La Russie a tiré pour la première fois un missile intercontinental sur l’Ukraine, selon Kiev

Par Epoch Times avec AFP
21 novembre 2024 11:30 Mis à jour: 21 novembre 2024 18:40

La Russie a tiré jeudi un missile balistique intercontinental lors d’une attaque sur la ville de Dnipro dans le centre-est de l’Ukraine, une première depuis le début son invasion en 2022, a accusé l’armée de l’air ukrainienne. Mais d’après un haut responsable américain, il s’agirait d’un « missile balistique expérimental de moyenne portée ».

Un missile balistique intercontinental est un vecteur de la dissuasion nucléaire russe, et a une portée de milliers de kilomètres. Il peut être aussi équipé d’une charge conventionnelle.

Son usage, s’il est confirmé, marque une nouvelle escalade, alors que la Russie avait dit préparer une réponse « appropriée » au recours par l’Ukraine à des missiles occidentaux en territoire russe, ce que Moscou avait qualifié de ligne rouge.

Le missile ne portait pas de charge nucléaire

« Un missile balistique intercontinental a été lancé depuis la région russe d’Astrakhan » dans le sud-ouest de la Russie, a indiqué l’armée de l’air dans un communiqué. « C’est la première fois. Nous n’avons pas jamais eu ce genre de missiles avant », a de son côté précisé à l’AFP une source au sein de cette armée. Il est « évident » que le missile ne portait pas de charge nucléaire, a-t-elle ajoutée.

« Toutes ses caractéristiques : vitesse, altitude sont celles d’un missile balistique intercontinental. L’expertise est en cours », a déclaré Volodymyr Zelensky dans une vidéo publiée sur Telegram. « Aujourd’hui, notre voisin fou a une fois de plus montré ce qu’il est vraiment et à quel point il méprise la dignité, la liberté et la vie humaine en général. Et à quel point il a peur », a asséné M. Zelensky. « Il est évident que Poutine utilise l’Ukraine comme terrain d’essai », a-t-il poursuivi dans son discours.

Le Kremlin a refusé de commenter cette accusation. « Je n’ai rien à dire sur ce thème », a dit le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, interrogé par des médias à ce sujet lors d’un briefing quotidien.

Il a également affirmé que la Russie ferait le « maximum d’efforts » pour éviter une guerre nucléaire, après une révision de la doctrine russe qui élargit la possibilité d’utiliser l’arme atomique, en pleine tension entre Moscou et l’Occident autour du conflit en Ukraine. « Nous avons souligné que, suivant notre doctrine, la Russie adopte une position responsable afin de faire le maximum d’efforts pour ne pas permettre un tel conflit », a déclaré le porte-parole.

Pas un missile intercontinental selon un haut responsable américain

La Russie a tiré un « missile balistique expérimental de moyenne portée » sur l’Ukraine, et non un missile intercontinental, a fait savoir jeudi un haut responsable américain dans une déclaration transmise à l’AFP.

Moscou « cherche à intimider l’Ukraine et les pays qui la soutiennent en employant cette arme, ou à attirer l’attention, mais cela ne changera pas la donne dans ce conflit », a-t-il affirmé. Selon ce haut responsable, qui a requis l’anonymat, la Russie « ne possède probablement qu’une poignée de ces missiles expérimentaux » et l’Ukraine « a résisté à d’innombrables attaques russes, y compris menées avec des missiles dotés de têtes nettement plus puissantes ».

Les États-Unis avaient selon lui « informé l’Ukraine et des partenaires et alliés proches ces derniers jours » sur la possible utilisation de ce missile par les Russes, afin de les aider à s’y « préparer ». Washington « va continuer à monter en puissance dans l’aide militaire à l’Ukraine », a encore promis le haut responsable

Des missiles pas autorisés jusqu’alors à être utilisés

Le ministère russe de la Défense a pour sa part annoncé jeudi avoir abattu « deux missiles de croisière ‘‘Storm Shadow’’ de fabrication britannique » tirés par l’Ukraine et qui visaient son territoire, sans préciser le lieu ni le moment de cette interception.

Des médias britanniques avaient annoncé mercredi que Kiev avait utilisé pour la première fois ces missiles longue portée après avoir obtenu l’autorisation de Londres.

Mardi déjà, l’Ukraine avait utilisé pour la première fois des missiles américains ATACMS, d’une portée de 300 km, contre une installation militaire dans la région russe de Briansk.

Certains pays occidentaux fournissaient des missiles à longue portée à l’Ukraine mais n’autorisaient pas leur usage en territoire russe.

Mercredi, plusieurs ambassades occidentales, dont celle des États-Unis, ont fermé provisoirement pour la journée en raison d’un risque d’une importante attaque russe. L’ambassade américaine avait mis en garde contre une « possible attaque aérienne significative » sur l’Ukraine, sans donner de détails.

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