Dans les derniers jours de l’administration Biden, les restrictions imposées à la Chine pour se procurer des semi-conducteurs se poursuivent.
Le 2 décembre, le ministère américain du Commerce a annoncé une nouvelle série de règles visant à freiner le flux de semi-conducteurs vers la Chine. Le Bureau de l’Industrie et de la Sécurité (BIS) du Département a publié de nouvelles règles, déclarant qu’elles sont « conçues pour réduire davantage la capacité de la République populaire de Chine (RPC) à produire des semi-conducteurs de pointe qui peuvent être utilisés dans la prochaine génération de systèmes d’armes avancés, dans l’intelligence artificielle (IA) et dans l’informatique avancée, qui disposent d’applications militaires significatives ».
L’urgence de la décision du 2 décembre est probablement renforcée par un rapport du Sénat américain datant de septembre et montrant que l’effort de guerre de la Russie en Ukraine est largement soutenu par la Chine. Le rapport met en lumière la campagne mondiale agressive menée par le régime chinois pour acheter des puces électroniques américaines et utiliser des pays tiers pour les réexpédier à la Russie, à la Chine, à l’Iran et à la Corée du Nord. Quelques jours après l’interdiction des semi-conducteurs, la Chine a riposté en interdisant l’exportation de certains métaux de terres rares essentiels à la production de ces puces. Selon la MIT Technology Review, la Chine a cessé d’exporter trois métaux essentiels de terres rares : le gallium, le germanium et l’antimoine. En outre, l’exportation de matériaux superdurs utilisés dans la fabrication a été interdite.
Pourquoi la Chine interdit-elle maintenant l’exportation de REMs (Rare earth metals : Métaux de terres rares) alors qu’elle a besoin de ces puces ? Parce que la disponibilité des REMs est l’un des atouts majeurs que possède la Chine dans cette guerre commerciale qui l’oppose aux États-Unis.
Le jeu stratégique de la Chine sur les métaux des terres rares
Si la Chine est vulnérable dans la production d’énergie et de denrées alimentaires, les REMs lui procurent un avantage considérable. La Chine contrôle 60 à 70 % de l’extraction mondiale de REMs et 90 % de sa capacité de raffinage. Depuis les années 1980, la Chine considère les métaux de terres rares comme un atout stratégique.
« Reconnaissant l’importance stratégique de ces métaux, la Chine a commencé à subventionner fortement ses industries d’extraction et de traitement des terres rares. Les producteurs chinois ont ainsi pu proposer des prix plus avantageux que ceux de leurs concurrents internationaux, entraînant la faillite de nombreuses exploitations minières américaines, australiennes et autres », rapporte Zimtu Capital Corporation of Canada.
Les pays occidentaux, en revanche, considéraient l’extraction et le traitement des métaux de terres rares comme des activités sales et exigeant beaucoup de main-d’œuvre, qu’il valait mieux laisser à d’autres pays. La Chine, quant à elle, a donné la priorité à ce secteur. « Les réglementations environnementales laxistes et les faibles coûts de main-d’œuvre ont donné à la Chine un avantage en termes de coûts que les autres pays ont eu du mal à égaler », a noté Zimtu. Bien que ces pratiques aient suscité des critiques, elles ont permis à la Chine de dominer le marché.
Le gouvernement américain a donné la priorité à la production de semi-conducteurs en partenariat avec Taiwan, le Japon, la Corée du Sud et les Pays-Bas. Cependant, en contrôlant l’extraction et le raffinage des REMs, la Chine peut compromettre et perturber la production de semi-conducteurs. Si la Chine ne peut pas se procurer de semi-conducteurs à partir du circuit dominé par les États-Unis, elle peut s’assurer que personne d’autre ne pourra le faire en contrôlant la chaîne d’approvisionnement en terres rares.
Une réponse prometteuse des États-Unis à la Chine
Bien que TSMC, le premier producteur mondial de semi-conducteurs, soit basé à Taïwan, il a besoin de REMs importés de Chine pour son célèbre processus de fabrication de puces. La nomination par le président élu Donald Trump de hauts fonctionnaires, comme Peter Navarro au poste de conseiller principal pour le Commerce et l’Industrie, témoigne d’une position ferme en matière de commerce. M. Navarro, connu pour ses politiques commerciales agressives, a été habilité à utiliser des tarifs douaniers et d’autres mesures pour contraindre la Chine à adhérer à des pratiques commerciales équitables.
Il pourrait recevoir un soutien important de l’ancien représentant américain au Commerce, Robert Lighthizer, qui partage son point de vue sur la nature néfaste des pratiques commerciales chinoises. L’ambassadeur Rick Grenell, nommé au nouveau poste d’envoyé présidentiel pour les missions spéciales, vient renforcer cette équipe. Les relations étroites que M. Grenell a entretenues avec Donald Trump laissent à penser qu’il jouera un rôle déterminant dans la résolution des obstacles relatifs aux REMs. Ensemble, cette équipe se concentrera probablement sur la relance des capacités américaines d’extraction et de raffinage des REMs, tout en contrant la domination chinoise dans ce domaine.
« Raffine, bébé, raffine »
Bien que de nombreux REMs existent en dehors de la Chine, leur production a été largement interrompue pour des raisons de protection de l’environnement. En révisant les réglementations gouvernementales afin d’équilibrer la sécurité environnementale et la nécessité économique, les États-Unis peuvent revigorer leur industrie d’extraction et de raffinage des terres rares. Par exemple, l’antimoine est déjà extrait dans l’Idaho. Les États-Unis et des pays partenaires possèdent d’importants gisements de REMs, notamment de gallium et de germanium. Cependant, la capacité de raffinage reste le principal goulet d’étranglement.
Un nouveau corollaire au célèbre « fore, bébé, fore » de Donald Trump pourrait être « raffine, bébé, raffine » – un cri de ralliement pour rétablir les processus de raffinage des REMs aux États-Unis et chez des partenaires étrangers de confiance.
Il faut des leaders, de la détermination et des investissements pour mettre en service de nouvelles usines de raffinage. Les ressources existent ; le défi consiste à surmonter l’héritage du mondialisme qui a conduit les nations occidentales à abandonner les industries des REMs. Avec l’arrivée de l’administration Trump, les États-Unis semblent prêts à reconstruire leur chaîne d’approvisionnement en REMs et à demander des comptes au régime chinois.
Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.
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