La Corée du Nord pourrait se préparer à envoyer des troupes supplémentaires en Russie après les lourdes pertes subies par ses soldats engagés dans la guerre d’invasion de l’Ukraine, a déclaré vendredi l’armée sud-coréenne.
« Alors que quatre mois se sont écoulés depuis l’envoi de troupes pour la guerre entre la Russie et l’Ukraine, et que de nombreuses victimes et captifs ont été recensés, la Corée du Nord est soupçonnée d’accélérer les mesures de suivi et la préparation d’un nouvel envoi de troupes », a fait savoir dans un communiqué l’état-major interarmées de Corée du Sud (JCS : Joint Chiefs of Staff) .
Le JCS n’a pas fourni d’autres détails sur les mesures de suivi que Pyongyang pourrait envisager à l’heure actuelle.
La Corée du Nord se prépare également à lancer un satellite espion et un missile balistique intercontinental (ICBM : intercontinental ballistic missile), bien qu’il n’y ait aucun signe d’action immédiate, a poursuivi le JCS.
L’automne dernier, Pyongyang a déployé environ 11.000 soldats pour soutenir les forces de Moscou dans la région de Koursk, à l’ouest de la Russie, selon des évaluations ukrainiennes et occidentales.
Ce déploiement s’inscrit dans le cadre d’une coopération accrue entre les deux nations, suite à la visite du président russe Vladimir Poutine à Pyongyang en juin 2024.
Au cours de cette visite, Vladimir Poutine et le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un ont signé un traité de « partenariat stratégique » global qui comprend un pacte de défense mutuelle.
Kiev affirme que plus de 3000 soldats nord-coréens ont été tués ou blessés à ce jour alors qu’ils combattaient pour la Russie, tandis que le service national de renseignement (NIS : National Intelligence Service) de Séoul a estimé la semaine dernière qu’environ 300 soldats nord-coréens auraient trouvé la mort et que 2700 autres seraient blessés.
Des responsables de Washington ont également confirmé à la fin de l’année dernière que les forces nord-coréennes subissaient des pertes massives sur les lignes de front. Le porte-parole de la Maison-Blanche, John Kirby, a informé les journalistes que 1000 soldats auraient été tués ou blessés en l’espace d’une semaine seulement.
Les responsables nord-coréens et russes n’ont pas formulé de commentaires sur le nombre de blessés ou de morts présumés.
Les préparatifs supposés de Corée du Nord pour renforcer les troupes et aider la Russie font suite aux commentaires du président américain Donald Trump, jeudi, annonçant son intention de tendre la main à Kim Jong-un.
S’adressant à Sean Hannity sur Fox News, Donald Trump a vanté ses liens personnels avec le dirigeant nord-coréen, déclarant à M. Hannity : « J’étais très aimable avec lui. »
Trump vante ses liens avec Kim Jong-un
En 2019, Donald Trump est entré dans l’histoire en devenant le premier président américain en exercice à se rendre en Corée du Nord.
Au cours de son premier mandat à la Maison-Blanche, il a rencontré Kim Jong-un trois fois au total.
Donald Trump n’a pas donné plus de détails sur ses projets de contact avec Kim Jong-un, mais il a estimé que le dirigeant nord-coréen serait « heureux de le voir revenir ».
M. Trump a également mentionné que le président Barack Obama avait qualifié la Corée du Nord de « plus grande menace » lors de leur rencontre à la Maison-Blanche au cours de la transition présidentielle de 2016 et qu’il avait « résolu ce problème » après son entrée en fonction en 2017.
Lundi, Donald Trump a parlé de la Corée du Nord comme d’une « puissance nucléaire », suscitant l’ire du gouvernement sud-coréen, qui a longtemps évité de désigner son voisin comme un État nucléaire, craignant que cela puisse être perçu comme une reconnaissance et une acceptation des efforts déployés par la Corée du Nord pour se doter d’armes nucléaires, en violation des résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU.
Selon l’armée sud-coréenne, la Corée du Nord a tiré plusieurs missiles balistiques à courte portée au large de sa côte orientale au début du mois. Ces tirs sont intervenus environ une semaine après que le Nord a affirmé avoir tiré un nouveau missile balistique hypersonique de portée intermédiaire.
Suite aux commentaires du président américain, un porte-parole du ministère sud-coréen des Affaires étrangères a déclaré aux médias que la dénucléarisation de la Corée du Nord restait un « principe constant défendu par la communauté internationale, notamment par la Corée du Sud et les États-Unis ».
Le ministère sud-coréen des Affaires étrangères a également déclaré qu’il se coordonnerait étroitement avec l’administration Trump pour parvenir à la dénucléarisation de la Corée du Nord.
La Corée du Nord n’a pas réagi aux commentaires de Donald Trump.
Avec Reuters et Associated Press (AP)
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