La République islamique de Mauritanie, qui vote samedi (22 juin) pour le premier tour de l’élection présidentielle, est un vaste pays désertique d’Afrique de l’ouest, stable politiquement depuis dix ans mais critiqué pour ses atteintes aux droits humains.
La Mauritanie, territoire de plus d’un million de kilomètres carrés bordé par l’océan Atlantique, est limitrophe du Sénégal, du Mali, de l’Algérie et du Sahara occidental, annexé par Rabat en 1975. Ses 4,5 millions d’habitants sont à plus des deux tiers d’origine, ou pour les « haratine », descendants d’esclaves, de culture arabo-berbère. Le reste de la population, afro-mauritanien, est généralement de langue maternelle d’ethnies subsahariennes (Peuls, Soninkés …).
Les musulmans représentent 99% de la population. La base du droit est la charia (loi islamique) mais ses sentences extrêmes, comme les peines de mort et de flagellation, ne sont plus exécutées depuis les années 1980. Ancienne colonie française, la Mauritanie a obtenu son indépendance en 1960 et a eu comme premier président Moktar Ould Daddah, avant d’être secouée par de nombreux coups d’Etat entre 1978 et 2008, et par des violences interethniques en 1989-1991.
L’actuel président, Mohamed Ould Abdel Aziz, est arrivé au pouvoir à la faveur d’un coup d’Etat militaire en 2008, qui a renversé le premier président démocratiquement élu (quinze mois plus tôt), Sidi Ould Cheikh Abdallahi. Cet ancien général a été élu en 2009 et réélu en 2014 lors d’un scrutin boycotté par les principaux partis d’opposition. Il ne pouvait pas briguer un troisième mandat.
Combattre l’esclavage et les violences faites aux femmes
Amnesty International et une trentaine d’ONG ont appelé en juin les candidats à la présidentielle à s’engager pour les droits humains, et notamment à combattre l’esclavage et les violences faites aux femmes. Officiellement aboli en 1981, l’esclavage perdure bien que les sanctions aient été durcies en 2015. Jusqu’à 43.000 personnes, soit environ 1% de la population, étaient encore réduites en esclavage en 2016, selon un récent rapport d’Amnesty.
La Mauritanie, durement frappée par des attentats et des enlèvements d’étrangers dans les années 2000, a lancé en 2010 et 2011 des raids contre des bases d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) au Mali. Engagée aux côtés de ses alliés régionaux et de la communauté internationale dans la lutte contre le jihadisme au Sahel, elle a mené une politique volontariste: remise sur pied de l’armée, surveillance accrue du territoire, développement des zones les plus reculées notamment près du Mali.
La Mauritanie est exportatrice de fer, dont la part a diminué ces dernières années en raison d’une baisse de la production, de poisson, et dans une moindre mesure d’or et de cuivre. De 2006 à 2017, elle a également exploité ses réserves pétrolières, mais une géologie complexe et des coûts d’exploration élevés ont conduit au démantèlement début 2018 de son champ de Chinguetti, selon la Banque mondiale.
En 2018, la croissance économique a poursuivi sa reprise pour atteindre 3,6%, mais elle reste insuffisante comparée à la croissance démographique, soulignait récemment cette institution financière. Le taux d’alphabétisation est faible, dans ce pays où 31% de la population vit sous le seuil de pauvreté.
D.C avec AFP
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