Avec ses 1,5 millimètre, la « fourmi électrique », surnommée ainsi en raison de sa piqûre douloureuse, a été détectée pour la première fois sur le territoire métropolitain français.
Originaire d’Amérique du Sud, la Wasmannia auropunctata, « fourmi électrique » ou « petite fourmi de feu », a été repérée par un passionné de fourmis dans le sud de la France, à Toulon, dans une résidence fermée de bord de mer.
Jusqu’à présent, cette espèce originaire d’Amérique du Sud n’avait été observée qu’une fois en Europe, dans la région de Malaga en Espagne.
Cette espèce très envahissante provoque chez l’homme des piqûres douloureuses, mais elle peut également provoquer des chocs anaphylactiques parmi les personnes allergiques.
« Sa force c’est son nombre »
Quand Olivier Blight, chercheur à l’Institut méditerranéen de biodiversité et d’écologie à l’Université d’Avignon l’a formellement identifiée à Toulon, « on avait déjà affaire à une super-colonie, donc on pense qu’elle est là depuis plus d’un an », elle a été probablement introduite « lors d’un transport de plantes », explique le chercheur. La fourmi a déjà été observée jusqu’à 100 mètres de la résidence.
Wasmannia auropunctata est extrêmement envahissante, même si elle se déplace lentement, car elle cumule « un système de reproduction classique sexuée et une production de reines et de mâles par clonage », précise le chercheur. « Sa force c’est son nombre », insiste Olivier Blight, qui a fait placer l’espèce sur la liste des espèces préoccupantes pour l’Union européenne (UE).
Sa piqûre provoque « une sensation d’ortie, en plus fort et plus long, puisque ça dure 2-3 heures », et avec cette arme redoutable la fourmi électrique peut anéantir des insectes, provoquer la cécité d’autres animaux, et les faire fuir durablement. En Nouvelle-Calédonie, « dans les forêts qu’elle a envahies, on n’entend plus aucun son d’insecte ».
« Son éradication a des coûts énormes ». Ainsi, dans le Queensland, en Australie, qu’elle a colonisé depuis 2006, 30 millions de dollars ont déjà été dédiés à la lutte contre Wasmannia auropunctata.
La biodiversité française menacée
La fourmi électrique menace la biodiversité française.« On doit faire très rapidement une délimitation précise de la zone d’invasion pour élaborer un plan d’éradication », plaide M. Blight. Après avoir déclaré sa présence aux autorités début septembre, le chercheur souhaite « communiquer au maximum pour sensibiliser le grand public ».
Les États membres de l’Union européenne ont 3 mois à partir de la détection d’une espèce envahissante, pour établir un plan d’éradication, rappelle le chercheur.
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