Le gouvernement nigérian a ordonné aux opérateurs de télécommunications du pays de fermer tout accès à Twitter à l’intérieur des frontières du pays d’ici le 12 juin, après que le géant des médias sociaux a supprimé un post du président Muhammadu Buhari.
« Nos membres ont reçu l’instruction formelle de la Commission nigériane des communications, le régulateur du secteur, de suspendre l’accès à Twitter », a déclaré à NewsMax Gbenga Awonuga, secrétaire exécutif de l’Association des opérateurs de télécommunications agréés du Nigeria (ATLON). « Nous ne faisons que suivre la directive du gouvernement, car nous sommes titulaires d’une licence du gouvernement. »
Alors que l’interdiction indéfinie a été effectuée par les fournisseurs de réseaux le 4 juin, dans certains cas, la plateforme était toujours accessible le lendemain matin. Gbenga Awonuga a informé que ces fournisseurs de réseau « sont en train de déconnecter l’accès ».
Le procureur général du pays a déclaré que toute personne qui enfreindrait les règles interdisant Twitter serait immédiatement poursuivie, sans préciser la nature exacte de ce que constituerait une violation.
« Sur la base des dispositions relatives à l’intérêt national […], nos membres ont agi en conformité avec les directives de la Commission des communications du Nigeria », a déclaré l’Association des opérateurs de télécommunications agréés du Nigeria , selon Reuters.
La décision du gouvernement nigérian est intervenue deux jours après que Twitter a supprimé un tweet du président Muhammadu Buhari qui menaçait de punir les sécessionnistes régionaux dans ce pays d’Afrique de l’Ouest.
La suppression du message du président a été évoquée par le ministre de l’Information Lai Mohammed, qui a maintenu que le président a le droit de parler de questions de sécurité, et a critiqué les actions de la société de technologie.
« La mission de Twitter au Nigéria est très, très suspecte », a déclaré M. Lai Mohammed.
« Twitter a peut-être ses propres règles, mais ce n’est pas la règle universelle. Si monsieur le président, où que ce soit dans le monde, se sent très mal et préoccupé par une situation, il est libre d’exprimer ses opinions. Toute organisation qui donne des directives à ses membres pour attaquer des postes de police, pour tuer des policiers… vous dites que M. le président n’a pas le droit d’exprimer son désarroi et sa colère à ce sujet ? »
Lai Mohammed a comparé la situation aux États-Unis, où les manifestants violents « ont brûlé des postes de police et tué des policiers », à celle des manifestations au Nigeria contre les brutalités policières, affirmant que Twitter considérait que c’était leur « droit de protester ».
« Mais lorsqu’une chose similaire s’est produite au Capitole, c’est devenu une insurrection », a-t-il ajouté, faisant référence à l’irruption d’une foule dans le Capitole américain le 6 janvier, qui a incité Twitter à bannir plus de 70 000 comptes, dont celui du président américain de l’époque, Donald Trump, en affirmant que ses messages présentaient un risque de « nouvelle incitation à la violence », même si les messages de Trump invitaient spécifiquement les manifestants à être pacifiques.
Le 5 juin, le haut-commissaire adjoint britannique au Nigeria, Gill Atkinson, a écrit sur Twitter que « tous les Nigérians ont le droit à la liberté d’expression et la responsabilité de ne pas abuser de ce droit ».
« Toute mesure prise par le gouvernement doit être mesurée, proportionnée et ne pas réprimer les libertés fondamentales. »
Le même jour, Twitter a annoncé qu’il s’efforcerait de rétablir l’accès pour toutes les personnes au Nigeria qui souhaitent utiliser la plateforme et a déclaré que la suspension indéfinie était « profondément préoccupante ».
Amnesty International a critiqué cette décision et a demandé aux autorités nigérianes de « revenir immédiatement sur cette suspension illégale et sur les autres projets visant à bâillonner les médias, à réprimer l’espace civique et à porter atteinte aux droits fondamentaux des Nigérians ».
Twitter n’a pas répondu immédiatement à une demande de commentaires d’Epoch Times.
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