L’acteur et humoriste Ary Abittan a obtenu mardi un non-lieu après la plainte d’une femme qui l’accusait de l’avoir violée en octobre 2021, une décision qui pourrait toutefois être remise en cause par l’appel formé par la plaignante.
Suite à un article du Figaro, l’information a été confirmée mercredi à l’AFP par des sources proches du dossier puis par le parquet de Paris. Cette décision était attendue, l’acteur, âgé de 50 ans, ayant obtenu en juillet l’abandon de sa mise en examen et le placement sous le statut de témoin assisté.
Au cours de la procédure, « il y a eu de nombreuses auditions, des expertises, des confrontations. Rien n’a été laissé de côté », a salué auprès de l’AFP Me Caroline Toby, avocate de l’acteur. « Je suis ravie pour Ary Abittan, et j’espère qu’il pourra enfin se consacrer à sa carrière, et que le cinéma lui tendra la main à nouveau », a-t-elle ajouté.
De son côté, Me Charlotte Plantin, qui représente la plaignante, a indiqué à l’AFP son intention de faire appel du non-lieu. L’audience pourrait se tenir d’ici un an, selon les délais habituels de la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Paris pour ce type de dossiers.
Absence « d’indices graves ou concordants »
La jeune femme, qui fréquentait le comédien depuis quelques semaines au moment des faits reprochés, l’accuse de lui avoir imposé une sodomie lors d’une soirée chez lui, le 30 octobre 2021. Âgée de 23 ans à l’époque, elle avait porté plainte quelques heures plus tard, à 2 heures du matin dans un commissariat parisien. Des lésions ont été constatées médicalement, compatibles avec un rapport sexuel anal.
Placé en garde à vue le lendemain matin, Ary Abittan avait été mis en examen pour viol et placé sous contrôle judiciaire. Au cours de la procédure, la jeune femme avait décrit l’acteur comme « obsédé » par la pratique de la sodomie mais précisé qu’il avait, jusqu’alors, toujours accepté son refus. Cette nuit-là, elle assure avoir d’abord dit « non pas ce soir », puis « hurlé de douleur » pendant l’acte.
Mais en juillet, les deux juges d’instruction ont levé les charges visant Ary Abittan, justifiant alors leur décision par l’absence « d’indices graves ou concordants en faveur d’acte de pénétration sexuelle imposée par violence, contrainte, menace ou surprise », selon leur ordonnance de l’époque, et dont les motivations sont reprises dans le non-lieu signé mardi et également consulté par l’AFP.
Pour les magistrates, d’autres éléments ont « affaibli la valeur probatoire des indices initialement retenus », tels que les témoignages d’anciennes petites amies de M. Abittan décrivant « un partenaire respectueux » ainsi que des expertises psychiatriques et psychologique de l’acteur dénuées « d’éléments de personnalité en faveur d’une sexualité déviante ou de pulsions sexuelles agressives ».
Comme le parquet, qui avait requis ce non-lieu, les juges estiment également que les déclarations de la plaignante sur le soir des faits « ont évolué », grevant leur crédit, d’autant que « certains points sont contredits » par l’enquête. Au final, « une certaine équivocité » de la plaignante est retenue par les magistrates « dans la conduite et les signaux » envoyés à l’acteur. Les deux juges ont néanmoins reconnu son stress post-traumatique « indiscutable ».
Ary Abittan, qui a démarré sur les planches avec des spectacles humoristiques, est surtout connu du grand public pour son rôle de gendre de Christian Clavier dans la trilogie « Qu’est-ce qu’on a fait au bon dieu? » de Philippe Chauveron (2014, 2019 et 2022). Habitué des émissions d’Arthur sur TF1, il a également joué dans des téléfilms. Depuis l’amélioration de sa situation judiciaire, il a commencé à remonter sur scène, et était par exemple fin mars à Clermont-Ferrand, dans un spectacle « centré sur ses démêlés judiciaires » d’après Le Figaro.
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