ARTS & CULTURE

La magie d’une envolée

août 3, 2015 12:29, Last Updated: août 3, 2015 12:41
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Une envolée de montgolfières est toujours magique, que l’on soit passager ou qu’on la regarde depuis le sol. Cependant, si vous avez la chance de figurer parmi les passagers dans la nacelle, une expérience inoubliable vous attend. L’International de Montgolfières de Saint-Jean-Sur-Richelieu, qui existe depuis plus de 30 ans, est un des endroits où il est possible de vivre ce rêve.

Pour pouvoir vivre la magie d’une envolée, il faut s’armer de patience. Les conditions météorologiques ne permettent pas toujours de voler en montgolfière, même si elles paraissent très bonnes aux non-initiés. Le balloonmeister peut interdire l’envolée s’il juge que les conditions représentent quelques risques. C’est en effet lui qui décide si une envolée sera sécuritaire ou non.

Le vent est le facteur prédominant de cette activité; trop de vent ou l’absence totale de vent peut faire que le décollage n’a pas lieu. «La plupart des gens ne comprennent pas l’importance du vent, pourtant, c’est la clé d’une belle envolée», nous confie la pilote de 30 ans d’expérience, Beth Hamilton. En effet, un vent trop fort est dangereux, mais le ballon ne fera que du surplace s’il n’y a pas de vent du tout. Comme c’est le vent qui permet le déplacement, un vent calme est donc l’idéal pour une randonnée.

Les jeunes enfants ne peuvent pas voler en montgolfière mais, pour leur plus grand bonheur, ils peuvent quand même monter dans une nacelle au sol! (Nathalie Dieul/Epoch Times)

Les envolées n’ont jamais lieu si la météo n’est pas favorable. «Vents forts, mauvaise visibilité, orages, ouragans, dans ces conditions non propices, personne ne vole. La vérification de la météo est donc le souci constant des pilotes», continue Mme Hamilton.

En été, les envolées ont lieu à 6 h et après 18 h, deux fois dans la journée. Arrivés sur l’aire de décollage, il nous faut attendre le signal du balloonmeister qui se fait souvent attendre. La sonde envoyée dans les airs est un petit ballon gonflé à l’hélium qui permet aux spécialistes de voir la direction et la force du vent. Si les conditions sont jugées ne pas être assez bonnes, il faudra patienter jusqu’au prochain essai.

Qui n’a jamais rêvé de voler? Le vivre de manière aussi douce qu’en montgolfière, c’est difficile à imaginer.

En attendant le départ, le pilote donne les consignes de sécurité aux passagers, expliquant comment embarquer dans la nacelle, la manière de se préparer et de se comporter à l’atterrissage, et, très important, il nous indique qu’il ne faut pas quitter la nacelle avant son signal; une fois au sol, sans le poids de tous ses passagers, la montgolfière redécollerait!

Tout à coup, le balloonmeister r siffle pour attirer l’attention des pilotes. Il agite un drapeau jaune, l’autorisation de gonfler à froid est donnée. Très vite, le champ de décollage s’active comme une ruche, chaque équipe s’affaire à déployer son ballon et à le gonfler à l’aide d’un puissant ventilateur. L’excitation monte! Il est pratiquement certain qu’une envolée aura lieu, les immenses ballons de toutes les couleurs se gonflent de toutes parts.

Cathy Remley, une pilote qui cumule 30 ans d’expérience, adore voler avec des passagers : «C’est ce qui rend l’expérience spéciale!» (Nathalie Dieul/Epoch Times)

Finalement, c’est le vrai signal; le balloonmeister passe avec son drapeau vert qui donne l’autorisation de gonfler les ballons à chaud. Il s’assure que chaque pilote le voit bien et donne une petite tape amicale sur l’épaule de l’un d’eux, s’il le faut. L’activité s’intensifie et l’excitation est à son comble! Cette fois, c’est vrai, le décollage aura lieu!

