La bourse était dans le marasme. Puis est apparu ChatGPT qui a donné un nouvel élan techno-optimiste aux marchés. Une nouvelle innovation ! Une intelligence meilleure que l’homme ! Les gens vont perdre leur emploi au profit des machines ! La singularité est en route ! La résistance est futile, alors autant acheter les actions.
C’était il y a sept mois, et c’était toute une histoire. Tout le monde s’est mis à utiliser le chatbot. Puis les experts ont fait remarquer qu’il faisait des erreurs, et que celles-ci étaient énormes. Peu à peu, nous nous sommes rendu compte d’une chose étrange. Malgré tout le battage médiatique et malgré son impressionnante capacité à faire des phrases grammaticales – ce que pratiquement aucune personne de moins de 30 ans ne sait faire -, ChatGPT ne répondait pas vraiment à notre définition du mot « intelligent ».
En fait, les technologies dans son ensemble portent mal leur nom. « L’intelligence artificielle » n’est rien d’autres qu’un moyen rapide de rechercher des idées reçues sur le web, qu’elles soient vraies ou fausses. L’avantage de cet outil est le gain de temps qu’il apporte. Vous y passez cinq secondes au lieu de dix minutes. C’est utile, mais pas révolutionnaire. Et ce n’est certainement pas de l’intelligence.
L’effet de mode est vite retombé. Les données relatives à l’utilisation du web nous montre l’existence d’une tendance surprenante. Au moment même où l’utilisation de ChatGPT est censée continuer d’augmenter, puisque l’IA envahit le monde, c’est en fait l’inverse qui se passe. Et ça, ça n’était pas prévu .
La perte d’enthousiasme est un problème majeur pour toute technologie dont les coûts de fonctionnement s’élève à 700.000 dollars par jour. Si moins de personnes l’utilisent, l’investissement va lui aussi baisser, et tout ça risque de s’arrêter en l’espace de quelques mois.
À certains égards, ChatGPT me rappelle le vaccin Covid-19 – un nom formidable, mais finalement mal nommé. Le premier n’est pas une IA, et le second n’est pas un vaccin. Il s’agit de quelque chose d’autre qui s’est accroché à la bonne réputation du vrai vaccin pour des raisons de marketing. De façon similaire, ChatGPT était censé résoudre tous les problèmes mais n’est pas à la hauteur. Dans la mesure où ChatGPT diffuse des informations erronées – et c’est le cas sur une multitude de sujets – cela devient préjudiciable. Quoi qu’il en soit, l’excitation des débuts semble s’être transformée en indifférence.
Il s’agit là d’un thème récurrent de notre époque. La croyance selon laquelle la technologie résoudra tous nos problèmes est démentie, la méfiance s’installe, et les technologies perdent en réputation et tombent en désuétude.
Les réseaux sociaux en sont un bon exemple. Ils promettait de donner la parole à chacun. J’ai moi-même écrit un livre sur le sujet pour vanter les réalisations et les promesses merveilleuses de cette technologie. Les gens allaient être libérés du cartel de l’opinion et l’interaction humaine n’allait plus être soumise à des limites physiques ! J’étais loin de me douter qu’un jour, toutes les entreprises associées à ces grandes plateformes allaient déposer leurs machines entre les mains des gouvernements, et se contenter d’exploiter les données des utilisateurs à des fins commerciales pour en faire un juteux modèle financier.
Rétrospectivement, tout cela semblait inévitable. La promesse de Google de bien se comporter aurait dû être interprétée comme un présage que l’inverse allait justement se passer. Aujourd’hui, les résultats de son moteur de recherche sont extrêmement biaisés et favorisent les intérêts de la classe dirigeante et sa plateforme vidéo YouTube censure impitoyablement toute personne qui s’écarte des récits du régime. Cette situation perdure encore aujourd’hui.
Elon Musk a miraculeusement libéré Twitter, mais il doit faire face à toutes sortes d’attaques. Un juge de Louisiane a statué que les agences de gouvernement n’étaient pas autorisées à collaborer avec les plateformes sociales dans le but de censurer des individus. Coïncidence ou pas, le lendemain Mark Zuckerberg, de Meta, lançait son propre concurrent anti-Twitter. Il n’était pas peu fier de vanter la première journée de sa plateforme, pourtant tout cela n’est que du vent ; il se contente de relier la plateforme existante d’Instagram à sa nouvelle chose, qu’il a appelée Threads.
