La Chine émet un avis de prévention des épidémies printanières de maladies infectieuses face à une vague d’infections

Selon un expert, ce que les autorités veulent vraiment étudier, c'est la situation des infections par la grippe aviaire chez l'homme dans le sud de la Chine

Par Alex Wu
11 mars 2025 16:40 Mis à jour: 11 mars 2025 19:45

Les autorités chinoises ont publié des avis, faisant état de leur inquiétude face aux épidémies printanières de maladies respiratoires, après un hiver marqué par ce que les résidents locaux ont décrit comme des niveaux élevés d’infections respiratoires sévères.

Dans son dernier avis intitulé « Prévenir et contrôler les principales maladies infectieuses telles que l’infection par le Covid-19 au printemps 2025 », publié le 27 février, l’Administration nationale du contrôle et de la prévention des maladies du régime chinois a ordonné à tous les niveaux des agences de contrôle des maladies à l’échelle nationale de surveiller les multiples virus qui se propagent dans le pays afin de prévenir les épidémies « printanières ».

Les virus mis en évidence dans l’avis publié comprennent la grippe, le Covid-19, la dengue, le norovirus, la variole du singe, la grippe aviaire et d’autres maladies infectieuses émergentes.

L’avis a attiré l’attention sur « la dynamique des mutations des agents pathogènes » et a invité les fonctionnaires à « renforcer les tests génétiques pour divers agents pathogènes des maladies infectieuses respiratoires ».

Ce même avis souligne que les agences doivent « surveiller étroitement et évaluer de manière dynamique le risque de transmission du virus de la grippe entre les animaux et des animaux à l’homme ».

Dans un autre avis publié le 4 mars, l’administration a signalé que, du 26 au 28 février, son directeur adjoint Xia Gang s’est rendu dans la province de Guangdong, dans le sud de la Chine, « pour enquêter sur le travail de prévention et de contrôle de la dengue ».

Mais la dengue n’est pas le véritable objectif de l’enquête, selon Sean Lin, professeur adjoint au département des sciences biomédicales du Collège Feitian et ancien microbiologiste de l’armée américaine.

Il a fait savoir à l’édition en langue chinoise d’Epoch Times, le 7 mars, que la dengue ne commencerait à se propager qu’après le mois de mai, avec un pic pendant l’été, car il s’agit d’une maladie transmise par les moustiques.

« Les autorités utilisent la dengue comme couverture, alors qu’elles veulent vraiment enquêter sur la grippe aviaire dans la province de Guangdong et sur les infections humaines causées par la grippe aviaire. »

« La ville de Jiangmen, dans le Guangdong, a déjà interdit la vente de volailles vivantes, mais d’autres grandes villes du Guangdong n’ont pas encore pris de mesures correspondantes, ce qui est plutôt inquiétant. Je pense que le gouvernement central souhaite également connaître la situation réelle. »

Quant aux raisons qui ont poussé le régime à publier un avis sur la prévention et le contrôle des infections printanières, M. Lin pense que les infections par le Covid-19 ont atteint un pic au printemps 2023 et 2024 en Chine. « Au printemps, la température et l’humidité augmentent, ce qui permet au virus de survivre plus longtemps dans son environnement, favorisant ainsi une propagation plus rapide du virus », a-t-il expliqué.

« Il existe aujourd’hui d’autres maladies infectieuses respiratoires, mais le plus inquiétant, c’est que des souches de virus de la grippe aviaire hautement pathogènes sont également présentes, et qu’avec le temps, elles s’adaptent de plus en plus à la propagation au sein de la population humaine, et finissent par se transmettre de manière durable d’homme à homme. »

Il a remarqué que les exercices de prévention et de contrôle ont commencé à cibler les infections humaines par la grippe aviaire dans de nombreuses régions de Chine. « Le gouvernement s’inquiète donc de l’apparition d’une épidémie majeure au printemps. »

Le 28 février, le média officiel Huaihua de la province du Hunan a rapporté que la ville de Huaihua avait organisé le « cours de formation sur l’amélioration des capacités d’urgence sanitaire 2025 et sur la prévention et le contrôle des maladies respiratoires infectieuses » du 23 au 25 février. Plus de 140 employés des CDC de la ville et des cantons ont participé à la formation pour répondre aux maladies infectieuses respiratoires telles que la grippe, le Covid-19 et les infections humaines par la grippe aviaire.

L’année dernière, le régime chinois a commencé à organiser des exercices d’urgence en cas d’infection humaine par la grippe aviaire hautement pathogène de type A (H5N1) dans les établissements médicaux provinciaux. À la fin de l’année dernière, le régime a également lancé des exercices de surveillance du H5N1 et d’autres formations dans les établissements de santé des cantons et municipalités.

Un habitant de la province de Shanxi a également déclaré récemment à l’édition chinoise d’Epoch Times que, le 14 février, 20 enfants de la communauté locale étaient tombés malades et que 14 d’entre eux étaient décédés. Certains des symptômes observés étaient des vomissements et des diarrhées. Le personnel militaire chargé de la prévention des épidémies a pris le contrôle de la communauté et n’a pas autorisé les personnes extérieures à y pénétrer.

