilisé dans le processus d’enrichissement de l’uranium qui produit du combustible pour les réacteurs nucléaires et les armes nucléaires. (BEHROUZ MEHRI/AFP via Getty Images)

Téhéran enrichit son uranium

Téhéran ne possède pas d’armes de destruction massive à l’heure actuelle. Pourtant, il continue d’enrichir de l’uranium à des niveaux proches de ceux des armes nucléaires depuis que M. Trump a mis fin, en 2018, à un accord nucléaire bilatéral qui imposait des limites à ces activités.

Le mois dernier, un rapport de l’Agence internationale de l’énergie atomique, basée à Vienne, a indiqué que l’Iran possédait environ 605 livres (274 kg) d’uranium enrichi jusqu’à un seuil de 60 %.

Cette pureté est à une courte étape technique de la conversion aux 90 % requis pour une arme nucléaire, et la quantité d’uranium enrichi de l’Iran a augmenté d’environ 40 % depuis le mois d’août 2024.

Selon le rapport, une telle quantité permettrait à Téhéran de produire une demi-douzaine d’armes nucléaires.

Moscou intermédiaire entre Washington et Téhéran

Moscou a laissé entendre qu’il serait prêt à travailler en tant qu’intermédiaire entre Washington et Téhéran, alors que l’administration Trump s’efforce de normaliser les relations avec la Russie.

Les liens entre l’Iran et la Russie se sont renforcés depuis l’invasion massive de l’Ukraine en 2022. Les deux puissances ont signé un traité de coopération stratégique et échangé des armes et de l’expertise militaire.

Les deux pays entretiennent également des partenariats diplomatiques et économiques étroits avec la Chine communiste.

Des missiles balistiques intercontinentaux à capacité nucléaire DF-41 chinois sont présentés lors d’un défilé militaire sur la place Tiananmen à Pékin, le 1er octobre 2019, à l’occasion du 70e anniversaire de la fondation de la République populaire de Chine.(GREG BAKER/AFP via Getty Images)

La Chine modernise son arsenal nucléaire

Pékin est en pleine percée nucléaire et s’est empressé, ces dernières années, d’étendre et de moderniser son arsenal nucléaire en dépit des plaintes exprimées par les États-Unis et leurs alliés.

Le Pentagone a estimé que la Chine disposera de plus de 1000 ogives nucléaires d’ici 2030 et qu’elle possède actuellement plus de lanceurs terrestres de missiles à longue portée que les États-Unis.

Le chef du Parti communiste chinois, Xi Jinping, a déjà déclaré qu’il soutenait les efforts de l’Iran pour se protéger, et la Chine est devenue une pièce maîtresse dans les efforts déployés par l’Iran pour contourner les sanctions internationales qui pèsent sur ses ventes de pétrole.

La Chine a commencé à importer une quantité record de pétrole iranien après l’imposition des sanctions internationales en 2022. L’année suivante, des entités publiques chinoises ont conclu des accords de troc avec l’Iran, contournant ainsi la nécessité de transactions monétaires soumises à des sanctions, notamment un investissement de 2,64 milliards de dollars dans le plus grand aéroport d’Iran.

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