L’acteur Gene Hackman, oscarisé dans Impitoyable, retrouvé mort avec sa femme à leur domicile

Par Epoch Times avec AFP
27 février 2025 11:08 Mis à jour: 27 février 2025 11:26

« Quand je me vois à l’écran, je vois mon grand-père », disait Gene Hackman, retrouvé mort mercredi à 95 ans à son domicile au Nouveau-Mexique, dont la mine passe-partout lui avait permis de se faire un nom dans le « nouvel Hollywood » des années 70. 

L’acteur aux deux Oscars (French Connection, 1972 et Impitoyable, 1993) a été retrouvé mort avec sa femme, Betsy Arakawa, une pianiste de 63 ans dans leur maison de Santa Fe, au Nouveau-Mexique, selon plusieurs médias américains.

Lorsque Gene Hackman se lance dans le métier au début des années 70, l’Amérique se cherche. Vietnam, premier choc pétrolier et scandale du Watergate : les États-Unis ne vont pas fort et Hollywood en profite. De jeunes réalisateurs, Francis Ford Coppola, Martin Scorsese ou Dennis Hopper se lancent comme auteurs et osent affronter la toute puissance des studios.

Du pain bénit pour Gene Hackman, qui peut d’autant mieux se permettre de bousculer quelques clichés que le « rêve américain » lui est passé sous le nez après sa naissance le 30 janvier 1930.

La vie de bohème plutôt que l’armée

Sur CNN, il expliquait en 2004 que son père avait quitté le domicile familial de l’Illinois (nord) lorsqu’il avait 13 ans. A 16 ans, au sortir de la seconde guerre mondiale, Gene Hackman s’engage chez les Marines. Manque de chance, « l’autorité ne me réussit pas. Je n’étais pas un bon Marine », confie-t-il dans l’une de ses rares interviews accordée au journaliste vedette de la chaîne américaine, Larry King.

Reste le théâtre, la vie de bohème. Quelques cours à la Pasadena Playhouse, une prestigieuse école de Californie, un aller simple pour New York et voilà Gene Hackman, celui auquel de son propre aveu les professeurs prédisaient une piètre carrière, propulsé à Broadway.

À l’époque, il arbore déjà moustache, rondeurs et calvitie, ses trois signes distinctifs. À l’orée de la quarantaine, coup de chance, Arthur Penn l’engage en 1967 pour Bonnie et Clyde.

Le réalisateur américain Arthur Penn (à dr.) écoute l’acteur Gene Hackman pendant le tournage de Target, le 7 janvier 1985, à l’aéroport de Roissy. (Photo PHILIPPE WOJAZER/AFP via Getty Images)

« Un simple boulot »

Le « nouvel Hollywood » est sur les rails, tout comme la carrière de Gene Hackman. Encore que « carrière » soit sans doute un peu fort pour un homme qui voit le métier d’acteur… comme un simple métier.

« ‘Bonnie and Clyde‘, c’était juste un job, merveilleux, oui, mais un simple boulot », expliquait-il au magazine L’Express en 2000.

Très loin du « Hollywood stardom », des palmiers et du soleil de la Californie, Gene Hackman réussit le tour de force de s’installer dans le paysage cinématographique américain avec un film qui se passe à New York, en plein hiver, qui parle de drogue, de violence, de dépression urbaine.

French connection de William Friedkin, où il campe le légendaire flic Jimmy « Popeye » Doyle, l’installe définitivement dans le paysage du « nouvel Hollywood ». Pas de moustache pour « French connection », mais un Oscar du meilleur acteur en 1971.

Ironie de l’histoire, c’est Robert Mitchum auquel le rôle aurait dû aller, racontait Gene Hackman à Larry King. Comme quoi, la mine débonnaire, les costumes élimés et le galurin cabossé ont parfois du bon…

Gene Hackman joue alors sous la direction de Francis Ford Coppola (Conversation secrète), donne la réplique à Christopher Reeve dans Superman en 1978 et, surtout, joue le vagabond avec Al Pacino dans le méconnu L’Epouvantail, un film dont Gene Hackman disait qu’il était le préféré de toute sa carrière.

Il gagnera un second Oscar, celui du meilleur second rôle, dans Impitoyable de Clint Eastwood, où il campe un ancien tueur devenu shérif d’une petite ville du Wyoming.

Hollywood, « c’est totalement narcissique ! »

Discret, Gene Hackman n’accordait que peu d’entretiens à la presse et fréquentait encore moins le monde en vase clos d’Hollywood. « À Hollywood, tout tourne autour du cinéma : les conversations, les gens que l’on voit, la vie de tous les jours. C’est totalement narcissique. On finit par oublier pourquoi on fait ce métier », disait-il à L’Express.

Conséquent avec lui-même et avec sa conception du métier d’acteur, Gene Hackman avait annoncé en 2008 sa « retraite » des plateaux de cinéma.

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