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La consultation chez le généraliste passera à 30 euros fin 2024

mai 18, 2024 9:15, Last Updated: mai 18, 2024 9:28
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Vers une consultation à 30 euros chez le généraliste : les praticiens libéraux pourraient commencer à augmenter à partir de décembre certains tarifs, selon un projet d’accord finalisé vendredi entre l’Assurance maladie et les syndicats de médecins libéraux.

Selon le projet de convention médicale pour les cinq prochaines années, le tarif de la consultation chez le médecin généraliste devrait passer à 30 euros dès le mois de décembre 2024. En 2017, le montant de la consultation avait été porté à 25 euros, puis avait augmentée de 1,50 euro pour atteindre à 26,50 euros le 1er novembre 2023.

L’avis ponctuel du consultant (APC), une consultation du spécialiste dans un délai court, à la demande du généraliste, va également passer à 60 euros à la même date, contre 56,50 euros actuellement.

D’autres consultations de spécialistes seront également revalorisées en décembre, ou « dans une nouvelle étape au mois de juillet 2025 », a indiqué le directeur général de l’Assurance maladie, Thomas Fatôme, en présentant le projet d’accord.

Un peu plus tard, en 2026, les praticiens pourront avoir recours à la nouvelle consultation longue du médecin généraliste à 60 euros, réservée aux patients de plus de 80 ans et dans certaines circonstances précises (sortie d’hospitalisation ou remplissage du dossier d’allocation personnalisée d’autonomie – APA- par exemple).

Les consultations internes aux syndicats auront lieu la semaine prochaine, avec l’espoir de sceller l’accord la dernière semaine de mai.

Le docteur Franck Devulder, président du syndicat de spécialistes et de généralistes CSMF, s’est montré favorable à une ratification par son organisation. « Cette convention, qui est un compromis, apporte-t-elle un plus ? Je pense que oui », a-t-il indiqué. « Et est-ce qu’elle apporte des contraintes en plus » pour les médecins? Je pense que non », a-t-il résumé.

« Presque tous les éléments sont sur la table », mais « il en manque encore un » a jugé de son côté le docteur Jean-Christophe Nogrette, l’un des dirigeants du puissant syndicat MG France, organisation suffisamment représentative pour valider à elle seule le nouvel accord, côté généralistes.

Ce dernier « élément » manquant pour MG France porte sur l’avis ponctuel du consultant. Les généralistes tiennent à ce que cette consultation ne puisse pas être utilisée par des spécialistes pour s’adresser entre eux des patients, en court-circuitant le médecin traitant.

Selon plusieurs syndicats et la Caisse nationale de l’Assurance maladie (Cnam), ce conflit devrait être tranché sans trop de difficulté dans le week-end, par une ultime modification de rédaction du texte.

1,6 milliard d’euros de dépenses en plus pour l’Assurance maladie

D’une manière générale, les différentes revalorisations prévues par le texte représentent à terme 1,6 milliard d’euros de dépenses en plus pour l’Assurance maladie, et 1,9 milliard de dépenses en incluant aussi les dépenses des complémentaires santé, a précisé Thomas Fatôme.

Aujourd’hui, les dépenses de l’Assurance maladie pour les médecins libéraux représentent une vingtaine de milliards d’euros, sur un peu moins de 250 milliards de dépenses totales d’assurance maladie.

Le ministre délégué à la Santé Frédéric Valletoux s’est félicité d’un « investissement financier très important de l’Assurance maladie ».

Le projet d’accord « propose un juste équilibre entre revalorisation de la médecine de ville, qualité et  pertinence des pratiques (NDLR médicales) et réponses aux besoins des Français en matière de santé », a-t-il estimé.

Le projet d’accord comporte en effet, « pour la première fois » selon Thomas Fatôme, des « objectifs partagés » entre médecins et Assurance maladie pour améliorer l’accès aux soins (augmentation de la patientèle moyenne du médecin traitant par exemple) ou pour tenter de maîtriser les prescriptions (objectif de réduction de 2 points de la croissance annuelle des jours d’arrêt de travail par exemple).

Les négociations entre syndicats de médecins libéraux et Assurance maladie avaient repris en novembre, après un premier échec en février 2023, dans un contexte rendu difficile par la situation des finances publiques et les économies demandées par le gouvernement.

Les syndicats de spécialistes libéraux ont déjà prévenu que même s’ils ratifiaient l’accord de ce vendredi, ils continueraient de soutenir la grève des cliniques privées prévue à partir du 3 juin, en déprogrammant consultations et opérations.

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