En juillet, nous apprenions que la Cour des comptes, dans un rapport, soupçonnait 200 collaborateurs de la Banque publique d’investissement et son directeur général Nicolas Dufourcq de prises illégales d’intérêts. Des soupçons éveillés à la suite d’investissements massifs dans un fonds lucratif. La Cour des comptes avait effectué un signalement auprès du parquet national financier (PNF) le 19 juillet, suite à quoi une enquête a été ouverte le 21 juillet par le PNF et confiée à l’Office anti-corruption (OCLCIFF). Le directeur général de la banque publique a réagi à l’ouverture de cette enquête.
Coup de tonnerre pendant les grandes vacances
Tout commence par un article de Marianne publié le 17 juillet qu’Epoch Times avait commenté dans un article. Citant un rapport de la Cour des comptes publié en juin, l’hebdomadaire a révélé que 200 collaborateurs de la BPI, ainsi que le directeur général Nicolas Dufourcq, ont investi massivement dans le lucratif fonds d’investissement Bpifrance Entreprises 1 (BE1) initialement mis en place en 2020 avec la loi Pacte pour aider les Français à « investir leurs économies dans les entreprises françaises ». « Les investisseurs ont doublé leur mise en moins de deux ans et demi, soit un gain d’un peu plus de 100 millions d’euros », avait également indiqué le magazine, précisant que le prix d’entrée de ce « fonds commun de placement à risque » était fixé à 5000 euros.
Le signalement de la Cour des comptes au PNF et l’ouverture d’une enquête
Même si la Cour des comptes a confirmé à l’AFP le 17 juillet « qu’aucun délit n’avait été constaté », l’institution financière avait tout de même indiqué en conclusion de son rapport que le dispositif BE1 soulevait « des questions déontologiques, notamment celle de savoir si les salariés du groupe Bpifrance pourraient investir dans le fonds dans les mêmes conditions que l’ensemble des souscripteurs éligibles ». La Cour des comptes a ainsi effectué un signalement le 19 juillet auprès du PNF sur des soupçons de prises illégales d’intérêts et l’affaire en est restée là.
Mais dans un nouvel article récemment publié, Marianne nous indique qu’en réalité, une enquête préliminaire a été ouverte le 21 juillet par le PNF pour prise illégale d’intérêts et a été confiée à l’Office anti-corruption (OCLCIFF) à la suite du signalement de l’institution de la rue Cambon.
La BPI a ensuite confirmé l’ouverture de cette enquête préliminaire. La banque affirme aussi avoir « publié en toute transparence l’ensemble des détails sur le lancement du produit d’épargne pour les Français et les éléments qui établissent le caractère licite de la souscription par les collaborateurs ».
Les nouvelles réactions de Nicolas Dufourcq
Nicolas Dufourcq avait réagi aux soupçons de la Cour des comptes sur le réseau social LinkedIn, affirmant que la BPI « s’inscrit en faux contre ces accusations » ajoutant qu’« il n’y a pas eu de prise illégale d’intérêt, pas d’information privilégiée et encore moins de braderie ».
Plus récemment, à l’occasion du salon BIG (Bpifrance Inno Generation), le plus grand rassemblement d’entrepreneurs d’Europe, le jeudi 5 octobre, le directeur général de la banque publique s’est exprimé sur l’ouverture de l’enquête préliminaire. « Il n’y a pas un conflit d’intérêts, mais un alignement d’intérêts », a-t-il déclaré. « La moindre des choses, quand vous proposez aux Français de prendre un risque, est de le prendre avec eux. Quatre mille personnes au total ont apporté leur épargne », a-t-il poursuivi le même jour dans une interview accordée à La Tribune.
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