La Finlande demande la fin du droit de veto d’un seul pays au Conseil de sécurité de l’ONU

Les membres permanents du Conseil de sécurité, pourvus du droit de veto, sont les États-Unis, la Russie, la Chine, le Royaume-Uni et la France.

Par Guy Birchall
20 septembre 2024 16:19 Mis à jour: 20 septembre 2024 16:19

Le président finlandais a appelé à l’abolition du droit de veto d’un seul État au Conseil de sécurité des Nations unies.

Alexander Stubb a également appelé à l’élargissement du Conseil de sécurité et à la suspension de tout membre engagé dans une « guerre illégale », citant l’exemple de l’invasion russe de l’Ukraine.

M. Stubb, qui dirige la politique étrangère de ce pays nordique, a déclaré qu’il joindrait sa voix aux appels à la réforme lors du débat général de la 79e Assemblée générale de l’ONU qui débutera la semaine prochaine et qui discutera de la composition du Conseil de sécurité de cette organisation.

Le Conseil de sécurité, composé de cinq États membres permanents et de dix États membres renouvelables, a pour mission de « maintenir la paix dans le monde ».

Les membres permanents, pourvus du droit de veto, sont les États-Unis, la Russie, la Chine, le Royaume-Uni et la France.

Toutefois, les rivalités géopolitiques et les intérêts nationaux conduisent souvent l’organisation dans l’impasse, notamment sur des questions épineuses telles que l’Ukraine et Gaza.

Le président finlandais a déclaré qu’il proposerait d’augmenter le nombre de membres permanents de cinq à dix, avec un membre supplémentaire pour l’Amérique latine, deux pour l’Afrique et deux pour l’Asie.

Washington a également soutenu l’idée d’accorder deux sièges permanents à l’Afrique.

« Aucun État ne devrait disposer d’un droit de veto au sein du Conseil de sécurité des Nations unies », a souligné M. Stubb à Reuters.

Il a également insisté que tout membre s’engageant dans une guerre illégale, « comme celle que mène actuellement la Russie en Ukraine », devrait être exclu du Conseil.

Moscou a justifié son invasion de l’Ukraine en affirmant qu’elle créait une zone tampon contre l’agression occidentale et qu’elle s’emparait d’un territoire appartenant historiquement à la Russie. La Finlande ainsi que les États baltes et une grande partie de la Pologne étaient à l’époque également incorporés dans l’empire russe. Après avoir acquis l’indépendance fin 1917, la Finlande a vu sa partie sud être envahie et annexée à la suite de la guerre sanglante déclenchée par l’Union soviétique en 1939.

Le chef de l’État finlandais a expliqué qu’il se rendait compte que ses propositions allaient « au-delà de ce qui est habituellement dit par les petits États membres », estimant que les grandes nations ne proposeraient pas ce qui pourrait affaiblir leurs propres positions et leur influence.

« Ils se contentent de paroles, mais ne font pas grand-chose », a-t-il dit, ajoutant qu’il espérait que d’autres pays contribueraient à faire avancer ce projet d’ici le 80e anniversaire de l’ONU, en 2025.

Les changements de composition du Conseil de sécurité doivent être approuvés par les deux tiers de l’Assemblée générale, y compris les cinq pays disposant d’un droit de veto.

« Mon message fondamental est que si les pays du Sud global, d’Amérique latine, d’Afrique et d’Asie ne sont pas intégrés dans le système, ils tourneront le dos aux Nations unies. Et cela, nous ne le voulons pas », a-t-il précisé.

Le président de la Finlande, qui a pris ses fonctions en mars, a appelé à soutenir le président ukrainien Volodymyr Zelensky, qui doit s’adresser à l’Assemblée générale de l’ONU la semaine prochaine pour présenter son « plan de victoire ».

« Il nous a informés que 90 % de ce qu’ils ont besoin est déjà en place et que les 10 % dont il va parler lui permettra de gagner cette guerre », a-t-il déclaré.

M. Stubb a appelé les pays occidentaux à lever les restrictions sur l’utilisation des armes qu’ils fournissent à l’Ukraine, estimant qu’actuellement ils laissaient Kiev « avec une main attachée dans le dos ».

« Nous devons lâcher cette main et permettre à l’Ukraine de faire ce que la Russie lui fait subir », a-t-il martelé.

Le chef d’État finlandais a également rejeté les menaces d’escalade nucléaire de Vladimir Poutine, affirmant que « la dernière fois que nous avons vu Poutine utiliser un langage agressif par rapport aux armes nucléaires, le Sud global et la Chine ont dit dans leur ensemble à Poutine d’arrêter ».

L’année dernière, la Finlande, qui partage une frontière longue de 1340 kilomètres avec la Russie, a rejoint l’OTAN – l’alliance prévoyant une riposte collective à l’agression contre l’un de ses États membres – rompant ainsi avec une politique de neutralité vieille de plusieurs décennies.

En début de semaine, le gouvernement finlandais a déclaré qu’il était content que la Suède, autre nouveau membre de l’OTAN, dirige le déploiement des forces terrestres de l’Alliance en Finlande afin de renforcer ses défenses contre Moscou.

La Suède et la Finlande affirment toutes deux avoir été incitées à rejoindre l’Alliance atlantique après l’agression de la Russie contre l’Ukraine.

L’OTAN a renforcé sa présence sur son flanc oriental en mettant en place des groupes tactiques multinationaux – des pays baltes à la mer Noire – et a annoncé son intention d’établir sa présence en Finlande après l’avoir accueillie en tant qu’État membre.

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