Depuis qu’il a été opéré d’une hernie en 2023, la vie du comédien de théâtre et metteur en scène Arnaud Denis « est devenue une souffrance absolue ». En cause : le « filet » ou prothèse que le chirurgien lui a implanté dans le ventre.
Ce qui devait être une banale intervention s’est transformé en un véritable cauchemar. Après avoir été opéré d’une hernie puis s’être fait poser un implant dans le bas-ventre, Arnaud Denis a commencé à souffrir de dépression, de perte de poids et le pire, de douleurs épouvantables.
« Cela me tirait en permanence, comme un rat qui vous bouffe le ventre »
Lorsqu’il a consulté son médecin au début de l’été 2023, en raison d’une gêne au niveau de l’aine, Arnaud Denis se souvient d’une douleur tout à fait supportable. « Je n’avais pas vraiment mal, mais le chirurgien m’a dit qu’il valait mieux opérer vite pour être tranquille à vie », explique-t-il au Parisien, ajoutant avec regret : « Je ne savais pas encore que je perdrais ma vie. »
À ce moment-là, il mettait en scène Les Liaisons dangereuses et devait même incarner le rôle principal. Cependant, trois semaines après l’intervention chirurgicale, il a commencé à avoir des douleurs si fortes qu’il a dû « se retire du projet ».
Le quadragénaire, qui n’est depuis jamais remonté sur scène, explique être passé « d’un homme fort sportif de 86 kg à un vieillard de 69 kg ». N’arrivant plus à tenir debout, il assiste impuissant à la dégradation de son corps. « Cela me tirait en permanence, comme un rat qui vous bouffe le ventre », se souvient-il.
« C’était ça ou la mort »
N’y tenant plus, il émet le souhait de retirer cet implant mais le chirurgien lui assure que ce n’est pas possible et va même jusqu’à lui faire croire que tout cela « est dans la tête ».
Las de subir cette souffrance abominable, il se rend aux États-Unis en avril 2024 pour que le Dr Brian Jacob – réputé pour avoir « une large expérience dans le retrait des filets de hernie » comme indiqué sur son site selon nos confrères – puisse lui retirer l’objet de son mal. L’intervention, qui a duré cinq heures et s’est bien déroulée, lui aurait coûté près de 50.000 euros.
Le comédien a dû néanmoins signer une décharge, avant l’opération, confirmant qu’il était informé des risques potentiels pour d’autres organes. Même si cette expérience a été « le plus gros stress de [sa] vie », il se rappelle avoir pensé : « Je suis prêt à mourir, je ne veux plus cette chose en moi. » « C’était ça ou la mort », confie-t-il.
« Je suis devenu l’ombre de moi-même »
« J’ai le sentiment d’avoir été libéré », souligne aujourd’hui le metteur en scène, qui arrive à mieux manger et a moins de problèmes digestifs. Cependant, il n’est pas encore débarrassé de tous ses problèmes de santé, loin s’en faut, et son moral est mis à rude épreuve. « Cela reste très compliqué », reconnaît-il, se disant « très affaibli ». « Ma vie est devenue une souffrance absolue car j’ai perdu toutes mes passions », ajoute-t-il, amer, avant de conclure : « Je suis devenu l’ombre de moi-même. »
Le comédien projette de porter plainte contre son chirurgien, mais aussi contre le fabricant de son implant ainsi que l’agence du médicament (ANSM), accusant cette dernière d’avoir mis du temps à réagir. « On observe une hausse des déclarations de matériovigilance sur ce type d’implants depuis 2023, mais on en avait très peu auparavant », assure de son côté auprès du Parisien Gwenaëlle Even, la directrice adjointe de l’ANSM en charge des dispositifs médicaux.
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