En juillet dernier, la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen, le Premier ministre néerlandais Mark Rutte et la présidente du Conseil des ministres d’Italie Giorgia Meloni rencontraient à Tunis le dirigeant nord-africain Kaïs Saïed. À l’issue de cette rencontre, et grâce à l’initiative de Giorgia Meloni, l’UE et la Tunisie ont signé un « partenariat stratégique complet » visant à mieux lutter contre l’immigration illégale. C’était chose faite jusqu’à ce que la gauche décide en septembre de bloquer l’accord pour des raisons humanitaires. Mais derrière ce simple blocage, se cache une volonté malsaine de faire échouer le mandat de la cheffe du gouvernement italien.
Le « partenariat stratégique complet »
Le 16 juillet dernier, l’Union européenne et la Tunisie signaient à Tunis un protocole d’accord pour un « partenariat stratégique complet ». Proposé et défendu depuis le mois de juin par Giorgia Meloni, il reposait sur plusieurs piliers : la transition écologique, le développement économique de la Tunisie, mais également la lutte contre l’immigration clandestine. Cet accord prévoyait une aide budgétaire de 150 millions d’euros et une aide financière de 105 millions d’euros pour le volet migratoire. Il s’agissait notamment avec cet argent d’aider la Tunisie à empêcher les bateaux de passeurs à partir des ports tunisiens et à payer les salaires des autorités tunisiennes.
Toutes les parties signataires de l’accord s’étaient réjouies de ce nouveau partenariat. Le protocole d’accord marque « une nouvelle étape importante pour traiter la crise migratoire de façon intégrée », s’était félicitée Giorgia Meloni lors de sa prise de parole après la signature de l’accord. « Le partenariat permettra de mieux contrôler l’immigration irrégulière », a déclaré le Premier ministre des Pays-Bas, Mark Rutte. Le président tunisien Kaïs Saïed avait quant à lui salué un accord favorisant le « rapprochement entre les peuples ».
La gauche européenne et italienne bloque l’accord
Certaines personnalités politiques issues de la gauche européenne et italienne n’ont pas vu d’un très bon œil ce nouvel accord entre la Tunisie et l’UE, et ont décidé de bloquer. Selon le quotidien italien conservateur Il Giornale, le socialiste espagnol Josep Borrell, actuel haut représentant de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité et vice-président de la Commission européenne, a joué un rôle important pour faire échouer le mémorandum d’entente. Dans une lettre datant du 7 septembre dernier adressée au commissaire européen à l’Élargissement et à la Politique européenne de voisinage, Olivér Várhelyi, il a indiqué qu’il n’est « pas d’accord avec l’adoption du mémorandum » ajoutant que « plusieurs États membres ont exprimé leur incompréhension face à l’action unilatérale de la Commission » dans la phase finale du Mémorandum et « leur inquiétude quant à certains de ses contenus ». Le socialiste espagnol a également regretté que la présidente de la Commission européenne, Ursula Von der Leyen, ne se soit pas mis d’accord avec « l’ensemble des gouvernements des 27 États membres ».
Toujours selon le quotidien italien, Josep Borrel a même brandi la menace d’un boycott et d’une révocation des accords en passant par le Conseil européen.
« Le Conseil a décidé de suivre de près la mise en œuvre du traité, car de nombreux points du protocole d’accord restent soumis à l’accord des États membres », a-t-il prévenu dans la lettre.
Un coup dur porté à l’exécutif européen. Mais le deuxième vice-président de la Commission n’a pas agi seul dans cette entreprise de démolition de l’accord. Nos confrères de Boulevard Voltaire rapportent que deux députés italiens de gauche (Parti démocrate) Giuseppe Provenzano et l’ancienne porte-parole du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR) Laura Boldrini ont envoyé une lettre à Ursula Von der Leyen dans laquelle ils appellent l’Union européenne à « abandonner ce modèle raté d’externalisation des frontières et à retrouver son inspiration humanitaire, démocratique et sociale ». Ainsi, la Tunisie n’a toujours pas reçu les fonds qui lui étaient promis pour bloquer les bateaux de passeurs.
Faire échouer le mandat de Giorgia Meloni
Ce blocage du « partenariat stratégique complet » orchestré par la gauche révèle une triste réalité. Une volonté politique forte de faire échouer la politique migratoire de Giorgia Meloni et plus largement son mandat. L’objectif est simple : mettre en avant l’incapacité de « l’extrême-droite » à apporter des solutions pour finalement la décrédibiliser. Il faut prouver aux électeurs qu’elle n’est pas en mesure de tenir ses promesses et par conséquent lui faire perdre la prochaine élection.
Il devient donc urgent de bloquer ce mémorandum d’entente entre l’UE et la Tunisie proposé à l’origine par Rome, quitte à aggraver la crise migratoire. Oui, la cheffe du gouvernement italien dérange. Dépeinte lors de son accession au pouvoir comme le chantre d’un néofascisme décomplexé, Giorgia Meloni s’avère être une politicienne brillante cherchant à mettre en place une politique migratoire pragmatique. Même si l’accord avec le pays nord-africain n’aurait pas réglé l’entièreté de la crise migratoire, il s’attaquait de manière intelligente au problème, en prenant le mal à la racine, c’est-à-dire endiguer l’immigration clandestine en dehors des frontières de l’UE. Selon Rome, la reprise de dialogue entre Tunis et Bruxelles a empêché l’embarcation de plus de 40.000 clandestins. L’efficacité d’un rapprochement entre la Tunisie et l’Europe n’est donc plus à prouver. Mais dans les hautes sphères européennes, on ne fait pas de politique, seulement de la politique politicienne.
Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.
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