Aussitôt opérationnel, Threads a censuré des messages. Dès le premier jour ! Se rendant compte de l’arnaque, de nombreuses personnes, dont l’auteur de ces lignes, ont immédiatement supprimé leur compte Instagram afin que Zuckerberg ne puisse pas se prévaloir de son succès. Je peux vous dire qu’il n’est pas facile de se débarrasser de son compte Meta. Et même quand on y arrive, la plateforme ne l’efface pas immédiatement. Elle vous retient pendant un mois entier jusqu’à ce qu’elle se sente prête, ce qui me semble tout à fait contraire à l’éthique. Je veux me débarrasser de mon compte tout de suite, mais il n’y a rien que je puisse faire. Mes données leur appartiennent !
Que l’une des plus grandes plateformes de réseaux sociaux fasse fi de toute éthique voilà qui n’est plus une nouveauté pour personne, bien au contraire. Nous nous y sommes résignés. Il fut un temps où je leur faisais entièrement confiance. Ce n’est plus le cas. Et comme des millions d’autres personnes je me sens trahi.
La technologie a toute sa place dans notre société, c’est certain, mais elle ne résoudra pas tous nos problèmes, qu’ils soient d’ordre humain ou naturel. Aucune piqûre ne peut faire disparaître un coronavirus. Il n’y a pas de pilules ou de chirurgies qui peuvent transformer un homme en femme ou une femme en homme. Vous pouvez appeler qui vous voulez comme vous le voulez, mais cela ne changera rien au fait que les chromosomes décident de la structure physique et psychologique de la personne humaine. Pourquoi en est-on venu à croire le contraire ?
De façon invraisemblable, pendant tout cet enthousiasme délirant et déplacé en faveur de la technologie, les régulateurs continuent de dégrader des technologies créées il y a quelques dizaines d’années, dans des proportions telles qu’elles finissent par ne plus bien fonctionner. Les lave-linge, les lave-vaisselle, les fers à repasser, les douches, les toilettes et les réfrigérateurs ne fonctionnent plus comme avant car des étrangleurs « économiseurs d’énergie » ont été installés. Quant à la combustion interne, à l’origine de la révolution industrielle elle-même, elle est également dans le collimateur des nouvelles technologies. Nous voulons maintenant utiliser ces nouvelles technologies pour nous débarrasser des précédentes qui ne nous plaisent pas.
L’illusion de pouvoir des technocrates dépasse l’entendement. Ils disent qu’ils remplaceront un jour le bétail par des insectes et que de la viande sera produite en laboratoire. Ils peuvent continuer d’y croire, mais tout cela se fera au détriment de la santé humaine. Il y a des limites à ce que les génies des lampes peuvent accomplir. Toutes les maladies ne peuvent pas être guéries par une pilule ou une piqûre, malgré les affirmations les plus folles. Toutes les maladies psychologiques apparentes ne peuvent pas être réparées par un psychotrope.
Malgré toutes les grandes réalisations de la technologie, les coûts à payer pour ces nouvelles innovations sont partout autour de nous. Les gens sont empoisonnés par les sociétés pharmaceutiques qui ont commencé par acheter nos gouvernements et qui maintenant les contrôlent. Et les expériences insensées qui veulent que nous bloquions le soleil pour contrôler le climat ne feront qu’aggraver les désastres.
Il est vrai que je ne me rends compte de tout cela que depuis les trois années de désastre que nous avons traversées. Comme beaucoup de gens, je m’intéresse depuis peu à des modes de vie qui reviennent à la nature et qui se passent de tous les gadgets dont je pensais autrefois qu’ils allaient améliorer notre vie sur terre. Toutes mes machines « Google Home » sont à la poubelle, et je ne saurais décrire ma joie à l’idée de supprimer mon compte Instagram (quand Zuckerberg sera prêt).
La technologie est un dieu qui a échoué. Nous n’aurions jamais dû en faire un dieu dès le départ. À la fin du XIXe siècle, la technologie portait un meilleur nom : les arts pratiques. C’est humain : comment imaginer de nouvelles façons d’améliorer nos vies par des moyens techniques. Je suis preneur. Mais laisser des technocrates gérer l’ensemble de nos vies avec des gadgets et des médicaments me semble être une très mauvaise idée.
Alors oui, je continuerai à utiliser ChatGPT lorsque cela me semblera utile, tout en gardant à l`esprit qu`aucune « intelligence » électronique ne remplacera jamais l’esprit humain. Cultivons notre capacité et notre sagacité à faire la part des choses, et sachons faire la différence entre les campagnes de pub et le battage médiatique d’un côté et le réel de l’autre, car tout cela finira là où ont fini Alexa et Google Home, au rebut.
Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.
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