La Chine communiste est le principal partenaire de la Russie dans sa guerre contre l’Ukraine, a déclaré le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg.
« La Chine est le principal soutien de l’effort de guerre de la Russie en Europe, en Ukraine », a-t-il souligné dans son discours virtuel prononcé le 17 juin devant le groupe de réflexion Wilson Center.
M. Stoltenberg a ajouté que si la Russie remportait la victoire sur l’Ukraine, le Parti communiste chinois (PCC) considérerait cette victoire comme une autorisation d’étendre sa propre agression dans l’Indo-Pacifique et éventuellement d’entamer l’invasion de Taïwan, démocratique.
« Si vous avez peur de l’agression chinoise en mer de Chine méridionale ou à Taïwan, vous devriez être très préoccupés au sujet de l’Ukraine », a-t-il mis en garde.
Loin de se contenter de partager une vision autoritaire d’un ordre mondial multipolaire, a poursuivi le chef de l’OTAN, la Chine communiste continue de soutenir la guerre de la Russie en lui fournissant à grande échelle des technologies sensibles.
« Pékin partage avec la Russie des technologies de pointe, telles que les semi-conducteurs et d’autres produits à double usage. L’année dernière, la Russie a importé de Chine 90 % de sa microélectronique utilisée pour produire des missiles, des chars et des avions.
« La guerre en Ukraine démontre que notre sécurité n’est pas régionale, mais mondiale. Elle est mondiale. »
Jens Stoltenberg a indiqué que le régime chinois s’efforçait également de fournir à la Russie des capacités satellitaires et des services d’imagerie, ce qui pourrait directement améliorer l’efficacité militaire de la Russie sur les champs de bataille de l’Ukraine.
L’État-parti chinois n’est pas le seul régime autoritaire à soutenir la machine de guerre russe. La Corée du Nord a envoyé plus d’un million de munitions à la Russie depuis septembre de l’année dernière, et l’Iran a fourni des centaines de drones d’attaque à usage unique destinés à être utilisés contre des cibles ukrainiennes.
C’est pourquoi, selon M. Stoltenberg, il serait erroné de considérer les agressions chinoises et russes comme des phénomènes distincts. Il faut plutôt considérer que le chef du PCC, Xi Jinping, soutient explicitement la guerre de la Russie parce qu’elle affaiblit l’Occident.
« Je pense que l’idée que nous puissions faire la distinction entre les menaces, posées par la Russie, que nous voyons en Europe et les menaces, posées par la Chine, que nous voyons en Asie-Pacifique (…) est erronée. »
« Pour les États-Unis, le fait d’être associé à l’OTAN face au défi de la Chine est un énorme avantage. Je pense que c’est là l’essentiel, et c’est pourquoi le président Xi Jinping est tellement opposé à l’OTAN. Il est dans son intérêt d’affaiblir l’OTAN et, par conséquent, il devrait être dans l’intérêt des États-Unis de la renforcer. »
Ces commentaires interviennent à la veille du sommet de l’OTAN qui se tiendra à Washington le mois prochain et qui marquera le 75e anniversaire de l’Alliance atlantique.
Cette alliance défensive compte aujourd’hui 32 pays membres (la Finlande et la Suède y ont adhéré à la suite de l’invasion russe de l’Ukraine) qui s’engagent tous à assurer une défense collective en vertu de l’article 5 de l’OTAN, prévoyant une riposte collective à l’agression contre l’un de ses membres.
Depuis plus de sept décennies, cette assurance mutuelle a empêché les membres de l’OTAN d’être engloutis par une guerre sur leur territoire. La seule fois où l’article 5 a été invoqué, c’est au lendemain des attentats terroristes du 11 septembre 2001 à New York, lorsque les alliés de l’OTAN ont rejoint les États-Unis dans l’intervention armée qui s’en est suivie en Afghanistan.
À la suite de la guerre en Afghanistan, l’alliance a commencé à être critiquée par certaines personnes aux États-Unis, notamment par l’ancien président Donald Trump qui a souvent laissé entendre que ses membres européens investissaient relativement peu dans la défense.
Depuis 2014, l’année de l’annexion de la Crimée par la Russie, les dirigeants des membres de l’OTAN ont convenu de consacrer à la défense au moins 2 % de leur produit intérieur brut (PIB) national. En 2014, seuls trois membres de l’OTAN ont atteint cet objectif.
Cette situation a commencé à changer rapidement face à l’agression russe contre l’Ukraine, lancée en février 2022, sur le flanc Est de l’Europe. D’ici la fin de l’année, au moins 20 membres de l’alliance auront dépassé le seuil de 2 % du PIB, a déclaré M. Stoltenberg.
« Les Européens augmentent leurs dépenses de défense à des niveaux record », a-t-il constaté.
« Nous sommes tout simplement plus en sécurité ensemble que seuls (…) surtout dans un monde où nous craignons non seulement la Russie, mais aussi l’impact de la Chine sur la sécurité. »
M. Stoltenberg a également mentionné que les États-Unis – la première puissance économique et militaire occidentale – n’étaient pas non plus à l’abri et bénéficiaient de l’alliance atlantique. Bien que les membres individuels de l’OTAN puissent paraître petits par rapport aux États-Unis, l’alliance dans son ensemble a plus que doublé la puissance de l’Amérique.
Un tel calcul est important, a-t-il ajouté, surtout lorsque les dirigeants américains évaluent leurs risques dans un conflit potentiel avec la Chine.
« L’OTAN est bonne pour la sécurité de l’Europe, mais elle est aussi très bonne pour la sécurité des États-Unis », a souligné Jens Stoltenberg. « Les États-Unis sont grands, mais ils ne sont pas si grands que cela. »
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