Le 16 septembre, l’Allemagne a introduit, pour six mois, des contrôles aux frontières avec tous ses voisins, que ce soit du côté de la France ou de la Pologne. Cette décision du gouvernement allemand risque de provoquer un effet domino et de nouvelles tensions dans l’Union européenne (UE).
L’intention de remettre en place des contrôles plus stricts aux frontières terrestres avec tous les autres pays de l’UE, qui font partie de la zone de libre circulation de Schengen, a été annoncée par Berlin le 9 septembre.
Le Premier ministre polonais Donald Tusk a tout de suite réagi en critiquant cette décision. Le 10 septembre, il a déclaré que la question devrait plutôt être traitée au niveau européen et a appelé à des consultations urgentes avec les autres pays concernés et à un plus grand soutien des politiques d’immigration de Varsovie.
Les relations entre Varsovie et Berlin s’étaient réchauffées depuis que M. Tusk et sa coalition pro-Union européenne ont pris le pouvoir en Pologne en décembre 2023. Cependant, la réticence de l’Allemagne à s’engager dans un financement commun de la défense de l’UE et le renforcement de sa frontière orientale a suscité la frustration de Varsovie.
En étant située à la frontière orientale de l’Europe des 27, la Pologne est confrontée, depuis 2021, à une crise migratoire qu’elle affirme être orchestrée par la Biélorussie et la Russie.
L’Allemagne a récemment durci sa position sur l’immigration à la suite d’une augmentation du nombre d’arrivées et d’une série d’agressions à l’arme blanche commises par des demandeurs d’asile.
Lors d’une réunion des ambassadeurs polonais à Varsovie, Donald Tusk a noté que « de telles actions sont inacceptables du point de vue polonais ».
« Aujourd’hui, nous avons besoin du soutien total de l’Allemagne et de l’ensemble de l’UE lorsqu’il s’agit d’organiser, de financer et d’armer la frontière orientale, notamment dans le contexte de l’immigration illégale », a-t-il précisé.
Le Premier ministre polonais a insisté sur le fait que la Pologne n’avait pas besoin de contrôles plus stricts à sa frontière occidentale avec l’Allemagne, mais plutôt d’un plus grand engagement de la part de Berlin et d’autres pays pour sécuriser la frontière extérieure de l’UE.
« Dans les heures qui suivent, nous allons contacter d’autres pays affectés par les décisions de Berlin pour des consultations urgentes quant à une action au niveau de l’Union européenne », a-t-il déclaré.
Il a également précisé que la décision du gouvernement allemand était une réaction à l’échec de ses politiques en matière d’immigration dans le passé, et non à l’échec de la politique migratoire de la Pologne.
Donald Tusk a également annulé son voyage à Potsdam, en Allemagne, où il devait recevoir un prix pour le « renforcement de la démocratie ».
Les récentes attaques meurtrières au couteau en Allemagne, dont les suspects étaient des demandeurs d’asile, ont ravivé les inquiétudes concernant l’immigration.
Le mois dernier, à Solingen, trois personnes sont décédées après avoir été poignardées par un demandeur d’asile syrien.
L’auteur des crimes a affirmé être inspiré par l’État islamique, et ce groupe terroriste a revendiqué l’attaque.
En juin, une attaque au couteau perpétrée par un immigré afghan a causé la mort d’un policier et blessé quatre autres personnes.
Au début du mois, le succès du parti Alternative für Deutschland (AfD) lors des élections régionales en Thuringe, après avoir fait campagne contre l’immigration, a également poussé la coalition dirigée par le Parti social-démocrate du chancelier allemand Olaf Scholz à se montrer plus stricte sur la question.
Avec Reuters
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