La Lituanie a annoncé son intention de porter ses dépenses de défense entre 5 et 6 % de son produit intérieur brut (PIB), devenant ainsi le premier État membre de l’OTAN à s’engager fermement à répondre à la demande de Donald Trump qui souhaite que les alliés consacrent au moins 5 % de leur PIB à la défense.
Cette décision, annoncée le 17 janvier par de hauts responsables lituaniens, est motivée par la détermination du pays balte à faire face à la menace d’une agression russe. La Lituanie, qui a une frontière commune avec la Biélorussie, alliée fidèle de la Russie, et l’enclave russe de Kaliningrad fortement militarisé, a souligné à plusieurs reprises la nécessité de renforcer ses défenses.
Le président lituanien, Gitanas Nausėda, a déclaré aux journalistes, à l’issue d’une réunion du Conseil d’État pour la défense qui s’est tenue le 17 janvier à la capitale lituanienne Vilnius, qu’une décision historique avait été prise pour quasiment doubler les dépenses du pays en matière de défense. Actuellement, la Lituanie y consacre un peu plus de 3 % de son PIB.
« La possibilité d’une agression militaire russe est toujours réelle, mais pas imminente », a mis en garde M. Nausėda. « Nous devons accroître nos efforts pour renforcer la défense et la dissuasion de manière significative, en consacrant davantage de ressources à cette fin. »
Le ministre lituanien des Affaires étrangères, Kęstutis Budrys, a précisé dans un post sur X que l’engagement du pays à dépenser entre 5 % et 6 % du PIB commencerait en 2026 et se poursuivrait jusqu’en 2030.
« Les temps difficiles exigent des décisions et un leadership audacieux », a-t-il écrit. « Nous appelons nos alliés à suivre cette voie. L’ère des stratégies d’attente passive est révolue. »
Cette annonce, intervenant 3 jours avant l’entrée de Donald Trump dans ses fonctions présidentielles, fait de la Lituanie le premier allié de l’OTAN à s’engager formellement à atteindre l’objectif de 5 % du PIB demandé par le président élu américain.
Donald Trump a longtemps critiqué les États membres de l’OTAN pour ne pas avoir atteint l’objectif de 2 % du PIB pour des dépenses de défense et a récemment proposé un objectif plus ambitieux de 5 %, indiquant lors d’une conférence de presse tenue le 7 janvier « qu’ils peuvent tous se le permettre ».
La Pologne, leader actuel de l’OTAN en matière de dépenses de défense, a apporté un soutien verbal à l’objectif de 5 % mentionné par M. Trump. Toutefois, Varsovie a présenté son soutien à l’objectif de 5 % comme un objectif ambitieux pour tous les membres de l’OTAN, suggérant que certains États pourraient avoir besoin d’une décennie pour l’atteindre. À l’heure actuelle, la Pologne n’a pas officiellement déclaré quand elle atteindra ou dépassera la barre des 5 %. Le pays a dépensé 4,12 % de son PIB en 2024 pour la défense et prévoit que ce chiffre passera à 4,7 % en 2025.
Le ministre polonais de la Défense, Wladyslaw Kosiniak-Kamysz, a soutenu l’appel à l’objectif de 5 % lors d’une récente interview avec le Financial Times : « Si nous avons pu nous permettre de nous endetter pour reconstruire après le Covid, alors nous devons certainement trouver l’argent nécessaire pour nous protéger de la guerre. »
La Pologne – dont la moitié du territoire a été envahie et annexée par l’armée de Staline en 1939 – qui partage aujourd’hui une frontière avec l’Ukraine en guerre avec la Russie, avec la Biélorussie, soumise à la Russie, et avec l’enclave russe de Kaliningrad, ancien territoire allemand occupé et rattaché à la Russie après la Seconde Guerre mondiale, soutient depuis longtemps que des dépenses de défense plus importantes sont nécessaires pour dissuader Moscou.
Cependant, dans l’ensemble, les dirigeants européens de l’OTAN ont réagi de manière mitigée à la demande de Donald Trump d’augmenter de manière significative les dépenses de défense. Par exemple, la France est confrontée aux défis de la gestion d’une dette dépassant 110 % du PIB, tandis que l’Allemagne est contrainte par des limites constitutionnelles sur les emprunts supplémentaires.
En 2014, les pays membres de l’OTAN se sont engagés de s’efforcer, à l’horizon 2024, de consacrer au moins 2 % de leur PIB à la défense.
À la fin de 2023, 10 des 31 membres de l’OTAN avaient atteint l’objectif de 2 %, bien que les projections publiées en juin dernier suggèrent que ce nombre pourrait passer à 23 sur 32 en 2024, à la suite de l’adhésion de la Suède à l’Alliance atlantique.
Lorsque Donald Trump a pris ses premières fonctions présidentielles en 2016, seuls cinq membres de l’OTAN atteignaient l’objectif minimum de 2 %. Quatre ans plus tard, à la fin de sa première présidence, ce nombre était passé à neuf.
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