L’ancien Premier ministre a suscité une polémique jeudi. Invité de l’émission Quotidien, il a dénoncé la « domination financière sur les médias, le monde de l’art, et de la musique » qui « pèse lourd ». Plusieurs personnalités ont vivement réagi aux propos tenus par Dominique de Villepin, les qualifiant d’« antisémites » et de « complotistes ». L’intéressé a répondu à ces accusations. Pour l’éditorialiste et analyste auprès du think tank Deliberatio Patrick Edery, Dominique de Villepin est à la fois un héritier de la droite aristocratique antisémite de la fin du 19e siècle et un homme politique qui doit satisfaire des clients.
La polémique sur le plateau de Quotidien
Dominique de Villepin était reçu par Yann Barthès sur le plateau de Quotidien la semaine dernière. Et un certain passage de l’émission a provoqué une vague d’indignations, notamment sa réaction à un reportage mentionnant le retrait de l’actrice mexicaine Melissa Barrera d’un film d’horreur hollywoodien à la suite d’une vidéo publiée sur le réseau social Instagram dans laquelle elle déclare que Gaza est « traitée comme un camp de concentration ».
« On voit en filigrane dans votre reportage, à quel point la domination financière sur les médias, sur le monde de l’art et de la musique pèse lourd », a déclaré l’ancien Premier ministre de Jacques Chirac. « Ils ne peuvent pas dire ce qu’ils pensent, tout simplement parce que les contrats s’arrêtent immédiatement. Donc on voit bien que la règle financière qui est imposée aujourd’hui aux États-Unis dans la vie culturelle, elle pèse lourd. Malheureusement, nous le voyons aussi en France », a poursuivi l’homme politique.
« Moments sombres » et « rhétorique complotiste » et réponse de de Villepin
Ce dimanche, Éric Ciotti a lourdement critiqué les déclarations de l’ex-Premier ministre. Après s’être dit « très clairement choqué », le président des Républicains a employé des mots forts. « On voit bien les théories complotistes qu’il y a derrière tout ça et qui nous rappellent des moments sombres », a réagi le député des Alpes-Maritimes. Une réaction forte de la part de l’actuel dirigeant de LR, reprochant indirectement à l’ancien chef de la diplomatie française de tenir des propos antisémites.
D’autres personnalités ont également dénoncé le caractère antijuif de ces propos. Pour l’essayiste Jacques Attali, ils révèlent un « antisémitisme si longtemps masqué », qui « se déchaîne, en croyant intimider ».
Quant au président du Crif, Yonathan Arfi, il juge que « Dominique de Villepin n’a pas dérapé » mais « s’est malgré lui révélé ». Il estime aussi que « ses mots relèvent d’une rhétorique insidieusement antisémite » et dénonce comme Éric Ciotti une « rhétorique complotiste ».
L’homme politique n’a pas tardé à répondre aux accusations d’antisémitisme et de complotisme et a maintenu les propos qu’il a tenus le 23 novembre sur TMC. « Je parlais d’entreprises culturelles et d’entreprises médiatiques qui tiennent une partie des leviers qui permettraient normalement une certaine liberté d’expression », s’est-il défendu dimanche. Et répondant aux accusations d’antisémitisme, l’ancien homme fort de la diplomatie française a affirmé que « tous les chemins mènent à Rome, mais tous les chemins de la critique ne mènent pas à l’antisémitisme ». « On peut critiquer les États-Unis et le sionisme messianique du gouvernement israélien sans être forcément antisémite », a-t-il ajouté.
Antisémitisme et dépendance à certains clients
Pour l’éditorialiste et analyste Patrick Edery contacté par Epoch Times, les propos controversés tenus par Dominique de Villepin lors de son passage dans l’émission Quotidien sont le fruit d’un antisémitisme ancien. « C’est un antisémitisme comme il pouvait y en avoir dans les familles aristocratiques françaises, notamment à l’époque de l’affaire Dreyfus. Des familles nobles avaient d’ailleurs tout fait pour que Dreyfus soit condamné parce qu’il était juif », analyse l’éditorialiste.
« Je pense que de Villepin pense ce qu’il dit. Alain Minc a d’ailleurs récemment affirmé qu’il connaissait très bien l’ancien Premier ministre, et que ce genre de propos était récurent chez lui », nous confie également Patrick Edery. Pour l’analyste, les déclarations de l’ancien Premier ministre mettent aussi en lumière sa dépendance à certains clients. « Il pense à ses clients qataris. Il faut savoir que les gens comme de Villepin ont construit des fortunes considérables avec leur réseau et donc leurs clients », nous dit l’éditorialiste.
Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.
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