Le 25 janvier, la Pologne a entamé la construction d’une nouvelle clôture à sa frontière avec le Bélarus destinée à bloquer la pénétration de migrants illégaux, à l’origine d’une crise entre Varsovie et Minsk l’an dernier.
« Les chantiers ont été remis ce mardi aux conducteurs », a déclaré une porte-parole des gardes frontières, la capitaine Krystyna Jakimik-Jarosz.
Longue d’environ 186 km, soit près de la moitié de la longueur totale de la frontière de 418 km, la barrière métallique sera haute de cinq mètres et demi, a-t-elle poursuivi.
Le mur sera équipé notamment de caméras et de détecteurs de mouvement, pour aider les gardes-frontières à empêcher les passages en fraude, a encore précisé la capitaine Jakimik-Jarosz. Le mur coûtera quelque 353 millions d’euros et doit être achevé au mois de juin.
Elle s’est refusée à préciser le lieu des travaux. « Les services bélarusses n’attendent que cela pour y envoyer des groupes de migrants, donc, pour des raisons de sécurité, on n’indique pas les endroits précis », a-t-elle dit.
Il sera bien utile, selon elle. « La clôture provisoire (en fil barbelé) nous a déjà bien aidés, car elle nous donnait le temps de nous préparer pendant qu’un groupe de migrants s’apprêtait à attaquer, à s’ouvrir un passage, le temps de mobiliser assez des moyens et de personnel pour l’en empêcher », a-t-elle expliqué.
Dernière forêt primaire d’Europe
Le projet a suscité des inquiétudes des défenseurs des droits humains qui craignent que des migrants fuyant des situations de conflit ne seront plus en mesure de présenter une demande d’asile.
Mêmes inquiétudes du côté des défenseurs de l’environnement, car la zone concernée est la dernière forêt primaire d’Europe classée au patrimoine mondial par l’Unesco, les défenseurs de l’environnement craignent des effets néfastes de cette construction pour la faune et la flore dans cette forêt qui abrite également des bisons et des loups.
« Nous ferons tout pour que les dommages pour l’environnement et les animaux soit réduits autant que possible », a dit la porte-parole des gardes-frontières.
Varsovie veut garder la main sur sa frontière
L’Union européenne a apporté son soutien à la Pologne et critiqué fermement le Bélarus. De son côté, le gouvernement polonais a décliné la proposition de Bruxelles de faire participer l’agence européenne Frontex à la surveillance de la frontière. Varsovie a fait voter une loi qui permet de refouler les migrants illégaux sans attendre qu’ils demandent l’asile.
Des milliers de migrants, venus en majorité du Proche-Orient, notamment du Kurdistan irakien, de Syrie et du Liban, mais aussi d’Afghanistan, ont tenté l’année dernière de traverser la frontière polonaise pour rejoindre le territoire de l’Union européenne (UE). Certains ont réussi à passer et le plus souvent, ils ont continué leur voyage vers l’Europe de l’Ouest.
Au pic de la crise, la Pologne a créé à la frontière une zone spéciale fermée aux ONG humanitaires et aux médias, construit des barrières de barbelés et envoyé plusieurs milliers de soldats pour aider les gardes-frontières. Ces derniers ont reçu l’ordre de repousser les migrants en territoire Bélarus.
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