Le pétrole brut russe est vendu à des taux de remise record alors que le pays fait face à des sanctions sévères de la part des nations occidentales à la suite de l’invasion de l’Ukraine. Les négociants restent prudents et hésitent à acheter ce carburant à prix réduit.
Moscou propose le pétrole brut de l’Oural avec un rabais de 11,60 dollars par baril par rapport au prix du Brent daté, ce qui représente le rabais le plus important depuis 11 ans, selon les données compilées par Bloomberg. Le Brent daté est un marqueur pour les transactions pétrolières physiques. Aucune offre n’a été faite, tandis qu’un important appel d’offres pour le brut de l’Oural a finalement été abandonné. Le groupe Trafigura et la branche commerciale de Lukoil PJSC avaient auparavant proposé du brut de l’Oural avec une remise de 6,30 dollars par baril.
« Les tensions entre la Russie et les États‑Unis au sujet de l’Ukraine ont contribué à l’effondrement des différentiels de l’Oural », a écrit le consultant de Facts Global Energy dans une note. « Il semble que de nombreuses raffineries européennes se soient lancées dans l’achat du pétrole de l’Oural en décembre/janvier, et que celles qui ont le choix se détournent maintenant de l’Oural. » De multiples négociants en pétrole, des compagnies pétrolières et des courtiers maritimes ont temporairement cessé leurs activités liées à la Russie.
Des pays comme les États‑Unis, le Royaume‑Uni, le Japon et l’Union européenne ont tous annoncé des sanctions contre la Russie. D’autres mesures pourraient être annoncées dans les jours à venir. Les négociants en pétrole choisissent de ne pas négocier le brut russe, craignant de subir les conséquences de la violation des sanctions.
Igho Sanomi, fondateur de la société de négoce d’énergie Taleveras, s’attend à ce que les restrictions contre la Russie deviennent « très sévères », selon le WSJ. « Nous nous attendons à ce que la plupart des banques européennes cessent de financer les matières premières en provenance de Russie. Les lettres de crédit sont arrêtées, le financement en général des matières premières russes est stoppé », a‑t‑il déclaré.
Un grand raffineur européen a déclaré au média que, s’il est un « gros acheteur » de brut de l’Oural, il a cessé d’en acheter il y a environ un mois.
Même si les États‑Unis n’imposent pas de sanctions à grande échelle, les acheteurs européens vont probablement éviter le brut russe tant que les tensions subsisteront, selon l’analyste pétrolier Alex Kavouris.
« J’entends dire que les raffineurs hésitent à acheter du pétrole de l’Oural, et de nombreux armateurs affirment qu’ils ne savent pas s’ils feront escale dans les ports russes ‑ Mer Noire ou Baltique », a déclaré un acheteur de produits raffinés européen à S&P Global. Un négociant du Moyen‑Orient a expliqué à l’agence que de tels « événements extrêmes » ne se produisent pas très souvent.
La pression à la hausse sur les différentiels de l’Oural provient également de la crainte d’une éventuelle perturbation de l’activité de transport maritime en mer Noire. Certains armateurs seraient extrêmement prudents quant aux déplacements vers les terminaux de la région.
Les tarifs du fret en provenance de la région de la mer Baltique ont explosé. Les gains journaliers des pétroliers qui transportent 100 000 tonnes de pétrole brut de l’Oural, de la mer Baltique vers l’Europe, ont grimpé d’environ 800 %, ce qui indique que très peu de compagnies sont prêtes à acheminer des cargaisons en provenance de Russie.
Alors que les négociants se détournent de l’Oural russe, la demande de pétrole brut en provenance d’autres régions du monde augmente, notamment au Moyen‑Orient, en Afrique occidentale et au Brésil. Les taux de fret ont augmenté de 12 % pour les cargaisons du golfe Persique vers la côte américaine du golfe du Mexique jeudi, par rapport à la veille.
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