La Suède se prépare à modifier sa constitution afin de pouvoir retirer la citoyenneté aux personnes considérées comme une « menace pour l’État », a déclaré le gouvernement suédois le 15 janvier.
Le pays a radicalement durci sa politique migratoire, autrefois libérale, en raison du grand nombre d’immigrants qu’elle a accueillis au cours des deux dernières décennies, ce qui, selon le gouvernement, a donné naissance à des sociétés parallèles et à la violence des gangs.
Le 15 janvier, le ministre suédois de la Justice, Gunnar Strommer, a déclaré lors d’une conférence de presse : « Le contexte est que la Suède est confrontée à trois menaces parallèles et très sérieuses pour sa sécurité intérieure. »
« L’extrémisme violent, les acteurs étatiques qui agissent de manière hostile à l’égard de la Suède, ainsi que la criminalité systémique et organisée. »
Criminalité
La Suède a le taux le plus élevé d’assassinats commis par des gangs en Europe et a connu plus d’une décennie d’augmentation de la violence meurtrière des gangs.
Environ 20 % des 10,5 millions de citoyens suédois sont nés à l’étranger. Près de 163.000 personnes, principalement originaires de Syrie, d’Afghanistan et d’Irak, ont demandé l’asile en Suède en 2015.
Les partis de centre-droit au pouvoir en Suède et leurs alliés, les Démocrates de Suède, un parti de droite anti-immigration, ont remporté les élections de 2022 en promettant de continuer à réduire l’immigration et la criminalité des gangs.
Les propositions de révocation de la citoyenneté du 15 janvier ont été présentées par une commission parlementaire multipartite.
Pour modifier la constitution suédoise, les propositions doivent être votées par le Parlement à la majorité simple, suivies d’élections générales et d’un second vote parlementaire.
Un faible taux d’asile
En début de semaine, le gouvernement a également proposé de faire passer de cinq à huit ans le délai dans lequel un immigrant vivant en Suède peut demander la nationalité.
La semaine dernière, l’Office national des migrations (Swedish Migration Agency) a publié des données montrant que la Suède avait considérablement réduit le nombre de permis de séjour pour les demandeurs d’asile et leurs proches en 2024.
Des permis de séjour ont été accordés à 6250 demandeurs d’asile et à leurs proches en 2024, soit le nombre le plus bas depuis le début de la consignation de données comparables, en 1985.
Le ministre des Migrations, Johan Forssell, a déclaré lors d’une conférence de presse à l’époque : « Je pense qu’il faudra continuer à diminuer. »
« Nous avons maintenant un taux d’asile historiquement bas, mais cela doit être mis en relation avec un certain nombre d’années où il a atteint des niveaux très élevés. »
En octobre 2024, le gouvernement a affecté 3 milliards de couronnes suédoises (261 millions d’euros) à des aides au rapatriement.
Déplacement
Les politiques d’immigration ont suscité une grande frustration dans l’ensemble de l’Union européenne, entraînant un glissement électoral vers la droite.
Des pays comme l’Allemagne, l’Autriche et la France ont renforcé leurs contrôles frontaliers.
L’année dernière, le gouvernement allemand a ordonné la mise en place de contrôles aux frontières pendant six mois afin de lutter contre l’immigration clandestine et les menaces extrémistes, suspendant ainsi la liberté de se déplacer dans l’espace Schengen sans passeport.
Cette décision a été prise peu de temps après que le parti populiste anti-immigration, Alternative pour l’Allemagne, a fait une percée aux élections régionales, devenant la force politique dominante dans l’est de l’Allemagne.
Herbert Kickl, chef du Parti de la liberté, parti de droite anti-immigration et eurosceptique – récemment chargé de former une nouvelle coalition en Autriche – a ouvertement prôné la « remigration des étrangers non assimilés ».
En octobre 2024, la Commission européenne, organe exécutif de l’Union européenne, a proposé des mesures visant à durcir sa position sur l’immigration clandestine, en réponse à la pression exercée par les gouvernements de l’Union, où l’immigration clandestine est devenue une préoccupation politique et de sécurité.
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a proposé de conclure davantage d’accords avec les pays tiers d’où proviennent les immigrants clandestins ou par lesquels ils transitent, afin de les y arrêter. Elle a également suggéré que ceux qui n’ont pas le droit de rester dans l’UE soient envoyés dans des « centres de retour » situés dans des pays tiers, tels que l’Égypte, le Maroc, l’Algérie, la Mauritanie, le Sénégal et le Mali.
Elle a cité comme modèle l’accord conclu par l’Italie avec l’Albanie en novembre 2023. En vertu de cet accord, l’Italie peut envoyer jusqu’à 36.000 migrants dans des centres d’accueil en Albanie. Le premier groupe est arrivé le 16 octobre 2024 à bord d’un navire de la marine italienne, dans le cadre du premier accord de ce type impliquant un État membre de l’UE.
Avec Reuters
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