À presque 87 ans, Paulette Barbusse n’envisage pas encore la retraite. Propriétaire d’un salon de coiffure basé à Sommières (Gard), elle y travaille depuis l’âge de 14 ans.
Depuis plusieurs générations, rue Antoine Paris, Paulette coiffe les Sommiérois. Et elle ne compte pas encore s’arrêter. Lorsqu’elle a commencé, il y a 73 ans, elle aidait alors son père, coiffeur et barbier dans le salon baptisé Style Mode. Pour Paulette, ce lieu est évidemment plus qu’un salon et elle ne voit pas le travail comme une corvée.
Son salon, le seul endroit où elle a été vraiment heureuse
À l’heure où le gouvernement planche sur la réforme impopulaire des retraites avec un départ à 64 ans non « négociable » selon les propres mots de la Première ministre, Paulette Barbusse, elle, ne veut pas prendre la sienne. Pour celle qui fêtera ses 87 ans le 19 juillet prochain, ce mot ne fait tout simplement pas partie de son vocabulaire.
« La retraite, elle ne sait pas ce que ça veut dire, je crois qu’elle ne sait pas l’écrire. La retraite c’est quand elle sera… au cimetière. Son vocabulaire, c’est ‘travail’, mais aussi voir les gens, boire un petit coup aussi. C’est sa vie », résume auprès de France Bleu Hervé Barbusse, l’un des trois fils de Paulette. D’ailleurs, la commerçante espère mourir dans son salon, tout comme Dalida chantait vouloir « mourir sur scène », explique la coiffeuse.
« C’est son petit chez elle, c’est sa deuxième maison. Elle aime tchatcher, être dans la rue, avec ses commerçants, avec les gens qui passent », ajoute son fils. « Moi je veux mourir dans mon magasin parce que c’est le seul endroit où j’ai été vraiment heureuse », répète l’octogénaire à qui veut l’entendre.
Les murs de son salon sont remplis de cartes postales, souvenirs des clients estivants
C’est une fois son brevet de coiffure pour hommes en poche que Paulette a commencé ce métier, aux côtés de son père. Elle a toujours coupé la gente masculine et préférait laisser les femmes à sa sœur Ninette, de quelques années sa cadette. Coiffer les dames, c’est trop « pénible », soulignait dans Objectif Gard Paulette en août dernier, sur le ton de l’humour.
Comme elle ne part jamais en vacances, la commerçante reçoit chaque année des cartes postales des estivants qui sont venus se faire coiffer dans son salon. Ses murs en sont remplis. Le seul moment – douloureux pour Paulette – où il n’y a plus eu de cartes, c’est pendant la pandémie de Covid-19. D’ailleurs lors du confinement, pour la première fois de sa vie, Paulette avait dû rester chez elle. À ce moment-là, elle pensait même ne jamais pouvoir revenir travailler.
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.