Venus trouver refuge à la Réunion il y a bientôt trois ans, Tuan et sa famille ne cessent de dénoncer les graves violations des droits de l’homme perpétrées par le régime communiste chinois dans son pays d’origine.
Pendant près de deux ans, dans une rue piétonnière de Saint Denis, Tuan sensibilisait quotidiennement le public aux tortures et au trafic d’organes dont il a failli être victime en Chine et pour lesquelles il a dû fuir son pays. Depuis peu, il a installé son stand d’information et de pétitions dans le centre-ville du Tampon, à proximité de l’église.
Vendredi 13 janvier entre 11h et 13h, alors qu’il tenait son stand, Tuan a été victime d’agression et d’intimidation de la part d’un homme âgé, d’origine chinoise. Celui s’est fortement énervé à la vue du stand qu’il a d’abord pris en photo avant de prétendre en hurlant dans la rue que tout cela était faux. Il s’en est pris à Tuan, lui reprochant de « ne pas être un Chinois » mais de comporter comme « un Américain », voulant dire par là qu’il essayait de montrer une mauvaise image de la Chine, à la manière des « impérialistes américains », ce qui est une rhétorique communément entendue dès lors que le régime chinois est dénoncé pour ces graves violations des droits de l’homme.
Les images du stand exposées au public l’ont mis dans un tel état de rage qu’il a essayé de porter des coups au visage de Tuan ; celui-ci les a heureusement esquivés. Ne voulant pas rétorquer, il s’est éloigné de son agresseur et, en état de choc, n’a pu qu’observer la scène, impuissant. Une vingtaine de curieux se sont rassemblés pour comprendre ce qui se passait. L’agresseur s’est mis à donner des coups de pieds, des coups de poings et des coups de clés pour tenter de déchirer et renverser tout le matériel d’information.
Un manifestant agressé par le corps diplomatique du consulat de RPC
Cette agression n’est pas sans rappeler ce qui s’est produit le 16 octobre 2022 lors d’un rassemblement en soutien à la démocratie à Hong Kong, organisé symboliquement devant le consulat de la République populaire de Chine (RPC) établi à Manchester, en Angleterre. La police britannique avait dû intervenir en rentrant jusque dans l’enceinte du consulat où avait été traîné un manifestant pour y être roué de coups par un groupe de « diplomates » chinois, comme l’atteste ces images diffusées largement sur Twitter et Telegram.
De l’usage de la torture en Chine pour « transformer » les esprits
Ce qui a pu mettre hors de lui cet homme d’origine chinoise est que le stand de Tuan montre des scènes de reconstitution des tortures pratiquées en Chine dans les prisons ou dans les « camps de rééducation par le travail », ainsi que des photos des victimes présentant de longues cicatrices, de graves brûlures et hématomes.
Ces pratiques coercitives sont destinées à un certain type de prisonniers seulement, les prisonniers d’opinion, dans le but de les « transformer ». C’est ainsi que des lettres de renonciation et même des lettres de repentir sont obtenues des victimes, sous la torture, dans une souffrance extrême.
Les victimes que le régime chinois tente de transformer ne sont pas incarcérées en raison d’un délit ou d’un crime, mais uniquement en raison de leur appartenance ethnique, religieuse, spirituelle ou pour leurs convictions (en faveur de la démocratie par exemple).
Jusqu’à tuer ceux que le régime qualifie d’opposants au régime
Tuan raconte qu’il a échappé de près au trafic d’organes qui aurait pu lui coûter la vie. Alors qu’il vivait en Chine, la police l’a arrêté au motif qu’il conduisait un scooter sans autorisation puisque la loi exigeait désormais un permis pour le conduire.
Une fois libéré, il a réalisé que c’était en fait un faux prétexte et que la police continuait de tolérer la conduite sans permis de ce type de deux-roues. Il a par ailleurs constaté que son téléphone était désormais sous écoute et que son ordinateur était également surveillé à distance.
En détention, il a été contraint de se soumettre à des prélèvements de salive, d’urine, de sang, ainsi que la prise de ses empreintes digitales et de l’iris. En revanche, cette batterie de tests n’ont pas été réalisés sur ses codétenus. Pour Tuan, il est certain que le centre de détention enregistre des données autres que les informations usuelles sur l’identité des prisonniers. Ces examens permettraient d’établir le groupe sanguin et la compatibilité sanguine en cas d’une demande de greffe d’organes de la part d’un établissement hospitalier.
