Chine et Birmanie, les pires pays au monde pour la liberté sur Internet

Par Alex Wu
25 octobre 2024 10:49 Mis à jour: 25 octobre 2024 10:50

Selon un récent rapport d’une organisation de défense des droits de l’homme aux États-Unis, la Chine et la Birmanie occupent toutes deux le bas de l’échelle mondiale en termes du pire environnement de liberté sur Internet.

Dans son rapport annuel publié le 16 octobre Freedom House estime que la liberté sur Internet dans le monde s’est dégradée pour la 14e année consécutive.

Selon eux, des citoyens d’au moins 43 pays ont été attaqués ou tués pour leurs propos et activités en ligne, ce qui constitue un record.

Le rapport 2024 évalue la liberté numérique dans 72 pays et régions, qui représentent 87 % des utilisateurs d’internet dans le monde, entre juin 2023 et mai 2024.

L’évaluation utilise une méthodologie standard pour déterminer le score de liberté d’internet de chaque pays sur une échelle de 100 points, avec 21 indicateurs distincts couvrant les obstacles à l’accès, les restrictions de contenu et les violations des droits des utilisateurs.

L’Islande a été classée premier pays pour la liberté sur internet pour la sixième année consécutive, avec un score de 94 points.

Chine

La Chine, dirigée par le Parti communiste chinois (PCC), reste, pour la dixième année consécutive, le pays où la liberté sur internet est la plus faible, avec neuf points.

« Depuis dix ans, les internautes chinois sont confrontés aux pires conditions de liberté sur Internet dans le monde. Les internautes chinois sont confrontés à de graves répercussions juridiques et extralégales pour des activités en ligne telles que partager des informations, parler de leurs croyances religieuses et communiquer avec des membres de leur famille ou d’autres personnes à l’étranger », peut-on lire dans le rapport.

Freedom House affirme que Pékin utilise son « grand pare-feu » pour isoler le pays du reste du monde et bloquer les contenus qu’il considère comme une menace pour le régime.

Le régime communiste continue de punir les Chinois qui utilisent des VPN pour contourner sa censure. Le rapport cite en exemple les pratiquants du Falun Gong, qui « sont régulièrement emprisonnés pour avoir publié des messages sur le groupe spirituel ou les violations des droits de l’homme sur les médias sociaux, pour avoir accédé à des sites web interdits et pour posséder ou partager une technologie VPN interdite » indique le rapport.

« Les autorités exercent un pouvoir immense sur l’industrie technologique, [notamment] en déployant des enquêtes réglementaires et des ordonnances de radiation pour faire respecter les discours du gouvernement », peut-on lire dans le rapport.

Interrogée sur ce rapport lors d’une conférence de presse à Pékin le 16 octobre, la porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Mao Ning, a déclaré que le peuple chinois « jouit de droits et libertés divers conformément à la loi ».

Cependant, la liberté sur Internet continue de se détériorer en Chine, car le « régime autoritaire est devenu de plus en plus répressif ces dernières années », indique le rapport, ajoutant que le PCC « poursuit son contrôle sur tous les aspects de la vie et de la gouvernance, notamment la bureaucratie d’État, les médias, les propos en ligne, les pratiques religieuses, les universités, les entreprises et les associations de la société civile ».

« Après plusieurs années de répression contre la dissidence politique, les organisations non gouvernementales (ONG) indépendantes et les défenseurs des droits de l’homme, la société civile chinoise a été largement décimée », peut-on lire dans le rapport.

Birmanie

La Birmanie, également appelée Myanmar, a vu sa note globale chuter cette année à 9 sur 100, selon le rapport, marquant « pour la première fois en dix ans le mauvais classement d’un pays autre que la Chine ».

Depuis le coup d’État de 2021, le régime militaire birman « a mené une répression brutale et violente contre les dissidents et emprisonné des milliers de personnes pour leurs propos en ligne, tout en mettant en place un régime de censure et de surveillance de masse destiné à réprimer les activités des militants pro-démocratie et des groupes de résistance armés », peut-on lire dans le rapport.

Le régime militaire a également « imposé un nouveau système de censure en renforçant les restrictions sur les réseaux privés virtuels (VPN) », ajoute le rapport.

Taïwan se classe parmi les dix premiers pays en matière de liberté sur Internet

Taiwan, la grande rivale de la Chine communiste en Asie, s’est classé premier en Asie et septième dans le monde avec 79 points.

La société civile de la nation insulaire « a mis en place une approche transparente, décentralisée et collaborative pour la vérification des faits et la recherche sur la désinformation, qui constitue un modèle au niveau mondial », indique le rapport.

Des étudiants de l’Académie militaire de Taïwan défilent lors de la cérémonie du 100e anniversaire de l’académie à Kaohsiung, Taïwan, le 16 juin 2024. (Sam Yeh/AFP via Getty Images)

La transparence de la société taïwanaise « a favorisé la confiance et la légitimité auprès du public, a permis un débat ouvert sur le traitement des contenus faux et trompeurs, et a facilité l’intégration d’une expertise diversifiée qui conduit à des actions plus éclairées et plus efficaces », souligne le rapport, citant en exemple les efforts déployés par Taïwan pour lutter contre une campagne de désinformation en ligne lancée par le PCC pour interférer avec les élections du pays en janvier dernier.

Lai Rongwei, chercheur taïwanais et directeur général de la Taiwan Inspirational Association, a estimé que le rapport de Freedom House révélait comment Pékin contrôlait la liberté d’expression en ligne et manipulait l’opinion publique au travers des médias sociaux.

« La stratégie du PCC entend saper la confiance mondiale, en particulier dans les pays démocratiques, en utilisant des deepfakes générés par l’intelligence artificielle afin d’éroder la confiance des individus quant à l’efficacité de leurs gouvernements. De telles actions menacent de diminuer la confiance en les valeurs démocratiques dans leur ensemble », a-t-il déclaré à l’édition chinoise d’Epoch Times le 17 octobre.

« L’ingérence du PCC à Taïwan en est un exemple. »

Tzeng Yisuo, chercheur associé à la division de la cybersécurité et de la prise de décision de l’Institut de recherche sur la défense et la sécurité nationales à Taïwan, a déclaré à Epoch Times qu’un moyen efficace de contrer le lavage de cerveau et l’ingérence du PCC sur les médias sociaux est de « renforcer l’éducation aux médias de tout un chacun ».

« Au fond, on ne peut qu’atténuer [les tactiques en ligne du PCC], et les rendre progressivement moins efficaces au fil du temps. C’est le seul moyen », dit-il.

Avec Luo Ya et Zhang Ting 

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