Le peso continuait de se déprécier jeudi au lendemain de la demande faite par Buenos Aires d’un rééchelonnement de sa dette de 57 milliards de dollars contractée auprès du Fonds monétaire international (FMI).
A l’ouverture des marchés, le peso s’échangeait à 62,33 pesos pour un dollar, soit une baisse de 3,50% par rapport à mercredi.
Peu avant, le président de centre-droit Mauricio Macri avait appelé les investisseurs au calme. « C’est à nous de contribuer à la tranquillité sans susciter la peur ou la confusion », a déclaré le président lors d’une cérémonie publique.
Mercredi, l’Argentine a demandé au FMI un rééchelonnement de sa dette de 57 milliards de dollars contractée en échange d’une cure d’austérité budgétaire, et dont les premiers remboursements doivent intervenir en 2021.
Le FMI, dont une mission s’est rendue lundi à Buenos Aires, a réagi en assurant « continuer à être aux côtés » de l’Argentine « en ces temps difficiles ». Le Fonds « analyse actuellement les opérations sur la dette annoncées par les autorités argentines et essaye d’en mesurer l’impact », a précisé l’organisation.
Buenos Aires a notamment annoncé le rééchelonnement des échéances des obligations auprès des créanciers institutionnels privés, dans l’espoir de mettre un terme à la fuite des capitaux et d’atténuer la tension sur le taux de change qui a fait chuter la valeur du peso de 20 % en deux semaines.
La crise économique s’est aggravée en Argentine après le revers électoral du président Mauricio Macri. Le péroniste de centre gauche Alberto Fernandez fait figure de favori pour le scrutin présidentiel du 27 octobre, après sa large victoire aux primaires du 11 août où il a remporté 47% des suffrages, loin devant le sortant, Mauricio Macri (32%) qui brigue un second mandat.
« Il nous reste 59 jours avant l’élection. Qu’ils se passent de la meilleure manière possible est ma responsabilité en tant que président, mais cela ne dépend jamais d’un gouvernement seul », a déclaré M. Macri jeudi.
Mardi, le camp d’Alberto Fernandez avait formulé des critiques à l’encontre du FMI au sortir d’une réunion avec ses représentants à Buenos Aires. Le peso s’est effondré en réaction et la banque centrale argentine a dû intervenir massivement.
L’économie argentine, en récession depuis 2018, connaît une des inflations les plus élevées au monde (25,1% entre janvier et juillet, 54,4% sur les 12 derniers mois), une baisse de la consommation, des fermetures de commerces et une augmentation de la pauvreté (32% en 2018) et du chômage (10,1% cette année).
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