Heureusement pour Tuan, les choses n’ont pas pris une telle tournure, mais à sa libération il s’est hâté de préparer sa fuite de Chine, où il était en danger de mort du fait de sa pratique de Falun Gong.
Le Falun Gong, une pratique persécutée en Chine
Le Falun Gong est une pratique spirituelle et corporelle visant à cultiver les valeurs de vérité, de bonté et de patience. Des exercices d’étirements et de méditation complètent l’enseignement étudié quotidiennement par les disciples. Cette pratique a été très populaire en Chine lorsqu’elle s’est transmise dans les années 1990.
Cette popularité n’a cependant pas plu au régime autoritaire qui a décidé de l’éradiquer. Tous les organes de l’État, notamment les médias, ont été utilisés pour mener des campagnes de diffamation, de discrimination et d’exclusion systématique.
La population est même encouragée à dénoncer tout celui qui pratique encore le Falun Gong en Chine. Des récompenses financières sont distribuées aux « bons citoyens » qui dénonceraient leurs voisins, collègues, ou proches. C’est ainsi que des millions de personnes sont passées du jour au lendemain de personnes respectables à des parias de la société.
Devoir s’exiler pour ne pas être tué
En s’exilant, Tuan a fait le choix de la liberté plutôt que de risquer sa vie et a maintenant à cœur d’exposer la réalité dans l’espoir qu’un maximum de monde ouvre les yeux et dénonce avec lui les ravages de ces campagnes d’information mensongères menées par le Parti communiste au pouvoir en Chine.
Lorsqu’ils sont arrivés à la Réunion, Tuan et sa famille ont demandé refuge. La France le leur a heureusement accordé, mais même avec son statut de réfugié, les faits montrent qu’il continue à être en danger et menacé par des compatriotes, qui se montrent fidèles à la dictature du Parti jusqu’à l’étranger et qui appliquent les mêmes pratiques brutales qui perdurent en Chine.
Ce n’est pas la première fois que Tuan est la cible de ressortissants chinois de la Réunion qui cherchent à l’intimider et les menacer, lui et sa famille. En 2020, alors qu’ils n’avaient pas encore obtenu le statut de réfugiés, deux ressortissants chinois de la Réunion l’avaient pris à parti, menacé de tout saccager, de le dénoncer au consulat chinois et de revenir avec d’autres compatriotes pour le passer à tabac.
La Chine a installé des postes de police à l’étranger
D’après l’ONG Saveguard Defenders, il existe plus d’une centaine de bureaux de police chinoise établis à l’étranger. D’après leurs enquêtes, ces « agences » ont pour adresse des commerces ou des restaurants chinois. Cela démontrerait que le régime chinois va jusqu’à inciter ses ressortissants installés à l’étranger et ayant pignon sur rue pour espionner secrètement leurs compatriotes exilés et les contraindre à suivre la ligne de conduite du Parti. Comme l’a fait l’agresseur de Tuan, les Chinois se montrant fidèles au Parti communiste n’hésitent plus à intimider et passer publiquement à tabac tout compatriote qui prendrait la liberté de dénoncer les crimes perpétrés par le Parti. Le but de ces intimidations est bien de maintenir une belle image de la Chine aux étrangers.
Un agresseur influent qui cherche le soutien du maire, également chinois
Cette fois l’agresseur est reparti au volant de sa voiture, Tuan en a profité pour le filmer et prendre en photo sa plaque d’immatriculation. Ces éléments ont permis à son entourage de rapidement l’identifier. Il fait partie d’une famille connue au Tampon, et dont l’un des enfants tient un restaurant à quelques dizaines de mètres du lieu de l’agression.
Un témoin a pu contacter un autre de ses enfants, né à la Réunion, et qui condamne fortement les agissements de son père. Lors de l’attaque, l’agresseur aurait tenté de prévenir le maire de la ville, dans le but d’obtenir le soutien de l’élu, lui aussi d’origine chinoise. Il voulait dénoncer la présence du stand d’information de Tuan, qui a pourtant fait l’objet d’une déclaration en bonne et due forme auprès des services de la mairie et de la préfecture.
Une caméra de surveillance était présente au-dessus de l’emplacement du stand et donc du lieu de l’agression. Une plainte a été déposée à la gendarmerie, avec une demande d’exploiter les images de surveillance. L’agent ayant pris la déposition a prévu de convoquer l’agresseur, en espérant que les représentants de la loi en France auront l’effet de calmer ses ardeurs et de le dissuader de recommencer.
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