Environ 200 cas d’une mystérieuse hépatite aiguë – maladie du foie d’origine inconnue et d’apparition soudaine – chez des enfants ont été confirmés ces derniers mois dans plus d’une douzaine de pays du monde. Des cas similaires ont également été signalés ces derniers jours au Canada et au Japon.
Ces cas d’hépatite concernent des enfants âgés de 1 mois à 16 ans, dont beaucoup ont soudainement développé des symptômes gastro‑intestinaux, notamment des douleurs abdominales, des diarrhées et des vomissements, avant de souffrir d’une jaunisse (jaunissement de la peau et des yeux) et d’une hépatite aiguë grave, a déclaré l’Organisation mondiale de la santé (OMS) le 23 avril. La plupart des cas ne présentaient pas de fièvre. L’OMS a également noté qu’aucun des cas ne présentait l’un des cinq virus de l’hépatite les plus courants – A, B, C, D et E.
La plupart des cas sont en Europe
Andrea Ammon, directrice du Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC), a déclaré aux journalistes, lors d’un point presse en visioconférence le 26 avril, qu’au moins 190 cas d’hépatite aiguë inexpliquée chez des enfants ont été signalés dans le monde, dont 140 en Europe. La plupart des cas européens – au moins 110 – proviennent du Royaume‑Uni, il s’agit principalement d’enfants de moins de 10 ans.
« Jusqu’à présent, il n’y a aucun lien entre les cas et aucun rapport avec les voyages », a fait remarquer le Dr Ammon, ajoutant que la maladie est apparue chez des enfants auparavant en bonne santé.
Les premiers cas britanniques ont été enregistrés en janvier. Des cas ont été signalés au Royaume‑Uni, en Espagne, en Israël, aux États‑Unis, au Danemark, en Irlande, aux Pays‑Bas, en Italie, en Norvège, en France, en Roumanie et en Belgique, indique l’OMS. Au moins un enfant est décédé et 17 enfants ont dû subir une greffe du foie après avoir contracté une hépatite aiguë, selon l’agence.
Aux États‑Unis, le département de la santé publique de l’Alabama a annoncé le 15 avril qu’il enquêtait sur « une augmentation des hépatites chez les jeunes enfants » depuis novembre 2021. Les Centres de contrôle et de prévention des maladies américains (CDC) ont signalé, dans une alerte nationale le 21 avril, neuf cas de cette mystérieuse hépatite aiguë infantile admis à l’hôpital entre octobre 2021 et février 2022. Deux autres cas similaires ont été identifiés en Caroline du Nord, ont indiqué des responsables des services de santé aux médias locaux.
Le Canada et le Japon
Plus récemment, l’Agence de santé publique du Canada a déclaré à la Canadian Broadcasting Corporation (CBC), le 26 avril, « avoir été informée de rapports d’hépatite aiguë sévère d’origine inconnue chez de jeunes enfants au Canada ». L’agence a déclaré que les cas font l’objet d’une enquête plus approfondie pour voir s’ils sont liés à des cas survenus au Royaume‑Uni et aux États‑Unis.
Par ailleurs, le ministère japonais de la Santé a déclaré le 25 avril qu’un « cas probable » d’hépatite aiguë mystérieuse a été signalé chez un jeune enfant désormais hospitalisé. Selon le quotidien Asahi Shimbun, c’est au 21 avril, selon le ministère de la Santé, qu’une ville a fait état de ce cas.
L’enfant a moins de 17 ans, a rapporté l’agence de presse japonaise Jiji Press, citant le ministère. Il a été testé négatif pour le Covid‑19 et l’adénovirus, ont indiqué les autorités, selon la chaîne publique japonaise NHK.
L’adénovirus, un lien possible ?
L’adénovirus, une infection virale qui cause habituellement le rhume, a été détecté dans plus de 40 % des cas signalés à ce jour et est étudié comme une cause possible de l’hépatite aiguë.
L’Agence britannique de sécurité sanitaire (UK Health Security Agency, UKHSA) a déclaré le 25 avril que l’adénovirus avait été détecté dans 75 % des cas confirmés, soit 40 cas sur 53.
« Les informations recueillies au cours de nos enquêtes suggèrent de plus en plus que cette augmentation de l’hépatite d’apparition soudaine chez les enfants est liée à une infection à adénovirus », déclare Meera Chand, directrice des infections cliniques et émergentes à l’UKHSA. « Cependant, nous enquêtons minutieusement sur d’autres causes potentielles ».
L’UKHSA a déclaré le 25 avril qu’il pourrait y avoir « un cofacteur qui fait qu’un adénovirus normal produit des effets cliniques plus graves chez les jeunes enfants ». Ces effets pourraient être attribués à une « sensibilité accrue due à une exposition réduite pendant la pandémie, à une infection antérieure au SRAS‑CoV‑2 ou à une autre infection, ou à une co‑infection ou une toxine qui n’a pas encore été découverte ».
« Il se peut aussi qu’il y ait eu émergence d’une nouvelle souche d’adénovirus aux caractéristiques modifiées », a précisé l’UKHSA.
Les CDC ont noté que cinq des enfants parmi les neuf cas en Alabama étaient atteints de l’adénovirus de type 41, qui est plus souvent responsable d’une gastro‑entérite aiguë chez les enfants et s’accompagne généralement de diarrhée, de vomissements et de fièvre.
Les responsables de la santé publique du Royaume‑Uni ont précédemment exclu tout lien potentiel avec les vaccins contre le Covid‑19, affirmant qu’aucun des enfants atteints d’hépatite aiguë n’avait été vacciné.
Entre‑temps, l’OMS a déclaré dans son bulletin du 23 avril : « Les hypothèses liées aux effets secondaires des vaccins contre le Covid‑19 ne sont actuellement pas soutenues car la grande majorité des enfants touchés n’ont pas été vaccinés contre le Covid‑19. D’autres explications infectieuses et non infectieuses doivent être exclues pour évaluer et gérer pleinement le risque. »
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