Dès janvier 2025, la Ville de Reims va expérimenter une nouvelle approche concernant les incivilités laissées par les chiens dans les rues, en commençant par des tests dans le quartier Saint-Thomas. Grâce à un fichage ADN des chiens, les propriétaires qui ne ramassent pas les déjections de leur animal seront identifiés et verbalisés.
Un seul chien produit en moyenne deux tonnes de déjections par an et la ville de Reims estime sa population canine à environ 20.000 chiens, peut-on lire sur son site Internet. La mairie a donc décidé d’essayer une autre approche que celles déjà mises en place pour les crottes de chiens laissées dans la rue.
« On a fait des dizaines de campagnes mais rien ne marche, c’est démoralisant… », explique à nos confrères du Parisien Jacques Ammoura, l’adjoint au maire délégué à la propreté et aux incivilités. « Même la distribution gratuite de deux millions de sacs à déchets canins par an, avec un coût de 25.000 euros, n’a pas suffi à rendre nos trottoirs plus propres. »
La solution que la Ville s’apprête à expérimenter a pour but de s’attaquer au porte-monnaie des propriétaires de chiens qui ne respectent pas « la plus élémentaire des règles d’hygiène » qui consiste à ramasser les déjections de leur animal.
Une carte d’identification canine
Dans un premier temps, ce sont les propriétaires des chiens qui habitent dans le quartier Saint-Thomas qui vont tester le dispositif. « Il suffit d’aller se promener [dans ce secteur] pour se rendre compte qu’il y a un gros problème », déclare à France Bleu Larbi Aït Yahia, responsable du service propreté urbaine de la ville de Reims.
La carte d’identification du chien sera gratuite pour le propriétaire. L’animal devra faire un prélèvement salivaire en clinique vétérinaire, information qui sera inscrite sur la carte d’identité génétique de l’animal, avec son nom, sa race et sa date de naissance.
Jusqu’à 275 euros par déjection
Pendant les six premiers mois de l’expérimentation, les propriétaires qui ne présenteront pas la carte de leur compagnon à quatre pattes ne seront pas verbalisés. Par la suite, il leur en coûtera 35 euros en cas de non présentation de ce document.
Les agents de propreté qui se promèneront dans le quartier test prélèveront une partie de la crotte de chien trouvée dans la rue pour l’envoyer au laboratoire. En cas de concordance avec un chien fiché, le propriétaire recevra une amende de 135 euros, ainsi que des frais pouvant aller jusqu’à 140 euros pour payer le nettoyage de la chaussée et le traçage ADN, ce qui fait un total de 275 euros.
Si le propriétaire n’est pas retrouvé, le prélèvement pourra être gardé afin de pouvoir lui envoyer la note quelques mois, voire des années plus tard si nécessaire.
Une réduction de 80% de déjections en trois mois
Reims n’est pas la première ville à mettre en place ce genre de mesure. Béziers (Hérault) et Saint-Omer (Pas-de-Calais) ont instauré ce système. La ville de Béziers a enregistré une réduction de 80% de crottes de chien dans les rues en trois mois grâce à cette mesure.
Chez nos voisins espagnols, 78 municipalités ont adopté l’enregistrement de l’ADN canin, entre autres pour pouvoir retrouver les animaux perdus ou volés, indique Pipper on tour. Soixante d’entre elles, dont 12 de plus qu’en 2023, font également payer les propriétaires de chiens coupables d’incivilités concernant les déjections de leur animal à quatre pattes.
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