L’ancienne résistante juive Colette Brull-Ulmann, qui avait participé au sauvetage d’enfants juifs à l’hôpital Rothschild à Paris durant la Seconde Guerre mondiale, est décédée samedi à l’âge de 101 ans, a indiqué le maire de Nogent-sur-Marne.
« C’était une grande dame, je retiens d’elle une mémoire d’acier sur tout ce qu’elle a vécu, même si elle parlait très peu, par modestie », s’est souvenu Jacques JP Martin, maire (Divers droite) de Nogent-sur-Marne dans le Val-de-Marne, où elle vivait depuis 1985.
Colette Brull-Ulmann est décédée à l’hôpital de Bry-sur-Marne (Val-de-Marne) le 22 mai, a-t-il précisé, confirmant une information du Monde.
Elle avait sauvé une centaine d’enfants juifs : la résistante Colette Brull-Ulmann est décédée.
Merci à elle et paix à son âme https://t.co/H9lJoe81m8— Claire Leconte (@leconteclaire) May 26, 2021
« La rafle du Vel’d’Hiv »… un basculement
En 1941, Colette Brull-Ulmann devient interne en médecine à l’hôpital Rothschild dans le 12e arrondissement de Paris, le seul hôpital qui n’interdit pas alors aux médecins juifs d’exercer. Des hommes en provenance du camp d’internement de Drancy y sont soignés, puis après « la rafle du Vel’d’Hiv » à Paris le 16 juillet 1942, des femmes et des enfants malades.
« Selon Colette, la rafle est un basculement : à partir de ce moment, elle fera tout pour sauver les enfants juifs de l’enfer de Drancy et des camps », explique Jean-Christophe Portes, journaliste, avec qui elle a écrit un livre témoignage, « Les Enfants du dernier salut », paru en 2017.
#VendrediLecture que je viens à peine de terminer, la gorge nouée : « Les Enfants du Dernier Salut » de Colette Brull-Ulmann avec @jchportes. Le témoignage bouleversant d’une jeune étudiante en médecine à l’hôpital Rothschild (Paris) devenue résistante #2GM #histoire #drancy #shoah pic.twitter.com/R8apkKE5kx
— Frédérique Chavance (@Freditore) April 24, 2020
De faux certificats de décès
Un « réseau » se met alors en place à Rothshild. Pour éviter qu’ils retournent au camp de Drancy, les enfants hospitalisés sont « exfiltrés » de l’hôpital puis confiés à des réseaux d’entraide. Des faux certificats de décès sont notamment rédigés. « Elle retenait plus les enfants qu’elle n’avait pas réussi à sauver que ceux qu’elle avait sauvés », se souvient Jean-Christophe Portes.
Légion d’honneur en 2019
Colette Brull-Ulmann s’était également livrée à lui dans un documentaire diffusé en 2015, « Les Enfants juifs sauvés de l’hôpital Rothschild ». « C’est une histoire assez méconnue mais une centaine d’enfants auraient été sauvés au sein de cet hôpital », selon Jean-Christophe Portes.
En 1943, Colette Brull est contrainte de s’enfuir de l’hôpital Rothshild et rejoint le Bureau central de renseignements et d’action, un service d’espionnage où elle fait du renseignement jusqu’à la Libération en 1945.
@gdarrieussecq Chaque #14juillet, la Légion d’honneur honore ceux qui ont rendu des services éminents à la Nation. Colette Brull-Ulmann, résistante, organisatrice d’un réseau de sauvetage d’enfants juifs pendant la #2GM, est nommée directement au grade d’officier. https://t.co/1qdMVAAwUd
— Légion d’honneur-les décorés (@LHdecores) July 27, 2019
Après guerre, elle était devenue pédiatre à Noisy-le-Sec en Seine-Saint-Denis, où elle vivait avec son mari médecin et ses trois enfants. En 2019, elle avait reçu la Légion d’honneur.
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