L’ambassadeur chinois au Danemark a menacé de retirer un accord commercial avec les îles Féroé si le gouvernement régional n’accordait pas à Huawei un contrat 5G, selon les médias locaux danois.
La menace alléguée, faite par l’ambassadeur chinois Feng Tie au dirigeant des îles Féroé, le Premier ministre Bárður á Steig Nielsen, s’ajoute aux préoccupations concernant les liens de Huawei avec le régime communiste chinois alors que l’entreprise cherche à s’étendre en Europe. Les îles Féroé sont une région autonome du royaume du Danemark et comptent en 2019 environ 52 000 habitants.
Les États-Unis, en coupant les ponts avec Huawei, en mai, leur ont interdit de faire affaire avec les entreprises américaines et tentent de convaincre leurs alliés d’interdire au géant chinois de la technologie le déploiement de la 5G pour des raisons de sécurité et d’espionnage.
Le 11 novembre, l’ambassadeur chinois Tie a eu une réunion avec le dirigeant Neilsen, au cours de laquelle l’ambassadeur a déclaré que Pékin annulerait la signature d’un accord de libre-échange avec les îles Féroé si Huawei ne se voyait pas attribuer un contrat 5G par Føroya Tele, société de télécommunications de la région.
La menace présumée a été révélée alors que la chaîne de télévision locale Kringvarp Føroya eut involontairement enregistré, le 15 novembre, une conversation entre des responsables des îles Féroé au sujet de l’avertissement du régime. Malgré une injonction de la cour contre la publication de l’enregistrement, le média danois Danmarks Radio (DR) a publié l’audio.
Le Premier ministre Nielsen aurait déclaré que son gouvernement n’interviendrait pas dans l’attribution du contrat.
L’ambassade de Chine au Danemark a rejeté le rapport. Dans un tweet du 11 décembre, on pouvait lire : « L’ambassadeur n’a fait aucune menace et n’a entendu aucune plainte de ce genre de la part des îles Féroé. »
L’ambassade a affirmé qu’elle voulait « veiller à ce que Huawei soit traité équitablement et sans discrimination au Danemark », car « les États-Unis utilisent ouvertement leur pouvoir d’État pour intimider Huawei ».
La porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Hua Chunying, a qualifié les reportages danois de « faux et malveillants », le 11 décembre.
Le 11 décembre, Nielsen a déclaré à la DR locale que les commentaires de l’ambassadeur faisaient partie d’une « conversation entre les deux pays et que ce n’est pas quelque chose que le public a besoin de savoir ».
Il a ajouté : « Ni moi ni personne aux îles Féroé, qui avons parlé à l’ambassadeur de Chine, n’avons jamais ressenti de pression. »
André Ken Jakobsson, chercheur au Centre d’études militaires de l’université de Copenhague, a déclaré à DR le 11 décembre qu’il croyait que Pékin continuerait d’imposer de telles conditions à l’avenir.
« Ce contrat[le contrat 5G de Huawei] est l’exemple le plus probant à ce jour », estime André Ken Jakobsson. « Ça peut être sans fin si nous avons des relations commerciales avec le gouvernement chinois. »
Au cours de l’année écoulée, l’entreprise de technologie a fait l’objet d’une surveillance accrue en raison de ses liens avec l’armée et les services de renseignement chinois, du traitement de ses employés, du vol présumé de secrets commerciaux de ses concurrents et de la violation présumée des sanctions américaines contre l’Iran.
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