L’adhésion de l’Ukraine à l’Union européenne prendra « sans doute 15 ou 20 ans », a estimé dimanche 22 mai Clément Beaune, le ministre français délégué français aux Affaires européennes.
Dans son intervention à l’occasion du jour de l’Europe, le 9 mai dernier, Emmanuel Macron avait estimé que le processus d’adhésion à l’Union européenne (UE), à laquelle aspire Kiev, « prendrait plusieurs années, en vérité plusieurs décennies ». Il avait proposé, en parallèle, la création d’une « organisation européenne nouvelle ».
Déplorant d’être « gardé à distance », le Président Volodymyr Zelensky a de nouveau déclaré le 21 mai : « Nous n’avons pas besoin d’alternatives à la candidature de l’Ukraine à l’UE, nous n’avons pas besoin de tels compromis ».
« L’adhésion européenne, ça prend du temps »
Interrogé sur les ondes de Radio J sur cette réaction, le ministre délégué aux Affaire européennes Clément Beaune a déclaré « comprendre » Volodymyr Zelensky car l’intégration à l’UE « mobilise son peuple ». « Mais je réponds : l’adhésion européenne, soyons honnêtes, ça prend du temps ».
« Il faut être honnête. (…) Si on dit que l’Ukraine va rentrer dans l’UE dans 6 mois, 1 an ou 2 ans, on ment. Ce n’est pas vrai. C’est sans doute 15 ou 20 ans, c’est très long », a-t-il indiqué.
« Je ne veux pas qu’on vende aux Ukrainiens des illusions et des mensonges. Si l’on dit aux Ukrainiens : ‘Bienvenue dans l’UE’, mais vous n’avez pas lu sur le contrat, en note de bas de page, ‘Coucou c’est dans 15 ans’, je pense qu’on prépare demain des déceptions pour toute une génération du peuple ukrainien », a-t-il poursuivi.
« Ce n’est pas une porte fermée »
« En attendant on doit aux Ukrainiens (…) un projet politique dans lequel ils peuvent rentrer », a poursuivi M. Beaune.
La communauté politique européenne proposée par le président Macron est « complémentaire de l’UE » et « peut offrir un projet politique et concret à des pays qui ne sont pas dans le cœur de l’UE et qui veulent se rapprocher de nous », a encore observé le ministre.
« Ce n’est pas une porte fermée mais au contraire une porte ouverte », a-t-il affirmé, citant pèle-mêle des avantages comme la « libre circulation en Europe » et pouvoir « bénéficier en partie du budget européen pour la reconstruction et demain pour la relance » de l’Ukraine, peut-être des politiques communes sur l’énergie.
Un « traitement de seconde zone »
La question de l’élargissement de l’UE à l’Ukraine, la Géorgie et la Moldavie génère polémiques et dissensions au sein de l’Union. Le chancelier allemand Olaf Scholz avait affirmé un peu plus tôt qu’il n’était pas favorable à l’octroi à l’Ukraine d’un « raccourci » en vue d’une adhésion à l’UE.
Le chef de la diplomatie ukrainienne Dmytro Kouleba a dénoncé jeudi un « traitement de seconde zone » de la part de « certaines capitales » au sujet de la candidature ukrainienne pour adhérer à l’UE.
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