TAIPEI, Taïwan – Le 3 septembre, M. Milos Vystrcil, le président du Sénat tchèque, a rencontré Mme Tsai Ing-wen, la présidente taïwanaise alors que les deux États cherchent à renforcer leurs relations malgré l’opposition de la Chine.
Le régime chinois considère Taïwan comme une province renégate ainsi qu’une partie de son territoire, bien que l’île autogérée ait son propre gouvernement démocratiquement élu, son armée, sa monnaie et d’autres caractéristiques d’un État-nation. Pékin s’oppose aux paroles ou aux actes des représentants des gouvernements étrangers qui reconnaissent la souveraineté de l’île.
Le président Vystrcil est arrivé à Taïwan dimanche, à la tête d’une délégation de 89 personnes comprenant des chefs d’entreprise, des sénateurs et M. Zdeněk Hřib, le maire de Prague malgré la forte opposition de Pékin.
Dans un discours prononcé au bureau présidentiel, Mme Tsai a dit que les remarques de M. Vystrcil au Parlement taïwanais deux jours plus tôt – lorsqu’il a dit « je suis un Taïwanais » avaient « touché une corde sensible » chez de nombreux Taïwanais.
It was a privilege to host @Vystrcil_Milos & members of the #CzechRepublic delegation today. Your visit is a testament to #Taiwan & #Czechia‘s courage & persistence in pursuit of justice, freedom & democracy. These values guide our contributions to the world. pic.twitter.com/VLdCrxcnD3
— 蔡英文 Tsai Ing-wen (@iingwen) September 3, 2020
La phrase « Je suis un Taïwanais » était une allusion au célèbre discours de John F. Kennedy à Berlin en 1963, au cours duquel le défunt président américain avait déclaré « Je suis un Berlinois » pour rallier les habitants isolés de Berlin-Ouest. M. Vystrcil a utilisé son discours au Parlement pour exprimer son soutien à la démocratie et à la liberté de Taïwan.
Mme Tsai a dit que la visite de M. Vystrcil avait « approfondi les liens » entre les deux États et transmis un message à la communauté internationale selon lequel Taïwan et la République tchèque « partagent les mêmes opinions en matière de démocratie et de liberté ».
« Nos actions montrent à tous nos amis en Europe et aux gens sur la même longueur d’onde dans le monde entier que les peuples de Taïwan et de la République tchèque ne céderont pas aux pressions », a dit Mme Tsai.
Entretemps, M. Vystrcil a fait une pause en souvenir de M. Jaroslav Kubera, l’ancien président du Sénat tchèque, qui avait prévu de se rendre à Taïwan cette année, mais qui est décédé en janvier.
M. Vystrcil a dit qu’il espérait que sa visite « servirait de modèle à d’autres pays de l’Union européenne ».
Mme Tsai a remis une médaille posthume à M. Kubera qui a été acceptée par M. Vystrcil. Cette médaille commémore le soutien de longue date de M. Kubera envers Taïwan.
Dans une vidéo pré-enregistrée diffusée lors de la réunion, Mme Vera Kuberova, la veuve de M. Kubera a remercié Mme Tsai pour cette récompense.
« Je voulais vous soutenir [Taïwan] dans votre cheminement vers l’indépendance, la démocratie et la liberté », a ajouté Mme Kuberova.
Après avoir rencontré Mme Tsai, M. Vystrcil a tenu une conférence de presse conjointe avec M. Joseph Wu, le ministre des Affaires étrangères de Taïwan, au cours de laquelle les médias locaux l’ont interrogé sur la menace du ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi. Lors de sa visite en Allemagne lundi, M. Wang a dit que M. Vystrcil « paierait un lourd tribut » pour avoir visité l’île.
En réponse, M. Vystrcil a dit qu’il n’appréciait pas de tels commentaires et qu’il pensait qu’il n’y avait rien à redire au sujet de sa visite à Taïwan, car chaque pays peut avoir sa propre interprétation de la « politique d’une seule Chine ».
Pékin l’interprète comme signifiant que Taïwan appartient à la Chine dirigée par le Parti communiste, tandis que Taïwan l’interprète comme signifiant que la République de Chine (nom officiel de Taïwan) est le gouvernement légitime.
La menace de M. Wang contre M. Vystrcil a suscité de vives critiques de la part de plusieurs responsables européens, dont le président slovaque Zuzana Čaputová et Norbert Roettgen, chef de la commission des Affaires étrangères du Parlement allemand.
Plus récemment, le Conseil national de sécurité de la Maison-Blanche a également utilisé son compte Twitter pour exprimer son soutien à M. Vystrcil. Il a écrit : « Aucune intimidation n’empêchera nos partenaires de promouvoir des valeurs #démocratiques communes. »
La commission des Affaires étrangères du Sénat américain, dans un tweet du 2 septembre, a écrit qu’elle soutenait M. Vystrcil « face aux menaces scandaleuses » du Parti communiste chinois (PCC).
« Sa puissante démonstration de solidarité et de soutien à #Taiwan – un modèle de liberté et de démocratie est un exemple pour tous », a écrit la commission du Sénat.
Jeudi en fin d’après-midi, le ministère des Affaires étrangères de Taïwan a publié un communiqué de presse détaillant la manière dont les deux États ont renforcé leurs relations bilatérales.
Selon le communiqué de presse, M. Vystrcil a invité le leader du Parlement taïwanais à se rendre en République tchèque. Il y aura d’autres visites d’échange entre les responsables des Parlements des deux États. Les deux parties renforceront également leurs systèmes démocratiques en partageant leurs expériences sur la tenue d’élections, le renforcement de la sécurité sur Internet et la lutte contre la désinformation.
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