Le 21 août, le régime chinois a ouvert une enquête antidumping sur les produits laitiers importés de l’Union européenne (UE). Il s’agit de la dernière réponse aux propositions tarifaires de l’UE, qui alimentent les tensions commerciales entre Pékin et Bruxelles.
Le ministère chinois du Commerce a annoncé qu’une enquête a été ouverte sur les produits laitiers européens, notamment les fromages et certains produits à base de lait et de crème. L’enquête devrait s’achever dans un an, mais peut être prolongée de six mois, a ajouté le ministère.
Deux groupes industriels soutenus par l’État – l’Association laitière de Chine et l’Association chinoise de l’industrie laitière – ont officiellement soumis la demande d’enquête sur les produits laitiers importés de l’UE le 29 juillet, a indiqué le ministère.
Au total, 20 programmes de subvention appliqués dans divers pays de l’UE seront examinés. Les États membres mentionnés par le ministère incluent l’Autriche, la Belgique, la Croatie, la République tchèque, la Finlande, l’Italie, l’Irlande et la Roumanie.
En réponse, la Commission européenne, l’organe exécutif de l’UE, a déclaré qu’elle « prenait note » de l’enquête chinoise.
« Nous allons maintenant analyser la requête et suivre la procédure de très près », en coordination avec l’industrie et les États membres de l’UE, a indiqué dans un communiqué Olof Gill, porte-parole de la Commission chargée du commerce.
« La Commission défendra fermement les intérêts de l’industrie laitière de l’UE et de la politique agricole commune, et interviendra le cas échéant pour veiller à ce que l’enquête soit pleinement conforme aux règles de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). »
La décision du ministère chinois du Commerce est intervenue juste un jour après que l’UE a fait part de son intention d’imposer des droits de douane allant jusqu’à 36,6 % sur les voitures électriques (VE) importées de Chine.
Selon Bruxelles, ces tarifs douaniers supplémentaires sont nécessaires pour uniformiser les règles du jeu, car les subventions importantes accordées par l’État-parti chinois ont donné à ses fabricants de VE un avantage commercial déloyal et pourraient nuire au marché européen des VE.
L’enquête antisubventions menée par l’UE sur les VE fabriqués en Chine devrait s’achever dans deux mois. Les droits de douane proposés pourraient devenir des droits définitifs et rester en vigueur pendant cinq ans, si la majorité des 27 États membres de l’Union soutient cette mesure lors du vote d’octobre.
Sun Kuo-hsiang, professeur de relations internationales à l’université Nanhua de Taïwan, a interprété la nouvelle enquête de Pékin comme une « tentative d’exercer une pression sur l’UE » dans le cadre de l’enquête antisubventions menée par Bruxelles sur les VE chinoises.
M. Sun a expliqué à Epoch Times que le régime communiste chinois considère l’industrie des VE comme un secteur stratégique crucial et offre d’importantes subventions d’État et des politiques de soutien aux constructeurs automobiles pour soutenir leur croissance.
« Si les droits compensateurs proposés par l’UE sont adoptés, l’influence de la Chine sur le marché mondial des voitures électriques pourrait diminuer, tout en exerçant une pression politique et économique accrue sur le gouvernement chinois », a ajouté M. Sun.
L’ouverture de l’enquête sur les importations de produits laitiers est intervenue moins de deux mois après que Pékin a lancé une enquête similaire sur la viande de porc de l’UE. La Chine s’intéresse également aux eaux-de-vie importées de l’UE, le cognac français étant la cible principale.
La guerre commerciale entre l’UE et la Chine est « inévitable »
Josep Borrell, chef de la diplomatie européenne, a averti qu’une guerre commerciale avec Pékin pourrait être inévitable, même si Bruxelles n’a aucun intérêt dans ce scénario.
« Nous ne devons pas être naïfs et nous n’avons aucun intérêt à entrer dans une guerre commerciale avec la Chine, mais c’est peut-être inévitable », a-t-il déclaré lors d’un séminaire en Espagne le 20 août. « C’est aussi dans la logique des choses. »
Alors que les États-Unis prennent des mesures commerciales contre l’afflux de VE chinoises bon marché, M. Borrell a souligné qu’il pensait que les fabricants chinois se tourneraient alors vers les marchés européens.
En se référant aux États-Unis, il a dit : « Ils ne nous demandent pas notre avis lorsqu’ils interdisent l’importation de voitures chinoises. Et ils ne nous demanderont pas où iront ces voitures chinoises si elles ne vont pas aux États-Unis.
« Je suis sûr qu’elles iront sur le marché européen, ce qui pose également un problème de compétitivité à notre industrie. »
Luo Ya a contribué à la rédaction de cet article.
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