Levez les mains si vous avez déjà utilisé l’éditeur de photos FaceApp pour vous faire paraître plus vieux ! Si vous êtes actif sur les réseaux sociaux, vous êtes probablement tombés sur les photos de vos amis – vieillis – sur Twitter, Instagram ou Facebook.
Pour vous donner une idée de ce à quoi vous allez ressembler dans quelques décennies, FaceApp utilise l’intelligence artificielle pour éditer et mettre un filtre sur une image de la galerie photo de votre iPhone ou Andriod. Les images générées par l’impressionnant outil de reconnaissance faciale de l’IA sont si réalistes que les gens du monde entier, y compris les célébrités, ont pris d’assaut l’application smartphone pour découvrir à quoi ils ressembleront, plus vieux.
C’est assez amusant de voir à quoi nous pourrions ressembler dans 40 ou 50 ans, mais est-il vraiment sécuritaire de recourir à cette technologie créée par des développeurs russes ?
Alors que les messages de #faceappchallenge affluent de partout sur les réseaux sociaux, les experts mettent en garde les utilisateurs contre les problèmes de sécurité, car l’application – qui vieillit ceux qui l’essaient – contient cette clause douteuse : « Vous accordez à FaceApp [un droit] définitif, irrévocable, non exclusif, libre de redevance, et mondial […] d’utiliser, de reproduire, de modifier, d’adapter, de publier, de traduire », tout contenu utilisateur, nom d’utilisateur et nom réel « sans vous verser aucune compensation ».
« La page des conditions d’utilisation de FaceApp est très particulière », a tweeté James Whatley, partenaire de Digitas Strategy.
Par conséquent, en acceptant ces conditions d’utilisation de FaceApp, afin de vous servir de sa technologie d’IA, vous acceptez d’accorder la permission à l’entreprise d’accéder, de stocker et d’utiliser les photos téléchargées à partir de votre galerie sur son serveur, à sa guise. Ce faisant, vous pouvez également compromettre vos informations personnelles et votre identité.
FaceApp’s terms of service page is a DOOZY.
HT @DeeJ_BNGhttps://t.co/ngi4moO8YL pic.twitter.com/4MBSCYdfg9
— James Whatley (@Whatleydude) 17 juillet 2019
« Ils savent aussi qui est la personne sur la photo ; avec l’énorme base de données qu’ils ont créée avec les comptes et les visages sur Facebook, les données qu’ils ont sur chaque personne sont à la fois privées et correspondent au nom, à la ville et à d’autres détails trouvés sur Facebook », explique au Daily Mail l’expert en sécurité pour vpnMentor sur son blog Ariel Hochstadt.
« Avec autant d’infractions, ils peuvent obtenir des informations et pirater les caméras. Ils sont en mesure de créer une base de données des gens dans le monde entier, avec des informations que ces personnes n’imaginent pas avoir été recueillies sur elles », poursuit A. Hochstadt.
Robert Siciliano, expert en sensibilisation à la sécurité chez Safr.me, a déclaré, selon MarketWatch : « Toute application recueillant des données qui pourraient mener à la reconnaissance faciale doit être une source d’inquiétude, surtout lorsqu’elle est utilisée par des organismes gouvernementaux. »
Certains experts, comme Aviran Hazum, chercheur de la société d’antivirus Check Point, ont cependant observé que FaceApp ne tente pas d’envahir votre vie privée, ou de voler toutes les images de votre téléphone.
« Nous n’avons rien trouvé d’inhabituel dans cette application », a déclaré M. Hazum dans un courriel, révèle PCMagazine. « Je dois dire que cette application semble avoir été développée d’une bonne façon, pas de permissions gourmandes, et elle fait ce qu’elle déclare faire. »
FaceApp old age ‘challenge’ is back – but it could be stealing your photos https://t.co/iXtZqdLI5A #FaceApp #FaceAppChallenge pic.twitter.com/9YV7t4CaXG
— Mirror Tech (@MirrorTech) 17 juillet 2019
Wireless Lab, la société derrière FaceApp, basée à Saint-Pétersbourg, en Russie, a également nié avoir vendu ou partagé les données des utilisateurs à des tiers. Pour répondre aux questions de sécurité et de confidentialité concernant cette application populaire, le fondateur de FaceApp, Yaroslav Goncahrov, a publié une déclaration.
« Nous acceptons les demandes des utilisateurs qui veulent que nous supprimions toutes leurs données stockées sur nos serveurs », a déclaré Y. Goncahrov dans la déclaration. « Notre équipe d’assistance est actuellement surchargée, mais ces requêtes provenant de l’application mobile FaceApp sont traitées, l’utilisateur n’a qu’à passer par les réglages – assistance › signaler un bug avec le mot ‘confidentialité’ dans l’objet (utilisant »settings’ -> support ->report a bug’ avec le mot ‘privacy’ dans l’objet). Nous travaillons à offrir une meilleure interface utilisateur pour cela. »
M. Goncahrov a déclaré que même si l’équipe centrale de R&D est située en Russie, les données des utilisateurs « ne sont pas transférées en Russie », mais vers un serveur cloud où FaceApp effectue l’essentiel du traitement des photos.
« Nous ne téléchargeons que la photo sélectionnée par l’utilisateur pour l’éditer, nous ne transférons jamais d’autres images du téléphone vers le nuage », précise le communiqué. « Nous ne vendons ni ne partageons les données des utilisateurs à des tiers. »
M. Goncahrov a affirmé qu’en stockant les données sur leurs serveurs, le traitement des photos se trouve accéléré et cela évite la duplication des contenus. « Nous stockons une photo téléchargée dans le nuage. La raison principale en est la rapidité et la fluidité : nous voulons nous assurer que l’utilisateur ne télécharge pas la même photo à plusieurs reprises pour chaque opération d’édition. La plupart des images sont supprimées de nos serveurs dans les 48 heures suivant la date de téléchargement », annonce-t-il.
Pour les utilisateurs très concernés par les questions de cybersécurité, M. Goncahrov leur conseille d’utiliser l’application sans s’identifier. « Vous ne pouvez entrer vos identifiants qu’à partir de l’écran de configuration », explique-t-il. « 99 % des utilisateurs ne le font pas ; par conséquent, nous n’avons accès à aucune donnée qui permette d’identifier précisément une personne. »
BREAKING: Most of your fears about Face App are bunkum. The app’s developers have released a statement answering key questions pic.twitter.com/xj9AvEwVXC
— Chris Stokel-Walker (@stokel) 17 juillet 2019
Alors, utiliser FaceApp ou pas ?
De nombreuses applications génèrent des revenus grâce à l’univers de données qu’elles ont recueillies. Comme le publiait le groupe britannique de protection des données Privacy Matters, sur Twitter : « Si une application est gratuite – vos données en sont le prix. C’est vrai que si vous ne payez pas pour le service — utilisez un service gratuitement —, eh bien, c’est vous le produit. »
La décision finale vous appartient, donc, d’utiliser ou pas FaceApp !
The ToS gives #FaceApp the right to use such images for any commercial purpose thought they claim they won’t sell or rent your data to 3rd parties absent your consent (which is pretty meaningless given the entirety of the ToS). (6) The app contains non-essential trackers that are
— Privacy Matters (@PrivacyMatters) 18 juillet 2019
Regardez la vidéo :
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