Un membre d’une famille – à qui un médecin a récemment annoncé que son proche était mort de la grippe aviaire – a confirmé à Epoch Times que le médecin lui avait également dit que le diagnostic de H5N1 ne devait pas être révélé au public.

Une femme tenant son enfant sort d’un hôpital pour enfants à Pékin le 10 janvier 2025 (JADE GAO/AFP via Getty Images).

Jonathan Liu, professeur au Collège public du Canada et directeur du centre de guérison Liu’s Wisdom, a déclaré le 8 mars à Epoch Times que le régime chinois « a effectivement utilisé d’autres virus pour dissimuler l’ampleur réelle des épidémies de Covid-19 ».

« L’évolution des épidémies actuelles montre que le Covid-19 a provoqué un dysfonctionnement du système immunitaire de l’homme et que de nombreux virus dormants ou inactifs sont devenus actifs, de sorte que de nombreux types de virus se propagent », a souligné le Dr Liu.

« Il faut prendre au sérieux les infections par la grippe aviaire particulièrement chez l’homme », a-t-il averti.

Le Dr Liu a rappelé que le Covid-19 et d’autres virus apparentés ont déjà montré « une tendance à l’épidémie en Chine continentale » et que le régime chinois a continué à dissimuler la situation réelle. Il a noté que les dernières informations sur la pandémie de Covid-19 publiées par l’Organisation mondiale de la santé portent sur la période 2024 – janvier 2025, et que la Chine n’a communiqué aucune donnée.

« Si un autre fléau venait à se déclarer à l’avenir, le régime chinois continuerait à l’étouffer », a-t-il ajouté.

De nombreux décès

Fin février, Zhou Yi, un habitant de la ville de Nanyang, dans la province du Henan, qui utilise un pseudonyme pour des raisons de sécurité, a déclaré à l’édition chinoise d’Epoch Times que le nombre de décès dans la région avait considérablement augmenté en raison d’infections respiratoires ou de complications connexes.

« Depuis la fin du mois de novembre de l’année dernière jusqu’à aujourd’hui, 46 de mes amis et membres de ma famille sont décédés. Les personnes décédées étaient âgées de 40, 50 et 60 ans, et un plus grand nombre d’entre elles avaient la quarantaine. Ils étaient vaccinés, avec plus de trois injections, et la principale cause de décès est l’infarctus du myocarde », a-t-il confié.

« Ceux d’entre nous qui ont été vaccinés contre le Covid-19 ont développé diverses affections, et des décès sont signalés en permanence. Quatre de mes camarades de classe sont morts récemment, tous âgés de 42 ans. »

M. Zhou a révélé qu’en raison du grand nombre de décès, de longues files d’attente se sont formées dans les funérariums locaux.

Des personnes portant des masques attendent dans une zone de consultation du service respiratoire d’un hôpital de Pékin, le 8 janvier 2025. (JADE GAO/AFP via Getty Images)

M. Yang, un autre habitant de Nanyang qui n’a donné que son nom de famille pour des raisons de sécurité, a raconté à Epoch Times que depuis le Nouvel An chinois, qui est tombé le 29 janvier, de nombreuses personnes autour de lui ont eu des symptômes de grippe et ont développé des maladies graves, telles que le poumon blanc, la pneumonie, la myocardite et l’encéphalite (inflammation du cerveau).

« Les virus se propagent davantage cette année, et tout le monde a été infecté, quel que soit l’âge, et les symptômes sont fondamentalement les mêmes que ceux du Covid-19. »

« Aujourd’hui, parmi mes amis, mes collègues et les personnes de mon cercle social, il y a plusieurs décès par mois. Les plus âgés ont entre 60 et 70 ans, les plus jeunes entre 30 et 50 ans », a ajouté M. Yang.

Fin février, M. Li, propriétaire d’un magasin d’alimentation à Xuchang, dans la province du Henan, a informé Epoch Times qu’une nouvelle vague d’infections avait éclaté dans la région autour du Nouvel An chinois et que de nombreuses familles avaient été infectées, certaines développant des maladies graves telles que la pneumonie et la myocardite.

« Désormais, il y a beaucoup de monde à l’hôpital et dans les funérariums. Dans les zones rurales, lorsque les gens meurent, un petit groupe de suona (instrument de musique du folklore chinois) est invité à se produire lors des funérailles. Aujourd’hui, les groupes sont trop occupés pour gérer toutes les funérailles, et certaines familles ne peuvent pas trouver de groupe à engager », a-t-il indiqué à propos de la situation locale.

« Les gens qui achètent des produits dans mes magasins m’ont rapporté que tant de personnes sont mortes dans leurs villages. Il y a des morts tous les jours, et pas seulement un ou deux décès », a-t-il déploré. « Et les hôpitaux ont bloqué ces informations. »

Luo Ya, Wen Xin et Xiong Bin ont contribué à la rédaction de cet article.

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