La Chine applique des droits de douane provisoires sur le plastique industriel américain et européen, alors que les tensions commerciales s’aggravent

Tokyo et Taipei ont également été visés par les mesures provisoires de Pékin contre un matériau utilisé dans les véhicules et les appareils médicaux

Par Dorothy Li
24 janvier 2025 18:24 Mis à jour: 24 janvier 2025 19:14

Le 16 janvier, le ministère chinois du Commerce a déclaré qu’il imposerait des mesures antidumping provisoires sur un plastique industriel largement utilisé et importé des États-Unis, de l’Union européenne, du Japon et de Taïwan.

La décision de Pékin de cibler le copolymère polyformaldéhyde, utilisé dans les appareils médicaux et les voitures, intervient alors que le régime communiste fait face à une surveillance accrue de ses pratiques commerciales contraires au marché, comme les subventions d’État et la surcapacité industrielle, qui ont été critiquées pour créer des conditions de concurrence inégales pour les entreprises et les travailleurs étrangers.

À partir du 24 janvier, les fonctionnaires des douanes chinoises collecteront des dépôts de garantie auprès des entreprises qui vendent les produits concernés en provenance des pays mentionnés, selon le ministère du Commerce. Les taux de dépôt vont de 3,8 % à 74,9 %, en fonction de l’entreprise et du pays d’origine. Le taux le plus élevé sera imposé aux entreprises basées aux États-Unis.

Dans une déclaration séparée, un porte-parole du ministère chinois du Commerce a cité les résultats de l’enquête préliminaire, alléguant que le polyformaldéhyde copolymère provenant de ces régions a fait l’objet d’un dumping déloyal sur le marché chinois.

L’enquête sur le matériau copolymère a été lancée le 19 mai 2024, quelques jours seulement après l’augmentation significative des tarifs douaniers par l’administration Biden sur les véhicules électriques, les batteries avancées, l’acier et autres produits fabriqués en Chine.

Le président américain a jugé cette mesure nécessaire pour protéger les entreprises américaines contre leurs rivales chinoises moins chères, qui bénéficient d’importantes subventions publiques de Pékin. À peu près au même moment, la Commission européenne a également lancé une enquête commerciale sur certains types d’acier chinois pour des raisons similaires, tandis que Taïwan se préparait à l’investiture de son nouveau président, Lai Ching-te.

Selon le ministère chinois, le plastique en question peut remplacer partiellement des métaux tels que le cuivre et le zinc et a diverses applications, notamment dans les pièces automobiles, l’électronique et l’équipement médical.

La quantité de matériel importé par le régime chinois des États-Unis, du Japon, de Taïwan et d’Allemagne entre janvier 2024 et novembre 2024 s’élève à environ 3 milliards de yuans (409 millions de dollars ou environ 390 milions d’euros).

L’escalade des tensions commerciales entre la Chine les États-Unis et l’Union européenne

Le régime chinois a ciblé le plastique industriel importé quelques jours avant l’investiture du président élu Donald Trump, qui a indiqué qu’il augmenterait les droits de douane sur les produits fabriqués en Chine dès son retour au pouvoir.

Après avoir dévoilé l’augmentation des droits de douane, le ministère chinois du Commerce a déclaré qu’il ouvrirait une enquête sur les semi-conducteurs importés des États-Unis. Le ministère a précisé que cette mesure était motivée par les préoccupations de l’industrie nationale des puces, qui affirme que le soutien de l’administration Biden au secteur américain des semi-conducteurs a conféré à ses entreprises des avantages concurrentiels.

Le responsable du ministère chinois n’a pas précisé les détails de ce plan, qui a été annoncé le lendemain de la décision de Washington d’imposer de nouvelles restrictions aux entreprises chinoises et à leur accès aux puces électroniques de pointe. Ces mesures s’inscrivent dans le cadre des efforts déployés par l’administration Biden pour limiter la capacité du Parti communiste chinois (PCC) à utiliser l’intelligence artificielle et d’autres technologies de pointe à des fins militaires et d’espionnage.

Parallèlement, Bruxelles a intensifié ses efforts pour contrer les politiques et pratiques commerciales déloyales du PCC. Le 16 janvier, la Commission européenne a imposé un droit antidumping définitif allant jusqu’à 233,3 % sur l’édulcorant érythritol importé de Chine. La commission exécutive de l’UE a déclaré que son enquête avait révélé que les pratiques de dumping du PCC portaient gravement atteinte à l’industrie européenne, qui représente 30 millions d’euros (31 millions de dollars), entraînant des pertes à deux chiffres et obligeant les producteurs à suspendre la production d’érythritol à la fin de l’année 2022.

L’annonce de la Commission européenne fait suite à sa décision d’imposer des droits antidumping sur les équipements d’accès mobiles chinois pour les cinq prochaines années, ainsi qu’à des propositions de droits provisoires sur plusieurs autres produits chinois, tels qu’un acide aminé appelé lysine.

L’UE envisage actuellement d’imposer de nouvelles restrictions aux fabricants chinois de dispositifs médicaux depuis que des enquêtes ont révélé que Pékin bloquait injustement les entreprises européennes sur son marché d’approvisionnement.

Avec Reuters 

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