La Chine financerait l’aide militaire nord-coréenne à la Russie

« Tout ce soutien militaire provient du PCC, la Corée du Nord agissant simplement comme un 'gant blanc' », explique un éminent dissident chinois

Par Cindy Li et Lily Zhou
9 décembre 2024 02:00 Mis à jour: 9 décembre 2024 15:40

Le régime communiste chinois finance l’aide militaire de la Corée du Nord à la Russie, selon des informations d’une source interne au régime chinois obtenues par un éminent dissident basé en Australie.

Yuan Hongbing, ancien professeur de droit de la prestigieuse université de Pékin, a obtenu ces informations auprès de membres de ce que l’on appelle la « deuxième génération rouge » – les enfants des hauts fonctionnaires du Parti communiste chinois (PCC) qui ont établi le régime communiste en Chine et dont certains tentent de défier le dirigeant chinois Xi Jinping.

M. Yuan a expliqué à Epoch Times que lorsqu’il enseignait à l’université de Pékin, il avait accès aux échelons supérieurs de l’État-parti, tandis que Xi Jinping, qui n’avait pas encore accédé au pouvoir à l’époque, figurait parmi ses « compagnons de beuverie ».

Il a également déclaré qu’il avait récemment obtenu un rapport dans lequel les principaux conseillers militaires du PCC exposaient les plans de ce que le Parti devrait faire lors de la future administration Trump.

Le 13 octobre, les États-Unis ont accusé la Corée du Nord d’avoir envoyé plus de 1000 conteneurs d’armes et de munitions à la Russie.

Une semaine plus tard, l’Ukraine et la Corée du Sud ont affirmé que Pyongyang avait déployé des troupes en Russie. Les États-Unis ont ensuite corroboré cette information, affirmant que la Corée du Nord avait envoyé plus de 10.000 soldats et que nombre d’entre eux avaient commencé à se battre aux côtés des troupes russes contre les forces ukrainiennes.

Le 19 novembre, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a indiqué au Parlement européen que la taille des troupes nord-coréennes en Russie « pourrait atteindre 100.000 hommes ».

Moscou et Pyongyang ont rejeté ces allégations en octobre, tandis que Pékin a déclaré ne pas disposer d’informations et a maintenu que la Chine n’avait pas pris parti dans la guerre russo-ukrainienne.

Selon M. Yuan, la Corée du Nord a envoyé des armes et des troupes en Russie avec le soutien actif de Pékin.

« Le coût de la logistique et de l’équipement de quelque 100.000 soldats des forces spéciales sera financé par le PCC », qui a également « continuellement fourni des armes à la Russie par l’intermédiaire de la Corée du Nord », a-t-il noté.

M. Yuan a laissé entendre que la Corée du Nord, avec sa population « affamée » qui approche les 30 millions, n’avait pas la capacité de produire et fournir rapidement de grandes quantités d’armes.

« Tout ce soutien militaire est venu du PCC, la Corée du Nord agissant simplement comme un ‘gant blanc’ », a-t-il ajouté, utilisant une expression chinoise pour désigner celui qui fait le sale boulot.

Distraire l’Occident en soutenant la Russie et l’Iran

Yuan Hongbing a également expliqué que, selon le rapport qu’il a obtenu, la direction du PCC avait été conseillée de renforcer son soutien à la Russie et à l’Iran en prévision de la présidence de Donald Trump.

Le rapport a été produit en septembre par un groupe de réflexion composé de neuf experts géopolitiques et stratèges de haut niveau de l’Armée populaire de libération (APL) et du ministère des Affaires étrangères chinois, a-t-il déclaré à Vision Times en octobre.

Selon M. Yuan, ce rapport a prédit la victoire de Donald Trump lors des élections présidentielles américaines, et a formulé des recommandations en réponse à ce que les auteurs pensaient être les politiques de sa future administration.

Les principales recommandations du rapport comprennent des mesures pour dépeindre la politique « America First » (L’Amérique d’abord) de Donald Trump comme étant « extrêmement égoïste » – et ce, dans le but de semer la discorde entre les États-Unis et leurs alliés, ainsi que pour passer à une offensive diplomatique de Pékin afin d’apaiser les tensions et renforcer ses liens avec l’Union européenne, l’Australie, l’Inde et les pays de l’Asie de l’Est et du Sud.

Le président russe Vladimir Poutine et le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un lors d’une réception à la maison de réception Mongnangwan, à Pyongyang, capitale de la Corée du Nord, le 19 juin 2024. Poutine a été accueilli avec un tapis rouge, une cérémonie militaire et une accolade du dirigeant nord-coréen lors de sa visite d’État à Pyongyang, au cours de laquelle les deux hommes se sont engagés à resserrer leurs liens. (Vladimir Smirnov/POOL/AFP via Getty Images)

D’autres recommandations portent sur le renforcement des liens avec l’Iran et la Russie afin de maintenir les pays démocratiques toujours sous pression.

Selon M. Yuan, il a été conseillé aux dirigeants du PCC d’augmenter l’aide militaire et économique à la Russie et d’assurer le déploiement d’un grand nombre de troupes nord-coréennes – et ce, afin de donner à la Russie plus de poids dans les futures négociations et de rendre plus difficile l’obtention d’un cessez-le-feu envisagé par Donald Trump.

Empêcher un cessez-le-feu dans le conflit entre la Russie et l’Ukraine est une stratégie clé, car les auteurs du rapport avaient une évaluation « plutôt pessimiste » de la guerre entre Israël et le Hamas, a souligné Yuan Hongbing à Epoch Times.

En supposant que l’administration Trump soutienne pleinement Israël, les auteurs du rapport pensent que « le Hamas sera éliminé et que le Hezbollah sera considérablement affaibli », a-t-il poursuivi, ajoutant que le rapport se concentrait sur « le maintien de la stabilité de l’Iran et la consolidation de l’alliance de facto entre la Chine et l’Iran ».

Selon M. Yuan, le corps des ingénieurs de l’APL chinoise a aidé le Hamas et le Hezbollah à construire la plupart de leurs tunnels souterrains à Gaza et au Liban, et le régime chinois a également fourni des fonds et de grandes quantités d’armes à ces groupes terroristes.

Les plans pour Taïwan

M. Yuan a décrit le soutien à la Russie et aux groupes terroristes comme la « stratégie de base » du régime chinois.

L’objectif est de maintenir les États-Unis et leurs alliés démocratiques préoccupés par la situation en Ukraine et au Moyen-Orient, afin d’affaiblir leur « volonté politique et la capacité » à intervenir lorsque le régime chinois envahira Taïwan.

L’État-parti n’a jamais gouverné Taïwan, mais considère l’île démocratique et autogérée comme faisant partie de son territoire et n’a pas exclu d’utiliser la force pour la placer sous son contrôle.

Ces dernières années, l’armée chinoise a effectué des exercices militaires et des patrouilles de garde-côtes dans le détroit de Taïwan. Par exemple, le 14 octobre, quelques jours après que le président taïwanais Lai Ching-te a déclaré dans son discours de la fête nationale que la Chine et Taïwan « n’appartiennent pas l’une à l’autre », Pékin a envoyé des avions et des navires militaires pour encercler l’île.

D’après Yuan Hongbing, le rapport du groupe de réflexion conseille aux dirigeants chinois d’établir une stratégie pour « résoudre la question de Taïwan d’ici à 2027 ».

Le rapport décrit cet objectif comme une « garantie politique » pour le bon déroulement du XXIe congrès national du PCC, prévu en 2027, suggérant que les élites communistes ont misé sur l’absorption de l’île autonome pour asseoir la légitimité du Parti.

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