L’air chaud qui entre dans les montgolfières les fait se relever. Imaginez, 125 ballons gigantesques – dont le volume varie entre 65 000 et 150 000 pieds cubes – finissent de se gonfler et se redressent presque en même temps pour, ensuite, décoller les uns après les autres!

Une fois tous les passagers embarqués, le balloonmeister donne un dernier signal, c’est l’autorisation de décoller dans les 15 secondes. C’est le vrai départ dans les airs. Les premières minutes sont les plus marquantes, on s’élève dans les airs en survolant l’immense site du festival, la montée est plus rapide que l’on aurait imaginé. La plupart du temps, le vent pousse dans la même direction, celle de la ville de Saint-Jean-sur-Richelieu et de la majestueuse rivière Richelieu.

Voler en montgolfière est une expérience à vivre au moins une fois dans une vie. Ce qui est spécial, c’est de ne pas être attaché par une ceinture de sécurité : nous ne sommes pas habitués à cela! (Nathalie Dieul/Epoch Times)

Nous sommes entourés de dizaines de ballons multicolores, volant tous à des altitudes différentes. Interrogé sur ce sujet, Joe Hamilton explique que chaque pilote décide de l’altitude à laquelle il va voler en respectant la consigne d’une altitude minimale de 500 pieds au-dessus des zones bâties. Pourtant, vus d’en haut – nous sommes à 1300 pieds d’altitude –, certains ballons ont l’air de frôler les maisons! «Nous aussi, nous allons voler plus bas tout à l’heure», indique notre pilote qui compte presque autant d’expérience de vol que sa femme, Beth. C’est elle qui a passé son permis de montgolfière en premier.

Dans la nacelle, le temps semble s’être arrêté. Chacun s’adonne au plaisir de la contemplation. Qui n’a jamais rêvé de voler? Le vivre de manière aussi douce qu’en montgolfière, c’est difficile à imaginer.

La montgolfière avançant à la vitesse du vent, nous ne sentons pas celui-ci. Nous n’avons pas froid en cette douce soirée estivale. La lumière du soleil couchant est magnifique, la visibilité est à perte de vue. Nous voyons la petite montagne de Mont-Saint-Grégoire, puis le mont Saint-Hilaire un peu plus loin.

Comme Joe Hamilton l’avait annoncé, nous volons plus bas, juste un peu au-dessus des arbres. Tout est différent vu d’en haut. Un petit boisé devient majestueux, on distingue des dessins dans les champs de maïs et de soja, même un troupeau de vaches est amusant à regarder. Un peu partout le long des petites routes, des gens arrêtent leur voiture pour regarder passer les dizaines de montgolfières.

(Yvan Pinard/Epoch Times)

Puis, comme toute bonne chose a une fin, il faut se préparer à l’atterrissage. C’est illégal de voler une fois la nuit tombée, toutes les montgolfières doivent être au sol à l’heure officielle où le soleil se couche. Quelques minutes avant l’heure où l’on n’a plus le droit de voler, notre pilote repère un champ qui a déjà été moissonné. Il nous prévient à temps de ranger nos appareils photo, de plier les genoux, de bien nous accrocher. Nous voilà de retour sur terre. Cette fois, l’atterrissage aura été plus doux que la plupart des atterrissages de montgolfières: à peine un rebond avant de s’immobiliser.

Presque instantanément, l’équipe de poursuite de notre ballon arrive sur les lieux, les bénévoles nous ont suivis avec le camion pour nous aider à démonter rapidement le matériel. Une fois les ballons de Joe et Beth Hamilton rangés, nous allons retrouver leur fils, lui aussi pilote. «Il a commencé à voler à l’âge de 9 ans avec ses parents, il a maintenant 39 ans», nous confie Beth, à voix basse. Pour suivre la tradition, nous trinquons tous ensemble au souvenir de cette belle envolée aux conditions météorologiques des plus propices.

Cet article a été écrit après ma dernière envolée à l’International de montgolfières de Saint-Jean-sur-Richelieu.

Cette année, l’International de montgolfières de Saint-Jean-sur-Richelieu aura lieu du 8 au 16 août 2015. Pour de plus amples informations: www.montgolfieres.com

 

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