Les forces armées françaises viennent de réaliser une démonstration de projection de puissance aérienne à longue distance. Celle-ci permet à la France de réaffirmer son rôle de puissance du Pacifique.
Cette projection de puissance, la mission PEGASE 22, a vu un contingent de l’armée de l’air française se rendre de Paris à la Nouvelle‑Calédonie en seulement 72 heures (une distance de plus 16.600 kilomètres). Il s’agissait de démontrer la capacité de la France à s’engager dans un éventuel conflit dans le Pacifique.
Le contingent était composé de trois chasseurs Rafale et d’avions de soutien.
L’opération s’est déroulée sous les ordres du général Stéphane Groen, chef d’état‑major du commandement de la défense aérienne et des opérations aériennes. « Le fait que nous essayons de faire une telle projection de puissance aérienne dans le Pacifique est une illustration concrète » de la détermination des Français à assurer la protection de la souveraineté de leur territoire, a déclaré le général selon le site Nikkei Asia.
Toujours selon Nikkei Asia, le général a rappelé : « Nous sommes un pays de l’Indopacifique. Si vous prenez le nombre de citoyens que nous avons dans le Pacifique et en Asie du Sud‑Ouest, nous avons plus de 2 millions de personnes, et notre zone économique exclusive est d’environ 9 millions de kilomètres carrés. »
La France approfondit ses liens avec l’Inde
La mission marque également une nouvelle ère d’interopérabilité de haut niveau entre la France et l’Inde. Les deux pays opèrent avec des avions Rafale suite à la signature d’un accord de soutien logistique réciproque en 2018.
Emmanuel Lenain, l’ambassadeur de France en Inde, a salué l’exercice, affirmant qu’il démontrait l’engagement de la France envers ses territoires de l’Indo‑Pacifique.
« La France est une puissance résidente de l’Indo‑Pacifique, et cette ambitieuse projection de puissance aérienne à longue distance démontre notre engagement envers la région et nos partenaires. Il est naturel que, pour mener à bien cette mission, nous nous appuyions sur l’Inde, notre premier partenaire stratégique en Asie », a déclaré M. Lenain. « Mes remerciements les plus sincères à l’Indian Air Force pour l’accueil du contingent français. »
L’ambassade de France en Inde a déclaré aux médias que la mission Pégase 22 était une « puissante démonstration de la capacité de la France à se déployer rapidement dans l’Indo‑Pacifique ».
« Cette mission est également la preuve que la situation sécuritaire en Europe n’a pas entamé l’engagement français et européen dans l’Indo‑Pacifique », peut‑on lire dans le communiqué.
La démonstration française survient dans un contexte d’inquiétudes persistantes concernant la l’influence grandissante de Pékin dans la région.
L’Europe s’engage davantage dans le Pacifique
Au cours des derniers mois, l’Allemagne a également participé à des exercices conjoints dans la région Indo‑Pacifique avec Singapour. Dans le même temps, de nombreux pays se sont entraînés ensemble durant les exercices militaires aériens Pitch Black organisés par l’Australie : l’Inde, la France, le Japon, les États‑Unis, l’Allemagne, l’Indonésie, Singapour, le Royaume‑Uni et la Corée du Sud.
Ces exercices font suite à l’annonce faite par le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, de vouloir renforcer l’engagement de l’organisation dans la région pour contrer l’agression et la militarisation continues de Pékin.
« Nous avons vu que la Chine n’est pas disposée à condamner l’agression de la Russie. Et Pékin a rejoint Moscou pour remettre en question le droit des nations à choisir leur propre voie », a déclaré M. Stoltenberg. « C’est un défi sérieux pour nous tous. Et il est d’autant plus important que nous soyons solidaires pour protéger nos valeurs. »
L’OTAN s’engage en Asie‑Pacifique pour contrer la Chine
Selon Michito Tsuruoka, professeur associé de sécurité internationale et de politique européenne à l’Université Keio du Japon, le réengagement dans la région est une bonne stratégie pour les puissances européennes.
Dans un article pour The Diplomat en 2021, le Pr Tsuruoka a fait valoir qu’il était bon que les alliés se concentrent sur une même menace. Si chacun reste focalisé sur des défis différents dans divers théâtres de conflit, cela donne lieu à des points de vue divergents, des « écarts de perception plus larges ». Et c’est un obstacle non négligeable, selon lui, pour « collaborer ensemble sur des questions plus vastes comme la Chine, ou la Russie ».
Concernant les exercices récents, le professeur a déclaré : « La distance géographique ne peut plus être un bouclier permettant à l’Europe de se protéger des conséquences du comportement de la Chine. »
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