L’ancien premier ministre pakistanais Imran Khan et son épouse condamnés à une peine de prison pour corruption

L'ancien joueur de cricket est impliqué dans des batailles juridiques de manière presque constante depuis qu'il a été démis de ses fonctions en 2022

Par Guy Birchall
22 janvier 2025 01:38 Mis à jour: 22 janvier 2025 01:39

L’ancien Premier ministre pakistanais Imran Khan et son épouse Bushra Bibi ont été condamnés respectivement à 14 et 7 ans de prison après avoir été reconnus coupables de corruption, ont annoncé le 17 janvier des responsables et son avocat.

Le couple est accusé d’avoir reçu un terrain du magnat de l’immobilier Malik Riaz en échange d’argent blanchi pendant le mandat de M. Khan.

Les procureurs affirment que M. Riaz a ensuite été autorisé par M. Khan à payer les amendes qui lui ont été infligées dans le cadre d’une autre affaire et qui provenaient du même argent blanchi, soit 190 millions de livres sterling (234 millions d’euros), que les autorités britanniques ont renvoyé au Pakistan en 2022 pour qu’il les dépose dans le Trésor public.

Le joueur de cricket devenu homme politique a toujours nié tout acte répréhensible, insistant sur le fait que toutes les accusations portées contre lui depuis son arrestation initiale en 2023 sont un complot de ses rivaux politiques visant à l’écarter du pouvoir.

Dans une déclaration publiée le 17 janvier sur le réseau social X, Imran Khan a déclaré : « Je n’accepterai jamais cette dictature et je resterai en prison aussi longtemps qu’il le faudra pour me battre contre cette dictature, mais je ne transigerai pas sur mes principes et sur la lutte pour la véritable liberté de la nation. »

Après le verdict, Bushra Bibi, 50 ans, a été placée en détention par des agents pénitentiaires.

Mme Bibi avait déjà purgé une peine de prison dans une autre affaire de corruption, connue au Pakistan sous le nom de « graft case », avant d’être libérée sous caution en octobre.

En novembre, Mme Bibi, qui était guérisseuse avant d’épouser Imran Khan et de se lancer dans la politique, a organisé un rassemblement pour demander la libération de son mari dans la banlieue de la capitale Islamabad.

Faisal Chaudhry, avocat de la défense, a déclaré que le verdict pouvait être contesté devant les juridictions supérieures.

Peu après l’annonce du verdict, des hommes politiques du parti d’Imran Khan, le Pakistan Tehreek-e-Insaf (PTI), se sont rassemblés devant le parlement, affirmant que leur chef avait été sanctionné à tort.

Omar Ayub Khan, un haut responsable du parti qui n’a aucun lien de parenté avec Imran Khan, a déclaré : « C’est une affaire bidon, et nous allons saisir une cour d’appel pour contester cette décision. »

Des partisans d’Imran Khan se trouvaient également devant la prison d’Adiala, dans la ville de Rawalpindi, au sud d’Islamabad, et scandaient des slogans antigouvernementaux pour réclamer sa libération.

Imran Khan, 72 ans, a été chassé du pouvoir par un vote de défiance parlementaire en avril 2022 après s’être brouillé avec la puissante armée pakistanaise, et est empêtré dans des batailles juridiques depuis son éviction.

L’armée, qui a dirigé le Pakistan pendant la majeure partie de son existence en tant qu’État indépendant depuis sa séparation de l’Inde, en 1947, affirme être politiquement neutre.

Avant cette condamnation, Imran Khan avait déjà été reconnu coupable de corruption, de divulgation de secrets officiels et de violation des lois sur le mariage dans trois verdicts distincts et condamné respectivement à 10, 14 et 7 ans de prison.

Toutefois, la loi pakistanaise stipule que M. Khan purgera ces peines concurremment, et non consécutivement, signifiant que la durée la plus longue qu’il puisse passer en prison est de 14 ans.

Le 16 janvier, le ministre de l’Information Attaullah Tarar a déclaré aux journalistes qu’il existait des « preuves irréfutables » contre Imran Khan et Bushra Bibi dans le « méga-scandale de corruption ».

M. Tarar a ajouté que l’ancien premier ministre n’avait même pas informé son propre cabinet des fonds qui ont été reversés par le Royaume-Uni dans les caisses du Pakistan. Il a également affirmé que M. Khan s’était construit une énorme demeure dans la ville de Lahore à la suite de ses transactions avec M. Riaz et qu’il n’était pas en mesure de prouver d’où provenait l’argent pour financer la construction.

Ce dernier développement est intervenu un jour après que le parti de M. Khan a organisé une série de pourparlers avec des représentants du gouvernement du Premier ministre Shehbaz Sharif pour demander la libération de tous les détenus politiques, y compris la leur et celle d’autres dirigeants du parti.

Shehbaz Sharif est devenu premier ministre à l’issue des élections de février 2024, qui, selon le parti Pakistan Tehreek-e-Insaf (PTI), ont été truquées.

Avant d’entrer en politique, Imran Khan a grandi à Lahore au sein d’une famille aisée. Il a ensuite étudié la politique, la philosophie et l’économie à l’université d’Oxford, en Angleterre.

Il est ensuite devenu l’un des joueurs de cricket les plus célèbres au monde et a fait partie de l’équipe pakistanaise qui a remporté la Coupe du monde de cricket en 1992.

Il a fondé le parti PTI en 1996, mais ce n’est qu’en 2018 qu’il est devenu le 19e premier ministre du Pakistan, un poste qu’il a occupé pendant quatre ans avant d’être démis de ses fonctions.

Aucun premier ministre pakistanais n’a jamais occupé cette fonction pendant les cinq années prévues par la constitution du pays.

Avec Associated Press (AP) et Reuters

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