L’accord entre la Russie et l’Iran ouvre la voie pour le renforcement de la coopération militaire, déclare le président iranien

Moscou et Téhéran ont signé un accord de partenariat qui, selon le président russe Vladimir Poutine, crée les conditions pour accroître la coopération « dans tous les domaines »

Par Adam Morrow
24 janvier 2025 21:54 Mis à jour: 24 janvier 2025 22:30

L’accord de partenariat stratégique signé le 17 janvier entre la Russie et l’Iran pourrait conduire à l’accroissement de la coopération militaire entre les deux pays, a déclaré le président iranien Massoud Pezechkian.

Il a fait cette remarque après qu’on lui a demandé si Téhéran et Moscou cherchaient à renforcer dans l’avenir leur coopération bilatérale dans les domaines de la défense et de l’industrie militaire.

« Nous essaierons de développer la coopération dans tous les domaines où nous pouvons nous aider mutuellement, y compris dans les sphères militaires et sécuritaires », a laissé entendre M. Pezechkian dans des commentaires télévisés cités par l’agence de presse iranienne Mehr News Agency. « L’ennemi ne doit pas se faire d’illusions en pensant que nous pouvons être facilement vaincus », a-t-il poursuivi.

En référence aux relations entre la Russie et l’Iran, le président iranien a martelé : « Nous avons une convergence croissante de points de vue et d’approches, qui ne fait que s’accroître. »

Le 17 janvier, Massoud Pezechkian s’est rendu à Moscou, où il a signé avec Vladimir Poutine un accord de partenariat stratégique de 20 ans entre leurs deux pays. L’accord prévoit que Moscou et Téhéran renforceront leur coopération dans plusieurs domaines.

Il s’agit notamment de renforcer la coopération entre leurs services de sécurité respectifs, d’organiser des exercices militaires conjoints et d’effectuer des visites navales dans les ports de l’autre pays.

Selon le texte de l’accord, aucun des deux pays ne permettra que son territoire soit utilisé pour des actions menaçant l’autre ou aidant une tierce partie à l’agresser. Les deux pays travailleront également en tandem pour contrer toute menace militaire extérieure.

Pas de clause spéciale de défense mutuelle

Cependant, l’accord ne contient pas de clause particulière de défense mutuelle comme celle existant dans un traité similaire signé à l’été 2024 entre la Russie et la Corée du Nord.

Ce dernier traité est entré en vigueur en décembre 2024 après la signature d’un protocole entre les vice-ministres de la Défense russe et nord-coréen. Les premières troupes nord-coréennes auraient déjà été envoyées en Russie pour combattre l’armée ukrainienne depuis le mois d’octobre.

L’accord Russie-Iran ne mentionne pas non plus le transfert d’armes entre les deux signataires, bien qu’il appelle au renforcement de la « coopération militaro-technique ».

La Russie utilise les drones iraniens dans son invasion de l’Ukraine, qui entrera dans sa quatrième année le mois prochain.

En septembre 2024, les États-Unis ont accusé l’Iran d’avoir livré des missiles balistiques à courte portée à la Russie pour qu’elle les utilise également contre des cibles ukrainiennes. Téhéran a démenti cette affirmation.

Le Kremlin n’a ni confirmé, ni nié avoir reçu des missiles iraniens, mais reconnaît que la coopération bilatérale s’étend aux « domaines les plus sensibles ».

Le 17 janvier, lors de la signature de l’accord de partenariat à Moscou, Massoud Pezechkian, devenu président de l’Iran en 2024, a loué cet accord comme un nouveau chapitre des relations russo-iraniennes.

Vladimir Poutine a également déclaré que cet accord créerait « de meilleures conditions pour la coopération bilatérale dans tous les domaines ».

Il s’agit notamment des relations commerciales et économiques bilatérales qui, selon M. Poutine, sont actuellement menées en grande partie dans les monnaies nationales des deux pays.

« Nous avons besoin de moins de bureaucratie et de plus d’actions concrètes », a-t-il noté lors de la cérémonie de signature.

« Quelles que soient les difficultés créées par d’autres, nous serons en mesure de les surmonter et d’aller de l’avant », a ajouté le dirigeant russe, faisant référence aux sanctions occidentales imposées aux deux pays.

M. Poutine a également précisé que Moscou informait régulièrement Téhéran sur l’évolution de la situation relative à la guerre en Ukraine et que les deux pays se consultaient étroitement sur les événements au Moyen-Orient et dans la région du Caucase du Sud.

La Russie et l’Iran étaient les principaux soutiens du dictateur syrien Bachar al-Assad qui s’est réfugié à Moscou le mois dernier après que son régime a été renversé par les forces rebelles.

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