La situation des droits humains en Ukraine alors que la Russie poursuit sa campagne militaire après l’invasion à grande échelle de l’année dernière, reste désastreuse, selon un nouveau rapport publié vendredi par le Bureau des droits de l’homme des Nations Unies couvrant les six mois écoulés jusqu’à fin janvier.
« Le conflit armé international a entraîné un large éventail de violations des droits de l’homme touchant à la fois les civils et les combattants », indique le résumé analytique, ajoutant que le Bureau a « vérifié de nombreuses allégations de privation arbitraire de la vie, de détention arbitraire et de disparition forcée, de torture et de mauvais traitements, et de violences sexuelles liées aux conflits ».
Au cours de la période considérée, un total de 5987 victimes civiles ont été enregistrées, dont 1605 personnes tuées et 4382 blessées. Le nombre de victimes est probablement beaucoup plus élevé, car il ne comprend que les incidents vérifiés.
Beaucoup de victimes civiles sont le résultat d’attaques impliquant des armes explosives à large rayon d’action.
« La guerre a prélevé un lourd tribut sur les civils, avec des actes d’hostilités tuant des groupes d’individus et, dans certains cas, plusieurs membres d’une même famille à la fois », indique le résumé.
Le réseau énergétique visé
Depuis octobre 2022, les frappes russes visant des infrastructures énergétiques essentielles ont tué au moins 116 civils et blessé au moins 379 autres. D’importantes pénuries d’électricité ont suivi, créant de sérieuses difficultés pour les civils pendant les mois froids de l’hiver.
Les infrastructures et les logements ont également été fortement touchés, avec des dommages ou des destructions causés à 107 établissements médicaux et 179 bâtiments scolaires au cours de la période considérée.
Le droit à la sécurité, à la santé, au travail, à l’éducation, au logement, à l’assistance et aux services sociaux pour les personnes handicapées, ainsi qu’à la liberté de religion ou de conviction, a également été violé, selon le rapport du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH).
Exécutions sommaires
Quelque 21 civils ont été tués au cours de la période considérée par les forces armées russes, « à la fois par des exécutions sommaires et des attaques contre des civils individuels ».
Il y a eu 214 cas documentés (185 hommes, 24 femmes et 5 garçons) de disparitions forcées et de détentions arbitraires de civils sur le territoire de l’Ukraine qui était ou reste occupé par la Russie.
« Les forces armées russes ont arrêté les victimes à leur domicile, sur leur lieu de travail, dans la rue ou à des points de contrôle lors de processus dits de « filtration ». Le HCDH a documenté 10 cas (7 hommes, 3 femmes) de disparitions forcées et de détentions arbitraires de travailleurs des médias et de défenseurs des droits de l’homme » à l’intérieur du territoire occupé.
Des enfants disparus
Le HCDH s’est déclaré gravement préoccupé par la détention arbitraire, la disparition forcée et la torture ou d’autres mauvais traitements infligés à des enfants par les forces armées russes.
Au cours de la période considérée, le bureau des droits humains a documenté les disparitions forcées de cinq garçons âgés de 14 à 17 ans.
« Les enfants ont tous été soumis à la torture ou à d’autres mauvais traitements et, dans un cas, la victime a été expulsée vers le Bélarus », indique le rapport.
Violence sexuelle
De février 2022 au 31 janvier de cette année, le HCDH a documenté 133 cas de violences sexuelles liées aux combats (85 hommes, 45 femmes, 3 filles), dont la majorité a eu lieu sur un territoire occupé par la Russie.
Selon le rapport, 109 cas sont imputables aux forces armées russes ou au personnel des forces de l’ordre et des établissements pénitentiaires russes.
Au cours de la période considérée, le HCDH a documenté trois cas de viol de femmes dans de petites communautés où les forces armées russes étaient stationnées.
Le HCDH a également documenté des transferts de civils vers des zones en territoire occupé ou de l’autre côté de la frontière vers la Russie, « dont certains peuvent équivaloir à des transferts forcés ou à des déportations ».
Violations des droits sur le territoire contrôlé par le gouvernement ukrainien
Dans les parties de l’Ukraine contrôlées par le gouvernement ukrainien, le HCDH a documenté 91 cas de disparitions forcées et de détentions arbitraires (79 hommes, 12 femmes) commis par les forces armées et les forces de l’ordre ukrainiennes.
La plupart des détenus ont été arrêtés parce qu’ils étaient soupçonnés de collaborer ou d’aider d’une manière ou d’une autre les forces armées russes. Le HCDH a indiqué qu’il avait documenté la détention arbitraire de 88 marins civils russes qui sont entrés légalement en Ukraine avant le début de l’invasion l’année dernière, mais n’ont pas été autorisés par la suite à débarquer de leurs navires dans la région d’Odessa.
Depuis le 24 février de l’année dernière, le HCDH a documenté 24 cas de violences sexuelles liées au conflit, dans un territoire contrôlé par le gouvernement ukrainien. Tous les cas se sont produits entre mars et juillet de l’année dernière. « Ils ont principalement touché des hommes et consisté principalement en des menaces de violence sexuelle au cours des premières étapes de la détention », indique le rapport.
L’article publié avec l’aimable autorisation de l’ONU.
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