Le Hamas s’est dit prêt mercredi à prolonger de quatre jours la trêve dans la bande de Gaza et libérer de nouveaux otages, pendant que les médiateurs internationaux multiplient les efforts pour obtenir un arrêt durable des combats entre le mouvement islamiste palestinien et Israël.
« Lueur d’espoir et d’humanité au milieu des ténèbres de la guerre », selon le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres, la prolongation de la trêve pour 48 heures, jusqu’à 5h00 GMT jeudi, doit permettre la libération de 20 otages du Hamas et de 60 prisonniers palestiniens supplémentaires, a indiqué le Qatar, principal médiateur dans les négociations.
Un nouvel échange d’otages retenus dans la bande de Gaza depuis le 7 octobre contre des prisonniers palestiniens détenus par Israël est attendu mercredi, au sixième jour de cette trêve qui a permis l’entrée massive d’aide humanitaire dans le territoire palestinien assiégé, dévasté par sept semaines de bombardements israéliens. « Le Hamas est en mesure de libérer des prisonniers israéliens qu’il retient avec d’autres mouvements de la résistance et d’autres parties durant cette période, dans le cadre de l’accord actuel et aux mêmes conditions », a affirmé cette source.
Chaque jour depuis vendredi, le Hamas relâche une dizaine de femmes et d’enfants enlevés lors de son attaque sanglante du 7 octobre en Israël, contre la libération de trois fois plus de prisonniers palestiniens. Douze otages (dix Israéliennes et deux Thaïlandais) et trente prisonniers palestiniens ont ainsi encore été libérés mardi soir.
Libération de 60 otages israéliens et de 180 Palestiniens
Selon les médias israéliens, le gouvernement d’Israël a reçu mardi la liste des otages que le Hamas doit libérer mercredi. Aucune confirmation officielle n’a toutefois été formulée. L’accord de trêve, négocié avec l’appui également de l’Égypte et des États-Unis, a déjà permis la libération de 60 otages israéliens et de 180 Palestiniens écroués dans des prisons israéliennes. Vingt-et-un otages étrangers, en majorité des Thaïlandais vivant en Israël, ont été libérés hors du cadre de cet accord.
M. Netanyahu a de nouveau promis mardi de « libérer tous les otages » du Hamas, classé organisation terroriste par les États-Unis, l’Union européenne et Israël. « L’armée israélienne est prête à reprendre les combats. Nous profitons des jours de pause pour renforcer notre préparation », a affirmé le chef d’état-major israélien, Herzi Halevi.
En coulisses, les médiateurs s’activent pour prolonger la trêve au-delà de jeudi. Le secrétaire d’État américain Antony Blinken est attendu de nouveau en Israël et en Cisjordanie cette semaine. « Notre objectif principal à l’heure actuelle, et notre espoir, est de parvenir à une trêve durable qui mènera à de nouvelles négociations et, finalement, à la fin de la guerre », a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères du Qatar, Majed Al Ansari.
« Cependant, nous travaillons avec ce que nous avons. Et ce que nous avons, c’est qu’on peut prolonger (la trêve) d’un jour à chaque fois que le Hamas est en mesure de garantir la libération d’au moins dix otages », a-t-il expliqué.
Les chefs des services de renseignement américain et israélien se trouvaient mardi à Doha pour discuter avec le Premier ministre du Qatar de la « prochaine phase » d’un accord potentiel entre le Hamas et Israël, selon une source informée de la visite. « Nous soutenons la prolongation de cette pause et des pauses futures, si nécessaire, afin de permettre l’augmentation de l’aide et de faciliter la libération de tous les otages », ont déclaré pour leur part les chefs de la diplomatie du G7 dans un communiqué conjoint.
De nouveaux camions d’aide humanitaire
La prolongation de la trêve à Gaza a permis l’entrée de nouveaux camions d’aide humanitaire dans la bande de Gaza, assiégée et bombardée sept semaines durant par l’armée israélienne. Selon un responsable de la Maison Blanche, la quantité d’aide humanitaire arrivée par la route dans la bande de Gaza totalise désormais 2000 camions de nourriture, de carburant, de médicaments et de matériel nécessaire au fonctionnement des infrastructures de dessalinisation de l’eau de mer.
« Nous avons atteint en un peu plus de quatre semaines une cadence soutenue de 240 camions par jour », a dit ce responsable. « Nous avons fait savoir très clairement que lorsque cette phase de libération des otages sera terminée, la cadence actuelle, ou idéalement des cadences supérieures, doit être maintenue », a-t-il ajouté.
Des milliers de Palestiniens, déplacés dans le sud de la bande de Gaza, ont profité de la trêve pour rentrer chez eux dans le nord, la région la plus dévastée, ignorant l’interdiction de l’armée israélienne qui y a pris le contrôle de plusieurs secteurs.
« J’essaie de retrouver des souvenirs de ma maison », raconte un Palestinien d’al-Zahra, en montrant les montagnes de décombres, là où se trouvait sa maison, détruite par des frappes israéliennes. « Al-Zahra était la plus belle ville du monde et maintenant elle a disparu », dit Zein Ashour, une jeune femme qui habitait aussi ce quartier aujourd’hui rasé.
Dans les ruines de la mosquée Nour al-Mohamedein, dans la ville de Gaza, dont seul le minaret reste debout, des enfants sortaient des livres des décombres, selon des images tournées par l’AFP. Aux abords de l’hôpital al-Chifa, pris d’assaut le 15 novembre par l’armée israélienne après avoir servi de refuge pour les civils, des piquets de bois enfoncés dans la terre fraichement retournée signalent des tombes anonymes.
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.